AU PROGRAMME TV. Arte diffuse ce soir les premiers épisodes de Machine, série d'action aussi décalée qu'explosive...

Machine. Il paraît que le titre de la nouvelle série diffusée par Arte, à partir du jeudi 11 avril, à 20h55, a été inspirée à son géniteur, Fred Grivois, par un conseil d'Emmanuel Macron à la jeunesse : "lire Karl Marx", tout simplement ! Tout à son envie d'expliquer la lutte des classes et les idéaux de gauche aux ados en général et à ses enfants en particulier, le réalisateur a voulu trouver "un moyen fun" d'aborder le sujet. Le résultat : une série décalée et explosive, avec Margot Bancilhon (vue notamment dans De grâce récemment) et JoeyStarr dans les rôles principaux, qui tranche dans le programme TV actuel et a été récompensée au dernier festival Séries Mania de Lille.

Le pitch de Machine, c'est l'histoire d'une jeune femme marginale (Margot Bancilhon), spécialiste de kung-fu, qui est activement recherchée par les services secrets de l'armée pour une sombre raison. Pour se cacher, elle revient dans sa ville natale, où elle espère se réfugier chez sa grand-mère incognito. Elle découvre que celle-ci est décédée durant son absence et va malgré tout rester dans l'appartement de la défunte et trouver du travail dans une usine d'électroménager. C'est là que cette combattante solitaire va se frotter à la lutte sociale : récemment rachetée par un industriel coréen, l'entreprise se trouve en effet en pleine tourmente. La jeune femme y fait la connaissance d'un ouvrier fort en gueule, JP (Joey Starr), ancien toxicomane adepte de Karl Marx, qui lui donne son surnom : "Machine". A la faveur de la révolte qui gronde dans l'usine, la nouvelle recrue dévoile de surprenantes aptitudes en matière de combat...

Plus effrayant qu'un film d'horreur

En plus de son anecdote sur la citation d'Emmanuel Macron, Fred Grivois en a dit de belles sur Machine en conférence de presse. Il explique notamment qu'à l'origine, il cherchait à faire une série d'horreur, mais qu'il s'est rendu compte, en regardant le film de Stéphane Brizé La loi du marché notamment, que "ce qui faisait peur aux Français, ce n'était pas les choses mystiques, mais plutôt celle de perdre son emploi".

Loin de la mise en scène ultra-réaliste de Brizé (on pourrait aussi penser à Ken Loach), il va ici chercher dans le répertoire halluciné d'un Tarantino, avec un scénario et des scènes d'action sortis de nulle part. Car Machine, regard noir sous ses dreadlocks, est plutôt une héroïne à la Kill Bill ou à la Millenium, entre Beatrix Kiddo et Lisbeth Salander, rompue aux arts martiaux et au maniement des armes, qui a donc de quoi en faire baver aux méchants.

Quels sont les avis sur Machine, la série d'Arte ?

Le plus convaincu est Ouest-France, qui estime que Machine est justement "le combo parfait entre Karl Marx et Kill Bill". "Fun, politique et décalée", la série "impose son étonnant mélange dès ses premières minutes", écrit le quotidien. "Il faut assurément aimer l'humour décalé, les bastons façon Kill Bill et les discours politiques de Karl Marx pour apprécier cette nouveauté à l'originalité folle", mais cette "création française qui file à cent à l'heure, servie par un casting aux petits oignons" est finalement un "mélange des genres osé [...], si merveilleusement exécuté que l'on prie Arte de donner une saison 2 à ce bijou déjanté".

Le plus sévère est le Nouvel Obs, qui juge pour sa part que "Machine fait pschitt". "Malgré le charisme de Margot Bancilhon et de JoeyStarr, tout sonne faux dans ce mauvais traquenard", écrit l'hebdomadaire, qui ajoute que "le scénario comme les dialogues sont lourds, les scènes d'action laborieuses, les emprunts à la pop culture gênants (notamment la figure du mentor copiée sur Stick, le personnage créé par Frank Miller), la mise en scène pauvre et les seconds rôles peu crédibles". 

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