Fabrice Tarrin Longue vie au lémurien

Le personnage du lémurien, c'est pour la vie ?

Dans le magazine Spirou, oui ! Car chez Dupuis, c'est intarissable, vu que c'est un peu comme Titeuf; c'est basé sur des souvenirs. Chez Delcourt ce serait plus difficile, puisque ça reste exclusivement autobiographique. Il faudrait que je puisse provoquer l'événement : si je pars comme Guy Delisle dans un pays étranger ou si je fais comme Riad Sattouf, qui raconte son reportage dans un collège bourgeois de Neuilly... 

Pensez-vous que le lémurien puisse devenir un objet marketing à la longue ?

Oui pourquoi pas en produit dérivé. Je pense qu'il faut attendre d'avoir suffisamment de notoriété même s'il commence à être de plus en plus repéré visuellement. C'est un personnage assez mémorisable...

Vous avez le projet de sortir Charlotte Gainsbourg mon amour chez Delcourt, de quoi s'agit-il ?

La bande dessinée est prévue pour le 5 mai, c'est un saut dans le temps, de mon enfance jusqu'à l'âge adulte. Mon coup de foudre pour Charlotte Gainsbourg que j'ai rencontré à 14 ans en est le fil conducteur. Je m'en suis servi comme prétexte pour parler de plein d'autres choses. C'est l'histoire d'un gamin qui a envie de sortir de sa famille un peu beauf et pas drôle. Encore une fois, je ne travestis pas la réalité même si c'est parfois délicat, comme ça l'a été pour David B, qui a écrit L'Ascension du Haut Mal, une série autobiographique consacrée à la maladie de son frère aîné...

Aujourd'hui, pourriez-vous faire un bond en arrière et redessiner Spirou ?

Si je devais redessiner Spirou, je le ferais différemment. Avec Yann, ma collaboration était un peu bancale, l'histoire n'appartenait à personne, c'était un peu frustrant des deux côtés : il faisait le synopsis, moi le découpage. J'aurais préféré faire une histoire moins anecdotique et moins classique.