Un psychiatre alerte : "dormir moins de sept heures par jour entraîne à long terme une perte de mémoire et un brouillard cérébral"
Quelques minutes de sommeil en moins, c'est sans grande importance ? Non, si cela devient une habitude et que vous ne dormez pas assez ! C'est la conclusion de diverses études et d'un psychiatre californien qui rappelle l'importance du sommeil pour notre santé. Le Docteur Daniel Amen, psychiatre californien, a rappelé au New York Post le fonctionnement de notre corps et alerte sur les dangers du manque de sommeil chronique. Selon lui, dormir moins de sept heures par nuit de façon régulière affecte non seulement notre repos, mais peut aussi entraîner des troubles cognitifs.
"Le sommeil est le moment où votre cerveau élimine les "déchets" métaboliques par le biais du système glymphatique. C'est comme un lavage de cerveau nocturne", souligne-t-il. Avec des conséquences lourdes : "rester éveillé trop tard ou dormir moins de sept heures entrave ce nettoyage, ce qui entraîne des problèmes de mémoire et un "brouillard cérébral"", une expression imagée qui sous-entend de la confusion mentale.

Comment faire pour s'en prémunir ? Ce spécialiste recommande d'adopter une véritable routine, et souligne l'importance d'adopter un rythme régulier et de bonnes habitudes. Il préconise ainsi d'instaurer un "couvre-feu neuronal" : se coucher à heures fixes tous les jours, week-ends inclus, en s'accordant au moins sept heures de repos. Il insiste aussi sur la nécessité de déconnecter des écrans au moins une heure avant le coucher, leur lumière retardant l'endormissement et perturbant le sommeil. Lire, écrire un journal ou prendre un bain chaud sont de bien meilleures options selon lui pour se détendre avant de fermer les yeux.
Les mises en garde du Dr Amen font écho à plusieurs études, dont une publiée dans la revue Neurology. Des chercheurs américains ont suivi 2750 volontaires, âgés en moyenne de 70 ans, durant un peu plus de 5 ans et demi. L'étude a notamment mis en évidence un lien entre insomnie chronique et vieillissement cérébral accéléré. Selon eux, l'insomnie a un vrai impact en augmentant de 40 % le risque de déclin cognitif, en particulier chez les porteurs d'un gène prédisposant à la maladie d'Alzheimer. Les insomniaques chroniques dormant moins que d'habitude présentaient aussi des performances cognitives amoindries et davantage de lésions cérébrales, semblables à celles de personnes de 3,5 ans leurs aînées.
À l'inverse, ceux qui parvenaient à dormir plus longtemps montraient moins d'anomalies. "Si le lien de causalité reste à démontrer, ces données renforcent l'importance de traiter l'insomnie chronique, non seulement pour améliorer la qualité du sommeil, mais aussi potentiellement pour préserver la santé cérébrale avec l'âge", conclut même le neurologue qui a conduit ses travaux à l'hôpital de Rochester, le Pr Diego Carvalho.