Copé et Fillon : de quel accord parle-t-on ?

Copé et Fillon : de quel accord parle-t-on ? Copé et Fillon ne laisseront pas les parlementaires UMP décider de leur sort. Pour sauver la face, leurs lieutenants respectifs doivent négocier un compromis avec leurs règles : un nouveau scrutin à l'automne 2013 ?

Si le climat entre les Jean-François Copé et François Fillon est toujours aussi tendu, les deux hommes sont conscients que laisser les parlementaires décider d'un nouveau vote pourrait avoir des effets désastreux. La proposition de Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale, est pourtant simple : les élus UMP de l'Assemblée et du Sénat sont invités à s'exprimer mardi prochain sur l'opportunité de redonner la parole aux militants d'ici juin 2013. Depuis que cette "arme de dissuasion massive" est sur la table, les proches de Fillon et de Copé s'agitent en coulisses. Car pour les deux hommes, cette consultation parlementaire provoquerait des dommages.

Il est presque acquis que les élus UMP se prononceraient en faveur d'un nouveau vote. Mais rien n'assure que Jean-François Copé accepterait le résultat de la consultation. Le président contesté du parti pourrait très bien invoquer que Bernard Accoyer est complètement déconnecté des militants et que les parlementaires tentent d'imposer leurs vues à la base. L'AFP indique d'ailleurs que le camp Copé a prévu une "démonstration de force permettant de prouver la légitimité de Jean-François Copé" lors de ce vote, dixit un proche du leader proclamé. Dans ce cas, l'UMP s'enfoncerait dans une crise si profonde que l'UMP pourrait bien exploser. Par ailleurs, et François Fillon le sait bien, le scrutin offrirait un nouveau spectacle qui pourrait s'avérer lamentable aux yeux de l'opinion publique. Lui comme son adversaire ont tout intérêt à fixer eux-même le cadre d'une nouvelle élection, s'ils parviennent à se mettre d'accord sur la tenue de ce scrutin.

France Info a révélé que certains cadres de l'UMP s'activaient jeudi soir pour trouver un compromis entre les deux camps, afin d'éviter la bombe parlementaire. François Baroin, Philippe Briand, Jean-Pierre Raffarin, Christian Jacob - auxquels s'est joint Bernard Accoyer - se sont, entre autres, entretenus lors de plusieurs rendez-vous tenus secrets.

Résultat : un accord qui fixerait un nouveau vote des militants à l'automne 2013. François Fillon accepterait ainsi de voir reporter le scrutin, lui qui souhaitait qu'il se tienne avant juin. Jean-François Copé ferait lui aussi un effort, puisqu'il n'envisageait pas de nouveau vote avant les municipales de 2014. Si les deux hommes se mettaient d'accord publiquement, ils montreraient, enfin, qu'ils sont capables de sortir l'UMP de l'impasse. Et pourraient également fixer les règles du scrutin, avec le temps nécessaires pour changer les statuts du parti, et, pourquoi pas, modifier la règle des 8 000 parrainages. Le nouveau vote de l'année prochaine pourrait ainsi impliquer d'autres candidats, comme le souhaite François Fillon qui, lui, ne devrait pas se représenter le jour venu.

Pour l'heure, l'accord sur ce compromis n'est pas encore assuré. "Il n'y a aucun contact Fillon-Copé" a assuré l'entourage de l'ancien Premier ministre. Pourtant, le temps presse et les deux hommes n'ont que jusqu'à mardi pour finaliser l'accord.

EN VIDEO : La sortie de crise passe-t-elle par un nouveau vote et par la fin de la présidence de Jean-François Copé ? Pour François Baroin, qui négocie en coulisses pour François Fillon, cela ne fait guère de doutes :

"Baroin: Copé est en "chute libre""

Crédit image : C. RUSSEIL - FTV - Des paroles et des actes France 2