Mort du petit Emile : le corps a-t-il été déplacé ?

Mort du petit Emile : le corps a-t-il été déplacé ? Après la découverte du corps du petit Emile ce samedi, les enquêteurs tentent désormais de déterminer l'origine de la mort du garçonnet. Une piste semble tenir la corde selon plusieurs sources.

Neuf mois après sa disparition, les ossements du petit Emile ont été découverts samedi 30 mars 2024, à proximité du hameau du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) a annoncé ce dimanche le parquet d'Aix-en-Provence. C'est une promeneuse qui a fait la découverte du crâne au sud du hameau, "tout comme des dents" indique Le Parisien. L'identité du petit garçon a rapidement été confirmée par l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). 

Les enquêteurs vont "déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où (les ossements) ont été retrouvés" précise le parquet d'Aix-en-Provence. François Balique, maire du Vernet a interdit l'accès aux personnes extérieures au hameau jusqu'au dimanche 7 avril prochain, midi. Un arrêté municipal pris ce dimanche.

L'hypothèse d'un déplacement des ossements jugée "crédible"

Désormais, les zones d'ombre sont nombreuses. Et notamment au sujet de la zone dans laquelle ont été découverts les ossements du garçonnet. Car d'après la porte-parole de la gendarmerie nationale, Marie-Laure Pezant, le lieu de la découverte avait déjà été fouillé plusieurs fois lors des battues citoyennes à l'été 2023. Une version confirmée par le maire de la commune dans les colonnes du Figaro, évoquant une zone "archi fouillée" à l'époque.

Voilà pourquoi, la piste du déplacement du corps prend de l'épaisseur. Et c'est elle qui est privilégiée par Jacques-Charles Fombonne, ancien commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie comme expliqué à France Info : "Cela appuie plutôt l'hypothèse d'un corps qui aurait été déplacé et mis justement à cet endroit, sachant qu'on dit qu'on n'y reviendrait pas. Compte tenu des moyens qui ont été mis, on a vraiment fouillé, ça veut dire que le corps a bougé" assure-t-il. De plus, une mise en situation avait eu lieu, jeudi dernier, avec 17 personnes sur les 25 que compte le hameau. 

Une version qui semble tenir la corde pour la porte-parole de la gendarmerie, invitée de BFMTV hier. Elle juge un potentiel déplacement des os "crédible". Si les enquêteurs ont pu "potentiellement ne pas déceler cette présence (...) il ne faut pas oublier qu'on a aussi pu déposer les ossements après" poursuit-elle. "Ça peut être une intervention humaine, un animal qui l'a emmené ou des conditions météorologiques qui ont modifié la configuration" conclut-elle. 

Une centaine de gendarmes sur place et plusieurs pistes envisagées

"Seul l'examen du corps par la police scientifique peut infirmer ou confirmer une hypothèse" tempère Jaques-Charles Fombonne dans les colonnes de France Info. Si la découverte de petits ossements peut être le fait d'animaux ou encore d'intempéries selon lui, il met aussi en avant la "position des ossements les uns par rapport aux autres" qui devrait être un élément déterminant de l'enquête pour lever le voile sur cette affaire. "Si vous avez l'ensemble du corps avec des ossements qui sont ans une position absolument naturelle, cela écarte l'accident" explique-t-il. "Si le corps est complet et que les os sont dans une position naturelle, ça veut dire que l'enfant est tombé et, de façon extraordinaire, on ne l'a pas trouvé. Cela peut aussi vouloir dire que le corps a été posé là délicatement sans bouleverser l'ordonnancement des os" confie-t-il à France Info.

"S'il y a eu des animaux qui sont intervenus sur les restes du corps, ça se saura, bien évidemment" précise Alain Vasquez, commandant de police à BFMTV. Depuis l'annonce de la découverte, les messages de soutien se multiplient et une cagnotte de soutien a été lancée sur le groupe Facebook "Prions pour Emile". "Cette cagnotte a pour but de montrer notre soutien à la famille d'Émile. D'aider à lui offrir un bel enterrement et d'offrir des messes pour sa famille" explique-t-elle. Invité sur LCI, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part de sa "tristesse" et en a profité pour remercier "les gendarmes". Selon les informations de BFMTV, une centaine de gendarmes est actuellement sur place pour tenter de recueillir de nouveaux indices dans la zone déjà fouillée après la disparition d'Emile.