Les grandes tricheries du sport Astuce n°21 : empoisonner son adversaire bis

Carlos Bilardo est un personnage haut en couleurs. Très superstitieux, l'Argentin a parfois eu recours à des stratagèmes pas très honnêtes pour gagner. Les journalistes argentins aiment raconter que, plus jeune, le joueur Bilardo piquait ses adversaires discrètement avec une aiguille pour les gêner ! Il simulait ensuite un air innocent pour s'exonérer de sa faute*...

Pire encore : le sélectionneur Bilardo aurait tenté de droguer des joueurs brésiliens lors du 8e de finale de la Coupe du monde 1990, remporté par l'Argentine (1-0).

la bouteille d'eau : une arme infaillible pour affaiblir l'adversaire...
Carlos Bilardo © Natacha PisarenkoAPSIPA

C'est Diego Maradona (encore lui !) qui a lancé la polémique en décembre 2004, en laissant entendre au cours d'une émission télévisée qu'un somnifère avait été introduit dans une bouteille destinée aux joueurs brésiliens. En janvier, dans le magazine "Veintitres", Carlos Bilardo reconnaissait implicitement la tricherie : "Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne dis pas que cela ne s'est pas passé".

La polémique a redoublé les jours suivants avec les déclarations de Branco, joueur brésilien de l'époque. Celui-ci a déclaré avoir eu des "vertiges" après avoir bu dans une bouteille que lui avait tendu un membre de la délégation argentine. "L'eau avait un goût bizarre. J'ai eu des hallucinations, ma tête tournait. J'ai eu beaucoup de mal à jouer normalement par la suite", a déclaré Branco. Il assure aussi que 2 ans après ce fameux match, le défenseur argentin Oscar Ruggeri lui avouait que la bouteille était destinée à l'ensemble des Brésiliens, que le staff argentin espérait que Branco passe le breuvage à ses coéquipiers... Face à l'ampleur de la gronde (le Brésil réclamait l'annulation du titre de champion du monde des Argentins), Bilardo s'est rétracté, assurant que le journaliste de "Veintitres" avait mal interprété ses propos.

* Source : Le Monde diplomatique, "Au football, la triche paye", de Eduardo Galeano