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Mai 2006

Luc Tardif : "Le hockey sur glace français a un bel avenir"

Auparavant rattaché à la Fédération française des Sports de Glace, le hockey a décidé de voler de ses propres ailes. Et les objectifs affichés par Luc Tardif, président de la récente Fédération de hockey, sont ambitieux.
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Le 29 avril, le hockey a fait sécession. Il s'est séparé de la Fédération des Sports de glace et s'est doté d'une structure propre. Une décision attendue depuis longtemps et qui devrait permettre au hockey de mieux se développer en France selon son président Luc Tardif.

Pourquoi avoir choisi de se séparer de la Fédération française des Sports de Glace ?
Luc Tardif : Le hockey était l'une des treize disciplines de cette fédération. Nous étions très mal représentés dans les instances de décision alors que nous fournissions 45 % des adhérents. Nous étions aussi les parents pauvres en matière de droits télé. Et puis, le hockey était le seul véritable sport collectif. Bref, nous formions du monde différent, et on avait du mal à se comprendre.
Pour nous, la Fédération des Sports de Glace, qui a une mauvaise image, était un frein au développement du hockey. On ne pouvait pas travailler à long terme. Depuis 2001, nous étions déjà un peu plus indépendant, notamment financièrement. Le clash était inévitable.

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Quels avantages va apporter cette indépendance ?
Désormais, nous sommes maîtres de notre politique sportive, de nos arbitrages financiers. C'est paradoxal mais je suis convaincu qu'avec moins d'argent, on va faire plus car ce sera mieux ciblé, plus efficace.
Depuis 2001 déjà, les clubs sont plus viables financièrement. Et en 2005, nous avons enregistré une hausse de 12 % de la fréquentation dans les patinoires pour la Ligue Magnus (le championnat Elite).
Et depuis l'annonce de la création de la Fédération, on sent un changement. De nombreuses personnes veulent s'impliquer dans la nouvelle instance. Nous attirons aussi des sponsors, comme la Caisse d'Epargne qui devient le 1er partenaire national de ce sport. Avant, il fallait courir après les télévisions pour reconduire les contrats. Là, elles sont venues d'elles-même proposer un renouvellement. On sent que l'on passe à la vitesse supérieure, le hockey sur glace français a un bel avenir.

"Le Français Cristobal Huet, gardien de but en NHL, est notre Tony Parker
à nous
"

Quel sera le premier chantier auquel s'attelera la Fédération ?
L'un des points sur lesquels on va travailler, c'est l'équipement. Avant même de vouloir augmenter les effectifs, c'est aux infrastructures qu'il faut s'intéresser. Pas de patinoires, pas de clubs. Pour cela, on va continuer à travailler avec la Fédération des Sports de glace. La région parisienne notamment manque cruellement d'équipements. Or, le hockey est un sport qui pourrait attirer les jeunes de tous les quartiers, de tous les horizons.

Le hockey français a un bel ambassadeur : le gardien de but Cristobal Huet, qui évolue au Canada en NHL (National Hockey League). Est-ce que sa réussite dynamise le hockey français ?
Bien sûr. Cristobal est notre "Tony Parker" à nous. Le fait qu'il ait été entièrement formé chez nous, à Grenoble, prouve que l'on peut être Français et se hisser au plus haut niveau. C'est un bon exemple.
Mais pour un Cristobal, il y a aussi beaucoup de désillusions. Nous n'arrivons pas encore à proposer un championnat jeunes qui soit compétitif. Les meilleurs se retrouvent dans 3 ou 4 équipes, ils font trop peu de matchs de haut niveau pour s'améliorer vraiment.
Il va falloir créer un centre fédéral pour détecter les talents. Actuellement, les jeunes joueurs partent parfois à l'étranger mais sans encadrement. Résultat, c'est le cauchemar. Il faut que l'on développe des partenariats avec des clubs étrangers de confiance (au Canada, en Finlande...) pour que nos meilleurs espoirs se forment correctement. En attendant bien sûr qu'on arrive à se structurer en France...

"Les championnats du monde à Amiens, fin avril, ont été un immense succès populaire : 40 000 personnes sont venues applaudir les Bleus"

Fin avril avaient lieu les Championnats du monde Groupe B. Les Français n'ont terminé que 2èmes et ont raté du coup la montée dans l'élite mondiale. Est-ce une déception ?
Je crois qu'il faut reconnaître que les Allemands étaient beaucoup plus forts [les Allemands ont remporté le championnat en battant la France 5 à 0 dans le dernier match, ndlr]. Il y a encore un écart de taille avec eux. Mais on croyait à l'exploit. Le mondial avait lieu en France, à Amiens, et nous étions dans l'euphorie de la création de la Fédération Française de Hockey sur Glace. Ça a été un immense succès populaire : plus de 40 000 personnes sont venues applaudir les Bleus. Je préfère retenir ça plutôt que la défaite. Ce n'est pas dramatique. L'objectif, c'est vraiment de monter quelque chose de stable, sans doute avec des joueurs plus jeunes. Pour les Jeux Olympiques de Vancouver en 2010, ça risque d'être un peu difficile de se qualifier mais en 2014, il faudra compter sur nous.

 
 Marie Rialland, L'InternauteSport
 
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