Pourquoi parle-t-on d'"otages" israéliens et de "prisonniers" palestiniens ?

Pourquoi parle-t-on d'"otages" israéliens et de "prisonniers" palestiniens ? Les otages israéliens encore vivants ont été libérés ce lundi 13 octobre. Des prisonniers palestiniens devraient, à leur tour, être relâchés par Israël. Otages et prisonniers, pourquoi ces deux mots distincts sont-ils employés ?

Les mots ont un sens très précis, et le droit repose sur des terminologies et un vocabulaire qui ne laissent rien au hasard. Comme le rapporte Le Monde, beaucoup de personnes se demandent pourquoi les organisations internationales, Etats et médias parlent des "otages" détenus à Gaza et des "prisonniers" palestiniens emprisonnés en Israël. Les deux termes renvoient à des réalités différentes.

Depuis l'attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas et l'enlèvement de 250 Israéliens et étrangers, Israël a multiplié les arrestations de Palestiniens dans la bande de Gaza, mais aussi Cisjordanie. Les autorités israéliennes justifient cette mesure par des questions de "sécurité" et dans le but d'éviter toute nouvelle attaque de même nature que celle du 7 octobre.

"Une partie des Palestiniens sont incarcérés en Israël sous le régime de la détention administrative, qui permet à la justice militaire de maintenir ces personnes en détention sans charge ni procès et de reconduire leur emprisonnement de manière indéfinie", explique le cheffe du service International du Monde. Aujourd'hui, 11 000 prisonniers sont détenus dans les prisons israéliennes.

De l'autre côté, "les Israéliens et les étrangers enlevés le 7 octobre 2023 par le Hamas sont des otages, au sens littéral du terme, des personnes dont la vie et la libération dépendent de l'obtention d'une contrepartie par ceux qui les détiennent", explique Le Monde.

Les conditions de détentions des otages sont restées inconnues depuis plus de vingt-quatre mois. Les prisonniers palestiniens sont quant à eux majoritairement incarcérés dans des lieux de détention connus, malgré les difficultés des familles, des avocats et des ONG de défense des droits humains à obtenir des informations sur eux.

Plusieurs ONG insiste depuis des mois sur le fait qu'Israël aurait durci les conditions de détention des Palestiniens dans les prisons gérées par les autorités israéliennes en Israël et en Cisjordanie. Une cinquantaine de prisonniers aurait fait l'objet de mauvais traitements, de tortures. Certains seraient morts en détention selon des ONG israéliennes et l'ONU.