Aurillac : qui sont les membres des blacks blocs "venus casser la France" au festival de théâtre de rue ?
Le festival international du théâtre de rue a été la scène de violents affrontements à Aurillac. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la première journée de l'événement très populaire et festif a basculé dans le chaos avec des affrontements entre plusieurs centaines d'individus et les forces de l'ordre. La tension est montée après l'"interpellation en flagrant délit" d'un individu en train de taguer la devanture d'une banque selon le communiqué de la préfecture du Cantal.
L'arrestation, jugée musclée par des témoins, a attiré l'attention de plusieurs dizaines de personnes - des spectateurs du festival, mais aussi des militants qui ont contesté la fermeté de l'intervention policière rapporte La Montagne. Il a suffi de quelques minutes pour que la situation dégénère et laisse place à des affrontements. Selon le communiqué de la préfecture "des groupes d'individus hostiles, portant pour certains des cagoules, masques et autres équipements indiquant une volonté préméditée de se confronter aux forces de l'ordre et de commettre des dégradations, se sont rassemblés".
— Préfet du Cantal (@Prefet_15) August 21, 2025
Plusieurs infractions et actions de vandalismes ont été commises contre les commerces et les infrastructures publiques, des feux de poubelles ont été déclenchés et des barricades érigées. Les "casseurs", selon le terme employés par le maire d'Aurillac et la procureure de la République d'Aurillac en conférence de presse, ont jeté des projectiles, dont des pavés, sur les forces de l'ordre. Lesquelles ont riposté avec des gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes selon La Montagne.
Un "groupe dormant" d'activistes
Jusqu'à 300 personnes se sont rassemblées face aux forces de l'ordre à 23h30 selon les médias. Les heurts et affrontements ont duré plusieurs heures jusqu'aux dispersions des dernières blacks blocs vers 2h40 du matin. Les opposants aux forces de l'ordre constitueraient un "groupe dormant" d'activistes, voire d'anarchistes, "venus casser la France et ses institutions" d'après les informations du journal local.
Ils étaient "équipés, coordonnés pour affronter les forces de l'ordre" a insisté le maire socialiste d'Aurillac, Pierre Mathonier, sur BFMTV : "A peu près 60 personnes étaient là pour en découdre". Il a décrit des "individus sans scrupule qui profitaient du festival pour porter leurs messages anarchistes" avec une "stratégie de guérilla urbaine". Une analyse partagée par le préfet du Cantal Philippe Loos en conférence de presse. "Les auteurs de ces violences ne sont pas venus à Aurillac pour participer au festival, mais pour se servir de son affluence - près de 200 000 personnes sur quatre jours - pour troubler l'ordre public", a estimé le préfet.
Un dispositif de sécurité renforcé, mais aucune interpellation
"A l'heure actuelle nous n'avons pas eu d'interpellation, ni de garde à vue", a confirmé le procureure de la République Sandrine Delorme devant le presse au lendemain des affrontements. Elle assure toutefois qu'une "enquête est en cours avec toutes les autorisations nécessaires pour identifier les casseurs" et que "le parquet défèrera toute personne qui sera identifiée".
Quant à la poursuite du festival international de théâtre de rue d'Aurillac, le préfet a déclaré que "les violences commises la nuit dernières ne remettent absolument pas en cause le festival" qui doit encore durer trois nuits et trois jours. L'événement se déroulera cependant sous une surveillance plus importante avec un "dispositif de sécurité renforcé" grâce à des moyens humains et matériels supplémentaires.