Tireur fou : le rédacteur en chef de BFM TV raconte
Le tireur qui a blessé un assistant photographe lundi dans le hall du journal Libération, avant de se se rendre à la Défense, de prendre un automobiliste en otage puis de le relâcher, est toujours introuvable. Selon les images de vidéosurveillance examinées, les enquêteurs sont formels : c'est bien le même homme qui a déjà menacé un rédacteur en chef de BFM TV vendredi matin. Alors que les premières images du tireur ont été diffusées, ce journaliste, Philippe Antoine, témoigne au micro de l'AFP. Il reconnaît "après coup" qu'il a "eu de la chance".
Le rédacteur en chef raconte précisément la scène : "une première fois, il a soulevé un fusil à pompe dans ma direction, puis une deuxième fois, où là il m'a très clairement mis en joue, il a dit quelque chose que moi je n'ai pas compris au moment où il l'a dit, mais le vigile l'a entendu "la prochaine fois je ne vous raterai pas - ou je ne vous louperai pas", et voilà. La scène a duré 22 secondes précisément." Que retient-il de cet homme, actuellement recherché ? "L'impression que ça m'a donné c'est qu'il y avait une intensité dans le regard, qu'il était déterminé, qu'il savait ce qu'il faisait aussi, puisqu'il y a des caméras vidéo qui l'ont filmé à l'extérieur, devant le tramway, assis sur un banc pendant une vingtaine de minutes, alors qu'il faisait froid, qu'on était vendredi matin et qu'il était 6h40 du matin, et donc, non pas l'impression mais la certitude qu'il attendait quelque chose."
Un homme déterminé, donc. Mais qui n'a pas expliqué son geste. "Ce qui est assez étrange, c'est qu'il n'y a pas de revendications derrière, qu'il n'y a pas de mobile, il n'y a pas de "j'en veux aux média", "j'en veux à BFMTV"", s'interroge Philippe Antoine.