Dominique Baudis : malade depuis des mois, il se battait contre un cancer

Dominique Baudis : malade depuis des mois, il se battait contre un cancer L'ancien journaliste et ancien maire de Toulouse, rendu tristement célèbre par une rumeur au début des années 2000, est décédé à 66 ans des suites d'un cancer. Il luttait depuis des mois contre la maladie.

Il était, depuis 2011, le Défenseur des droits, à la tête d'une institution chargée de veiller au respect des libertés de chacun et de l'égalité des individus. Il était aussi le premier à ce poste en France, incarnant la lutte contre toutes les discriminations. Dominique Baudis est mort à la veille de ses 67 ans, ce jeudi 10 avril 2014, plongeant le monde politique dans la stupeur. On en savait en effet que très peu sur la maladie qui rongeait l'ancien maire de Toulouse depuis des mois. Dominique Baudis était en réalité atteint d'un cancer contre lequel il a mené "sans relâche" un "courageux combat" précise aujourd'hui le site Internet du Défenseur des droits. Il avait été opéré il y a "quelques mois" au Val-de-Grâce du cervelet précise encore l'institution. C'est donc un cancer du cerveau devenu cancer généralisé qui a emporté cet homme aux multiples facettes qui a traversé dans sa vie de nombreuses et douloureuses épreuves.

Dominique Baudis était d'abord un journaliste ayant exercé à la radio et à la télévision. Envoyé spécial au Liban puis au Proche-Orient dans les années 1970, il devient une figure de l'ORTF puis couvre les premiers soubresauts de la guerre à Beyrouth. Il devient ensuite présentateur du journal télévisé sur TF1 puis sur France 3 à l'époque où la chaîne s'appelait encore FR3. Mais à l'orée des années 1980, c'est la politique qui happe le journaliste. Engagé au centre, il devient maire de Toulouse en 1983. Il sera aussi président de la région Midi-Pyrénées, député de Haute-Garonne et député européen. En 2001, il quitte ces fonctions pour prendre la tête du CSA. Un retour à ses premières amours et à l'audiovisuel, avec cette fois une composante politique.

Dominique Baudis et l'affaire Alègre

Mais en 2003, Dominique Baudis va traverser une épreuve terrible. En marge de la sombre affaire du tueur en série Patrice Alègre, il est présenté comme un proxénète par plusieurs courriers. Des prostituées de la région de Toulouse l'accuseront même de viol et d'actes de barbarie allant jusqu'au meurtre. L'ancien maire de la ville sera obligé de s'exprimer publiquement au 20 heures de TF1 pour démentir la rumeur. Manifestement mal à l'aise, Dominique Baudis transpire à grosses gouttes et commet alors une grave erreur de communication. A l'issue de l'interview, il apparaitra plus comme un coupable que comme une victime de la calomnie. La machine médiatique va s'emballer jusqu'à ce qu'il soit définitivement innocenté par la justice en 2005.

Dominique Baudis remontera lentement la pente. Il deviendra président de l'Institut du monde arabe en 2007, reviendra au Parlement européen en 2009. En 2011, il devient Défenseur des droits, poste fraichement créé pour lutter contre les discriminations. Un poste où il s'illustrera par des prises de positions tranchées sur la laïcité, le handicap ou encore les conditions de détention dans les prisons françaises.

Vignette : Dominique Baudis, président de l'Institut du monde arabe, photogtaphié en 2007 lors d'un entretien avec Benita Ferrero-Waldner, membre de la CE chargée des Relations extérieures et de la Politique européenne de voisinage. ©Parlement Européen