Ce médicament est en rupture de stock, de nombreux patients sont "en danger"

Une association de patients alerte face au risque de "crise sanitaire majeure" à cause de la rupture de stock de ce traitement vital pour de nombreuses personnes.

La situation devient dangereuse. Un traitement utilisé en cardiologie est en "rupture d'accès" en France, ce qui met la santé de nombreux patients "en danger" selon l'Anhet, l'Association nationale des hypercholestérolémies familiales et lipoprotéines (a). 

Le traitement en question, appelé anti-PCSK9, est un médicament contre le cholestérol prescrit aux patients à haut risque cardiovasculaire, notamment ceux atteints d'hypercholestérolémie familiale. Cette maladie génétique provoque chez les patients une augmentation importante du taux de "mauvais" cholestérol dans le sang, et ce dès la naissance. Sans traitement, cette maladie invisible augmente considérablement le risque cardiovasculaire. Les patients qui en souffrent peuvent subir diverses complications, comme un infarctus ou un AVC, parfois très jeune. C'est d'ailleurs "une des principales causes d'infarctus du sujet jeune", d'après l'association Agir pour le cœur des femmes. 

Mais comment expliquer cette "rupture d'accès" aux anti-PCSK9 ? Leur "coût élevé, pris en charge à 100 % par l'assurance maladie", écrivaient récemment des cardiologues dans une tribune. Ils y expliquaient que "depuis peu, devant l'impossibilité de trouver de nouveaux accords convenant à toutes les parties en matière de prise en charge, ces traitements sont devenus d'accès de plus en plus difficile". Selon l'association Anhet, il s'agit d'une "exception française" : les traitements "sont proposés à tous les autres patients des pays de l'Union européenne". 

Le témoignage d'une patiente est alarmant. "Cette injection est vitale pour moi. Sans cette injection, ma santé va se détériorer. Je cours un risque mortel". Comme cette patiente, l'association "reçoit chaque jour des appels au secours de patients vivant une double peine : celle de la maladie et celle de l'impuissante à se soigner". Pour l'association de patients, il s'agit d'un "véritable scandale sanitaire". Environ 1 personne sur 250, soit 300 000 personnes en France, souffrent de l'hypercholestérolémie familiale. C'est la maladie génétique "la plus fréquente en France", selon Agir pour le cœur des femmes.