Législatives et résultats : la guerre des estimations sur Internet

Législatives et résultats : la guerre des estimations sur Internet Les sites Internet étrangers n'ont pas de scrupules à publier les résultats du second tour des législatives avant 20 heures. Cela peut même rapporter gros.

[Mis à jour le 17 juin 2012 à 19h45] Les interdictions des uns font le bonheur des autres. Alors que le code électoral menace clairement tous les médias français qui publieraient les résultats des élections législatives avant 20h00 d'une forte amende (jusqu'à 75 000 euros), la presse francophone suisse et belge se frotte les mains. Sur Internet, média immédiatement accessible à tous - même en France -, la publication des estimations peut rapidement gonfler les chiffres d'audience et donc devenir une histoire de gros sous.

Le site de la RTBF a par exemple enregistré 1,66 million de "visiteurs uniques" le 6 mai dernier, jour du second tour des présidentielles, en publiant les premiers résultats à partir de 18h00. Lesoir.be a quant à lui rassemblé 1,41 millions d'internautes, le site de La Libre Belgique 613 000. Des scores exceptionnels, qui feraient pâlir d'envie bon nombre de sites d'information français. Il est donc aisément compréhensible qu'à chaque élection, les estimations "sorties des urnes" vers 18h00 soient devenues un enjeu économique pour le Web étranger. Quid de la législation électorale et de la chape de plomb qui pèse sur les médias français, à l'heure d'Internet ? Voici sans doute un sujet que la presse française mettra sur la table des députés prochainement, arguant d'une injustice de plus en plus injustifiable.

La loi française se base sur un principe au départ compréhensible : il faut empêcher la diffusion de toute information pouvant influencer les électeurs le jour du vote. Or en donnant les premiers résultats, on peut en théorie influencer les votants qui ne se seraient pas encore rendus aux urnes. Certains bureaux de votes fermant à 18 heures et d'autres à 20 heures, les possibilité de biais seraient donc importantes. Reste qu'aujourd'hui, avec la multiplication des informations sur Internet des réseaux sociaux pour les diffuser de manière virale sur le Web, cette règle est devenue totalement obsolète.

"Législatives : la gauche cherche une majorité"