Ces produits américains vont être surtaxés : la liste établie par l'UE
L'Europe n'est pas épargnée par la guerre commerciale de Donald Trump. Depuis le mercredi 12 mars 2024 certains produits européens font l'objet de droits de douane plus élevés. Le locataire de la Maison Blanche a décidé de rétablir les taxes douanières sur l'acier et l'aluminium importés aux Etats-Unis, indifféremment de leur provenance, comme il l'avait fait lors de son premier mandat entre 2017 et 2021. Sauf que cette fois les taxes passent à 25% et "vont plus loin en couvrant toute une gamme de produits transformés".
Ces mesures économiques ne sont pas sans conséquences sur l'Union européenne qui a aussitôt annoncé une riposte. "Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs", a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avant d'annoncer le lancement d'une "série de contre-mesures" qui entrera en vigueur dès le 1er avril. Si elle dit regretter la mise en place de taxes douanières sur les produits européens entrants aux Etats-Unis, la dirigeante européenne a décidé d'appliquer des mesures de réciprocité avec des droits de douane "forts mais proportionnés" sur les produits américains entrants en Europe. "L'Union européenne doit agir pour protéger les consommateurs et les entreprises", a-t-elle insisté.
Les droits de douane voulus par Donald Trump vont affecter environ 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d'euros, selon les estimations de l'Union européenne. L'Europe envisage de répliquer en taxant plusieurs marchandises américaines pour un montant équivalent et pour cela plusieurs secteurs vont être touchés.
Véhicules, produits industriels, produits alimentaires...
Lorsque le président américain avait taxé les importations d'acier et d'aluminium lors de son premier mandat, l'Union européenne avait mis en place des contre-mesures qui ont été suspendues après le départ de Donald Trump de la Maison Blanche. Mais la suspension de ces droits de douane expire au 31 mars et sera donc à nouveau active dès le 1er avril. "Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront mises en œuvre dans leur intégralité. Des droits de douane seront appliqués sur des produits allant des bateaux au bourbon en passant par les motos", a fait savoir la Commission européenne.
Les bateaux, les motos Harley-Davidson et l'alcool, notamment le whisky, ne seront pas les seuls produits taxés par l'Europe à partir du mois d'avril. Les produits industriels, dont l'acier et l'aluminium, mais aussi les plastiques, les produits en bois ou encore les outils ménagers pourraient être soumis à des droits de douane selon Le Guardian. Une grande partie des taxes pourrait également porter sur les produits agricoles américains comme la volaille, le bœuf, des fruits de mer, les noix, les œufs, les produits laitiers, le sucre et certains légumes. Autre produit américain phare, le jean risque aussi d'être surtaxé.
Si les produits importés des Etats-Unis seront concernés par l'augmentation des taxes douanières, ce ne sera pas le cas de tous les produits issus de marques américaines. Plusieurs entreprises ont délocalisé certaines de leurs productions en Europe ou ailleurs, notamment en Asie : c'est le cas pour les marques Lay's, Kellog's, Coca-cola ou M&M's, mais aussi des lunettes Ray-Ban, des vêtements et chaussures Nike et des produits Apple.
Des mesures qui peuvent "aller plus loin"
Cette liste de produits doit encore être validée par les vingt-sept pays membres de l'Union européenne. La Commission européenne a d'ailleurs prévu une phase de "consultation de deux semaines avec les parties prenantes de l'UE" pour garantir que "les bons produits" seront visés et "assurer une réponse efficace (...) réduisant au minimum les perturbations pour les entreprises et consommateurs européens".
En France, le gouvernement approuve la riposte et les mesures de réciprocité envisagées contre les Etats-Unis. Invité de TF1 ce mercredi 12 mars, le ministre français des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a jugé la réponse européenne aux tarifs douaniers américains "proportionnée". Il a estimé qu'elle pouvait "aller plus loin" si nécessaire en ajoutant par exemple "les services numériques ou la propriété intellectuelle" à la liste des produits taxés.