Scandale et jeux de mots douteux à l'Eurovision, deux pays exigent le retrait ou la censure de deux chansons
L'Eurovision 2025, qui se tiendra en mai prochain à Bâle, en Suisse, suscite déjà des tensions alors que la sélection des candidats bat son plein dans les différents pays participants. À un peu plus de deux mois de la 69e édition du concours de chant, les pays européens sont en effet en ordre de marche. Si la France a d'ores et déjà désigné la chanteuse Louane, dont le morceau sera dévoilé le 15 mars prochain lors de France-Ecosse, dernier match du Tournoi des 6 Nations au Stade de France, d'autres se mettent aussi à l'attaque. Au sens propre du terme.
C'est notamment le cas de l'Italie et de l'Angleterre, deux poids lourds du concours, qui ont explosé de colère cette semaine, alors que l'Eurovision n'en est qu'à ses balbutiements. Rome a demandé purement et simplement le retrait d'un concurrent quand Londres a exigé auprès des organisateurs la censure et donc la modification des paroles d'une chanson. La paix en Europe semble donc bien menacée.

L'Italie a été la première à jeter un pavé dans la marre ces derniers jours, en découvrant avec stupéfaction la chanson de l'Estonien Tommy Cash. Ce drôle de personnage a décidé de se lancer dans la course, avec la chanson "Espresso Macchiato". Un morceau véhiculant tout un tas de clichés sur les Italiens. Plusieurs médias transalpins ont immédiatement dénoncé des paroles qui multiplient les "références stéréotypées", comme "la mafia", "le café", "les spaghettis" ou encore la transpiration, estimant qu'elles étaient "contraires à l'éthique" de l'Eurovision.
"No stresso, no stresso, it's gonna be espresso", scande le rappeur estonien, qui aime visiblement provoquer. Il vient en effet de sortir un autre morceau, "United By Music", en duo avec un certain Joost Klein, chanteur néerlandais exclu de la dernière édition de l'Eurovision après un comportement jugé violent en coulisses avec une cadreuse. Entre références douteuses à la Russie, à l'Ukraine, à Trump ou Kamala Harrys et insultes contre l'UER, l'Union Européenne de Radio-Télévision qui organise le concours, la prose du duo a de quoi faire réagir.
Autre pays visé : Malte avec sa chanteuse Miriana Conte et son titre "Kant". La BBC, qui porte le concours en Angleterre, s'est mise en tête de faire modifier le titre et donc les paroles de la chanson, dans une protestation aussi inédite que surprenante. En cause : "kant", qui signifie "chanter" en maltais, aurait une sonorité top proche d'une insulte en anglais, "cunt", qui désigne d'abord un sexe féminin, mais offre tout un panel de noms d'oiseaux.
Sur les réseaux sociaux, l'artiste maltaise s'est dite "choquée et déçue" que la protestation des Anglais soit devenue une demande officielle de l'UER. Elle a néanmoins promis que "le show va continuer". Le grand spectacle musical et télévisuel, suivi chaque année par plus de 180 millions de téléspectateurs à travers le monde, devrait tout de même être tendu.