Selon une étude psychologique, c'est le moment de frénésie maximale des fans de football
Être un fan de sport n'est pas de tout repos, pour ses proches, ses voisins, mais surtout pour soi même. De vives émotions proviennent des performances de certains sportifs et on peut difficilement les contrôler. Si beaucoup sont émus devant une scène de film, d'autres le sont tout autant voire plus devant un match, une course ou une compétition.
On pense évidemment au football, qui procure de multiples réactions, parfois un peu exagérées. Il serait aussi source de bienfaits psychologiques, comme le démontrent de nombreuses recherches scientifiques. Au niveau le plus élémentaire, on constate que suivre une équipe contribue à satisfaire des besoins psychologiques fondamentaux, comme s'amuser ou échapper au stress quotidien du travail, voire à la routine.

Être supporter d'une équipe de football favorise aussi le sentiment d'appartenance à un groupe, avec tous les bienfaits psychologiques que cela apporte. À l'inverse, admirer une équipe, voire un joueur en particulier, peut devenir un signe distinctif. Ainsi, deux besoins complémentaires sont satisfaits : appartenir à un groupe et renforcer l'identité individuelle.
D'autres sentiments naissent de cette passion, mais ils sont en réalité davantage liés au rituel du rassemblement qu'au sport lui-même ou à ce qui peut se passer sur le terrain. C'est ce que révèle une nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Celle-ci explique que l'enthousiasme partagé, ce que les scientifiques appellent "l'effervescence collective", atteint son apogée non pas pendant le match lui-même, mais plutôt lors des rituels d'avant-match des supporters.
Pour le prouver, les auteurs ont placé des capteurs électrocardiographiques dissimulés sous les vêtements de supporters brésiliens afin de mesurer leur rythme cardiaque avant et pendant un match. "Nous avons constaté que le rituel d'avant-match génère plus de synchronisation émotionnelle que le match lui-même", explique l'un des auteurs. "Cette synchronisation a été maintenue chez tous les participants, y compris le chauffeur du bus de la délégation, qui n'était pas physiquement impliqué dans le rituel", poursuivent les chercheurs.
"Nos résultats démontrent l'importance des rituels d'avant-match pour enrichir les expériences émotionnelles partagées, soulignant ainsi l'attrait plus large du sport en tant que phénomène culturel", écrivent encore les auteurs de l'étude, qui apportent tout de même une nuance : "Il y a un moment dans le match où la synchronisation émotionnelle collective est plus forte que le rituel d'avant-match : c'est lorsqu'une équipe marque un but". On s'en serait douté.