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Histoire d'une renaissance politique

Le 31 mars 2011, dans son fief de Tulle, François Hollande annonçait sa candidature à l'élection présidentielle "à travers la primaire socialiste", dans la foulée de sa réélection à la présidence du conseil général de la Corrèze. Depuis 2 ans déjà, l'ancien Premier secrétaire du PS se préparait à cet événement. Et il partait de loin. Après avoir passé 11 ans à la tête du Parti socialiste, François Hollande entamait en 2008 une traversée du désert qui se révélera finalement très courte. Plombé par la défaite de Ségolène Royal en 2007, déchiré par les divisions, mortifié par le Congrès de Reims, son parti est dans un état de crise aigüe quand il donne les clés de Solférino à Martine Aubry, malgré de nombreuses victoires aux élections locales. Pis : l'homme a été doublé par sa propre compagne lors de la dernière campagne, il est contesté depuis le "non" au référendum européen, et à droite comme à gauche, on moque son obsession pour la "synthèse", autrement dit l'indécision et l'incapacité de trancher.


Au moment où il quitte la tête du PS, François Hollande entame une fulgurante mutation. On le croit fini, "mort" politiquement. Lui coit en ses chances et commence une longue campagne. D'abord discrètement, il travaille son physique. Celui que ses détracteurs surnommaient Flanby à cause de ses rondeurs, mais aussi de son caractère jugé trop mou, indécis, perd 10 kilos. Le "Hollande nouveau" va d'abord surprendre avec sa nouvelle silhouette. Cet homme habituellement jovial, réputé pour son humour, est ensuite bien décidé à ce qu'on prenne sa candidature au sérieux et casse son image de "Monsieur petites blagues". Il sera enfin parmi les premiers à ratisser la France.

La course de fond, petit à petit, le fait grimper dans les sondages. Reste à se mettre à la hauteur de son seul et unique rival : Nicolas Sarkozy. Ignorant les autres prétendants socialistes, François Hollande assure vouloir être un président "normal", proche des gens, par opposition au chef de l'Etat sortant. D'abord raillée, la formule finit par faire mouche. La brutale mise hors jeu de Dominique Strauss-Kahn et la campagne sereine face à Martine Aubry lors de la primaire socialiste finiront de lui dégager la route vers l'élection suprême.

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