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Le sang fait malheureusement partie du quotidien des scènes de crime, impossible donc de l'ignorer. De plus, il est l'un des plus précieux indices dont les enquêteurs disposent le plus souvent. A partir de quelques échantillons, on peut retrouver des données très diverses et mieux comprendre toutes les séquences d'un accident ou d'un homicide.

Le sang est souvent retrouvé sur les lieux d'un crime, mais, contrairement à ce que l'on pense, il est rarement un élément discriminatoire dans une enquête criminelle. Photo © DR

Voir les tâches de sang

Les taches de sang ne sont pas toujours visibles et encore moins faciles à identifier.
A l'œil nu, on peut très souvent les confondre avec des taches de la même couleur. Il arrive parfois que nos yeux ne parviennent pas à voir des taches de sang. Imaginons une scène de crime nettoyée de fond en comble, nous ne verrons rien. Mais les enquêteurs de la police scientifique sont bien mieux équipés que nous.
Grâce à la lumière bleue ou rouge, ils peuvent observer des contrastes sur certaines surfaces qui ont été souillées par le sang.
La lumière ultra-violette va, elle, révéler les traces invisibles de sang.
Elles peuvent aussi être révélées par des tests chimiques. Par exemple, un linge imbibé de sang, même après lavage, peut être discriminant.
Le tissu même lavé va réagir au contact de l'eau oxygénée, la faire mousser et donc trahir le crime.
La disposition des taches est aussi un indice en soi. Leur situation, leur nombre et leur texture renseignent sur la chronologie des différentes séquences du crime.

Sang ?

Est-ce du sang ou une vielle tache de jus de fraise ? Comment arrive-t-on à affirmer clairement que l'on est en présence de sang sur une scène de crime ? Il y a différentes méthodes chimiques plus ou moins fiables, les méthodes d'orientation et de certitude.
Par méthode d'orientation, on entend celles qui sont le moins fiables, comme l'utilisation d'eau oxygénée. Le principe est simple : l'hémoglobine, le pigment des globules rouges qui fixe et transporte l'oxygène, décompose l'eau oxygénée. Durant cette décomposition, il y a libération de dioxygène. Ce dernier est fixé par une substance, la benzidine, qui devient bleue à son contact. Cette opération chimique peut donc révéler la présence de sang. Mais attention, elle n'est pas totalement fiable car on peut obtenir la même réaction en remplaçant le sang par du jus de fruits !

Donc, pour plus de certitude on peut employer d'autres méthodes qui vont révéler la présence de l'hémoglobine. La méthode la plus répandue est celle qui consiste à rechercher, au spectroscope, l'hémochromogène alcalin, un dérivé chimique de l'hémoglobine.
Si l'on parvient à le déceler on est sur que l'échantillon contient du sang. Autre technique couramment employée, le traitement de l'hémoglobine à l'acide. Au contact de l'acide, elle se dissocie, et une des parties dissociées se transforme en chlorhydrate d'hématine. Cet élément est très facilement reconnaissable car il cristallise sous la forme de prismes allongés, bruns à violets, caractéristiques.
Une fois de plus, le doute ne peut subsister.

Humain ou animal ?

Du sang est retrouvé mais il n'y a aucun corps… Comment savoir si ce sang est celui d'une victime humaine ou celui d'un animal ? On peut répondre à cette question avec des sérums précipitants. Pas de panique, c'est très simple.
On dilue le sang dans du sérum physiologique, durant cette opération, les anticorps du sang se mélangent à la solution. Si l'on ajoute un sérum antihumain, qui contient des anticorps anti-immunoglobulines, on obtient une agglutination antigène-anticorps, seulement si le sang utilisé est humain.

Pour pousser l'identification, on peut se lancer dans la recherche du groupe sanguin. Mais cette quête est souvent difficile à mener et il faut bien dire que les résultats obtenus sont maigres. On peut davantage disculper un suspect que le confondre avec cette méthode. En effet, si le sang est du groupe O+ et que le suspect est AB+, on est certain qu'il n'est pas le coupable. En revanche s'il est également O+, on ne peut lui faire endosser la responsabilité du crime pour cette seule raison.

Encore une fois, l'identification du sang permet rarement de résoudre seule une enquête criminelle. Cependant, les résultats obtenus sont extrêmement importants.

En savoir plus Pourquoi... Le sang est rouge ?

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