Accident de train en Espagne : ce qu'a dit le conducteur à la justice

Accident de train en Espagne : ce qu'a dit le conducteur à la justice Le conducteur du train qui a déraillé à Saint-Jacques-de-Compostelle a répondu aux questions de la police et du juge. Voici ce qu'il a répondu.

Francisco José Garzon Amo, le conducteur du train qui a déraillé près de Saint-Jacques-de-Compostelle, faisant 79 morts, a finalement répondu aux questions de la police et de la justice. Après avoir passé deux jours à l'hôpital avec trois côtes cassées, il a été placé en garde à vue, puis déféré devant le juge. L'interrogatoire, réalisé par le procureur - puis le juge - pour tenter d'établir la responsabilité du conducteur et comprendre les conditions de l'accident, a été retranscris par le site espagnol El Pais.

Alors que le procureur lui demande à quoi il pensait à l'entrée du dernier tunnel avant l'accident, Francisco José Garzon réopond : "Je ne sais pas, si j'avais su... Quel fardeau je devrai porter le reste de ma vie...". Pressé d'être davantage précis, il lâche : "Je vous le dis sincèrement, je ne sais pas ce qui c'est passé, je ne suis pas assez fou pour ne pas avoir freiné". Le juge tente alors d'obtenir des réponses précises sur les derniers instants avant l'accident :

Procureur : "Quand remarquez-vous que le train déraille ?"

Francisco José Garzon : "Je m'en rends compte déjà dans le virage. Je vois que ça ne passera pas."

Procureur : "Avez-vous alors activé le système de freinage en entrant dans le tunnel ?"

Francisco José Garzon : "Avant que le train ne déraille, j'avais déjà activé tout ce que je pouvais, mais je savais que ça ne passerait pas."

Procureur : "Avez-vous vu la vidéo de l'accident ?"

Francisco José Garzon : "Non. Je n'ai pas vu la télé, pas lu de journaux ou écouté la radio".

Procureur : "C'est mieux ainsi. [...] Y a-t-il quelque chose, lors de votre parcours, sur la voie ou le véhicule, qui aurait gêné la conduite du train ?"

Francisco José Garzon : "Non, non, non".

Le conducteur a admis qu'il roulait bien trop vite sur un tronçon sur lequel la vitesse était limitée à 80 km/h. Lorsqu'il a senti le choc, le train circulait selon lui à une vitesse comprise entre 180 et 190 km/h.

Francisco José Garzon devra se présenter toutes les semaines au tribunal, ne pourra pas quitter le territoire espagnol pendant six mois sans autorisation judiciaire. Sa licence de conducteur de train lui a été retirée pour la même durée.

EN VIDEO - Le conducteur a été "mis en examen pour 79 faits d'homicide et une quantité de faits ayant entraîné des lésions, tous commis par imprudence professionnelle", a annoncé le tribunal régional de Galice. 

"Déraillement en Espagne : le conducteur du train mis en examen mais libre"