Pourquoi Gérald Darmanin saisit-il l'inspection générale de la justice dans l'affaire du féminicide d'Inès ?

Pourquoi Gérald Darmanin saisit-il l'inspection générale de la justice dans l'affaire du féminicide d'Inès ? Le ministre démissionnaire de la Justice annonce avoir saisi l'inspection générale de la justice dans l'affaire du féminicide d'Inès, à Poitiers. La famille de la jeune femme dénonce "des défaillances" après plusieurs plaintes déposées contre son ancien compagnon, toujours en fuite.

La justice a-t-elle fait tout ce qui était possible pour Inès Mecellem ? Pour la famille de la jeune femme, poignardée à mort par son ancien compagnon à Poitiers le 8 septembre, la réponse est non.

Après un appel lancé au micro de RTL à Gérald Darmanin par Sylvaine Grévin, présidente de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicide, le garde des Sceaux a annoncé avoir demandé à l'inspection générale de la justice une "inspection de fonctionnement" dans cette affaire. Il annonce également qu'il recevra Sylvaine Grévin.


Plusieurs plaintes avaient été déposées par la victime

Inès Mecellem avait porté plainte contre son ex-conjoint deux mois avant qu'il ne la poignarde à mort. Elle avait aussi utilisé un téléphone "grave danger" deux jours avant. Ce dispositif permet d'alerter très rapidement les forces de l'ordre en cas de passage à l'acte du conjoint ou de l'ex-conjoint violent. La police était alors intervenue et avait "interpellé l'individu sans qu'il ne soit placé en garde à vue", selon la procureure de la République de Poitiers, Rachel Bray. Il est toujours en fuite et activement recherché.

La famille d'Inès dénonce des "défaillances" de l'État. Lors d'une marche blanche organisée samedi 20 septembre en hommage à la jeune femme de 25 ans, son frère Yacine a exprimé sa colère : "Ma sœur a eu le courage de traverser à de nombreuses reprises la porte de ce commissariat. Elle y a déposé des plaintes pour violences physiques, psychologiques, pour viols. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour alerter sur le danger qu'elle courait. Et le constat est que la police et la justice nous ont trahis."

Gérald Darmanin reconnait l'échec de la justice, dimanche, sur X : "Les victimes doivent être au centre des préoccupations de la justice. À chaque fois que l'une d'entre elles demande protection aux forces de l'ordre et à la justice, et que nous n'avons pas réussi à la protéger, c'est un profond et terrible échec."