Kelyson, 6 ans : retrouvé loin de Rouen... après une fausse disparition ?

KELYSON. Âgé de 6 ans, Kelyson Richlier, porté disparu pendant plusieurs jours Rouen, a bien été retrouvé a annoncé la police nationale. Mais un certain flou plane au-dessus de l'enquête.

Les déclarations de son père ont donc bien été confirmées par la police de Rouen. Le petit Kelyson Richelieu, âgé de 6 ans et porté disparu pendant quatre jours dans la préfecture de Seine-Maritime, a bien été retrouvé. Les enquêteurs ont levé l'avis de disparition inquiétante qui avait été diffusé sur les réseaux sociaux pour tenter de remettre la main sur cet enfant qui se serait volatilisé lundi 25 juillet 2022.

Serait car la véracité de la disparition de Kelyson est remise en question, selon les dires du parquet de Rouen, qui a indiqué qu'"il n'est pas exclu d'une part que l'enfant se trouve en Haïti, et d'autre part qu'il ne soit jamais venu en France." "Ceci semblerait, au-delà des investigations en cours, corroboré par l'absence de réactions à l'appel à témoins diffusé. L'enquête se poursuit, notamment afin de déterminer la localisation exacte de l'enfant", a ajouté Marion Meunier, procureure adjointe de Rouen.

Selon France Bleu Normandie, le père de l'enfant, qui s'était présenté au commissariat de la ville pour signaler la disparition de son enfant, s'était à nouveau rendu dans les mêmes locaux, jeudi soir, pour finalement indiquer aux enquêteurs avoir retrouvé la trace de sa progéniture. Selon les informations obtenues par la radio locale, ce père de famille aurait déclaré que son enfant se trouverait... à la frontière entre la République Dominicaine et Haïti.

Une fausse disparition ? 

Du côté de la police nationale, le doute subsiste quant à la réalité de la disparition de Kelyson Richelier. Principale interrogation des enquêteurs : aucun témoin n'a été trouvé pour confirmer que le petit garçon jouait bien en bas de son immeuble, situé avenue de la Grand'Mare, à l'ouest de Rouen, dans une zone classée "quartier de reconquête républicaine". Personne ne l'aurait aperçu, alors que, selon les dires de son père -venu lui-même signaler la disparition-, il jouait au football au pied de son lieu de résidence en pleine après-midi, aux alentours de 16 heures. Pas un seul passant n'aurait donc remarqué l'évaporation du petit garçon dans la nature ? 

Une situation particulièrement curieuse pour les policiers, d'autant plus que c'est à nouveau son père qui s'est présenté pour dire que son fils se trouvait de l'autre côté de l'Atlantique. Mais le garçonnet âgé d'à peine 6 ans a-t-il véritablement traversé une partie du globe en deux jours ? Qui plus est sans attirer l'attention des contrôleurs alors qu'un signalement avait été fait ? La police se pencherait plutôt sur une tentative d'entourloupe, celle d'une fraude au visa. L'objectif : faire croire à la police que l'enfant a été enlevé et qu'il se trouve très loin de la France afin de contraindre les autorités de le rapatrier dans l'Hexagone, alors même qu'il n'a pas de visa. La piste va-t-elle se confirmer ?

Pourquoi le dispositif "Alerte enlèvement" n'a-il pas déclenché ?

La police nationale de Seine-Maritime n'a diffusé qu'un avis de recherche pour disparition inquiétante. Il n'a pas été question de déclencher le dispositif alerte enlèvement, même s'il s'agissait d'un mineur qui était recherché, condition obligatoire pour lancer un tel outil. En effet, l'alerte enlèvement n'est activée que si cela concerne un enlèvement avéré et non d'une disparition, quand bien même celle-ci est considérée comme inquiétante. Il faut par ailleurs que le procureur de la République, seul habilité à déclencher le dispositif, soit en mesure de confirmer que la vie ou l'intégrité physique de l'enfant est en danger et qu'il dispose d'éléments de localisation du mineur ou de son ravisseur.