Fabrice Tarrin Un lémurien pas comme les autres

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Fabrice Tarrin © F.T.

Vous avez fait vos armes à l'Ecole franco-belge, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Fabrice Tarrin : J'ai commencé par lire Pif Gadget et Le Journal de Mickey étant petit, mais la découverte des Schtroumpfs du dessinateur Peyo a été d'emblée significative. Je me suis alors intéressé à la bande dessinée belge et j'ai découvert l'univers de Franquin dans le Journal de Spirou. Progressivement, je suis passé d'un dessin plus léger à la Pif au style plus élaboré de Franquin.

Aujourd'hui vous vous affranchissez des codes de Franquin et créez votre propre style. Pourquoi avoir choisi un graphisme animalier ?

Je me sentais un peu prisonnier de ces codes. Je souhaitais créer ma propre touche personnelle, dans un style moins contraignant et plus libre, même si mon dessin reste très franco-belge. Dans le Journal intime d'un lémurien le graphisme animalier est très minimaliste, mais avec le personnage de Maki, mon style a encore plus évolué. Bien que mon dessin reste dans les mêmes codes graphiques de Franquin, il s'apparente conceptuellement plus au style de Lewis Trondheim.

Journal intime d'un lémurien est une bande dessinée totalement autobiographique, considérez-vous Maki un lémurien en colo, votre dernier album, comme un flashback sur l'enfance de votre personnage ?

le 'journal intime d'un lémurien' est sorti en mars 2008 chez delcourt.
Le "Journal intime d'un lémurien" est sorti en mars 2008 chez Delcourt. © F.T.

C'est là l'ambiguité. Chez Delcourt, avec le Journal intime d'un lémurien, ma bande dessinée est contractuellement autobiographique : je ne peux pas déformer la réalité ni l'inventer. Tandis qu'avec Maki, publié chez Dupuis, ce sont des faits réels mais romancés. Je cherche cependant à être le plus réaliste possible, comme je ne suis pas très à l'aise dans la fiction et tombe facilement dans le cliché. Je trouve d'ailleurs que la réalité est souvent plus surprenante que la fiction.

Comment s'est passé le changement d'éditeur ? 

J'ai toujours été en contact avec Dupuis puisque j'ai travaillé avec eux par le passé sur mes albums de Spirou et Fantasio et Violine. Le rédacteur en chef de Spirou a apprécié Journal intime d'un lémurien et a ainsi souhaité travailler avec moi. C'est à ce moment là que j'ai commencé ma version fictive du lémurien.