Wikileaks : Sarkozy, Hollande, Chirac, ce qu'il y a dans les documents de la NSA

Wikileaks : Sarkozy, Hollande, Chirac, ce qu'il y a dans les documents de la NSA Que contiennent les documents secrets et explosifs de la NSA qui secouent les relations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis ? Des éléments sensibles sur Hollande, Sarkozy et Chirac.

Quelles sont les informations que détiennent les Etats-Unis, par l'intermédiaire de l'agence de renseignenement de la National Security Agency (NSA) ? Les rélévations de Wikileaks, que Libération et Mediapart relaient en France, sont assez éclairantes sur la capacité des services américains à espionner la France, tant le contenu des documents classés "Top secret" et "hautement sensible" témoigne d'un haut niveau de confidentialité d'échanges entre responsables français et européens. Et pourtant, la Maison Blanche a pu y avoir accès.

Sur Nicolas Sarkozy : Les services secrets américains n'y vont pas par quatre chemins pour rapporter l'état d'esprit de l'ancien chef de l'Etat français auprès des responsables de la Maison Blanche. "Sarkozy se voit comme le seul à pouvoir résoudre la crise financière mondiale" écrit la NSA dans une note datée du 30 octobre 2008. Pour l'agence américaine, l'ancien président français, "considère qu'il est de sa responsabilité envers l'Europe et le monde de monter au créneau et de résoudre la crise financière". Et de donner cette information que la Maison Blanche a sans doute considéré comme très utile pour préparer les négociations à mener alors pour trouver des solutions à la crise : "Le président impute nombre des problèmes économiques actuels à des erreurs commises par le gouvernement américain, mais croit que Washington suit désormais certains de ses conseils".

Selon une note rédigé le 10 juin 2011, Nicolas Sarkozy aurait également tenté de lancer un ultilmatum à Bartack Obama "concernat l'Etat palestinien". Les Etats-Unis ont ainsi eu connaissance de la "détermination" du chef de l'Etat français "à aller de l'avant avec une initiative pour relancer des discussions de paix directes au Proche-Orient entre Israël et les Palestiniens". Nicolas Sarkozy avait pour cela prévu de rallier à lui Dimitri Medvedev, alors à la tête de l'Etat russe, pour faire pencher le rapport de force en sa faveur.

EN VIDEO - Comment travaille la NSA ? L'agence de renseignement américaine embauche près de 50 000 personnes, avec un budget annuel de 10 milliards de dollars.

"Écoutes américaines de présidents français : comment travaille la NSA ?"

Sur François Hollande : Les Etats-Unis semblent très bien informés de la gestion européenne de la crise grecque. "Des réunions secrètes vont se tenir à Paris entre les responsables français et des membres du SPD allemand", parti de gauche, dans l'opposition, explique la NSA dans une note du 22 mai 2012. François Hollande aurait ainsi décidé de discuter avec les opposants à Angela Merkel sur le dossier. Pour quelles raisons ? Le président français n'accorderait en réalité que peu de crédit à la chancelière allemnade sur sa capacité à évoluer sur la crise grecque : Pour François Hollande, cette dernière est ainsi "obnubilée par le 'Pacte budgétaire' et surtout par la Grèce qu'elle a laissée tomber, selon lui, et n'en bougera plus". Et aurait fait part de sa déception auprès de ses proches et de son Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault. Après une première rencontre avec Angela Merkel, le président français a assuré que leur échange n'avait pas permis d'aboutir à quelque chose de "substantiel", en parlant d'un entretien "pour le spectacle".

Ces révélations sont de nature à froisser les relations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis. Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a assuré ce mercredi que "les Etats-Unis ne ciblent pas et ne cibleront pas les communications du président Hollande". Un argumentaire bien fragile. Dans la martinée, l'ambassadrice américaine a été convoquée au Quay d'Orsay. La France "ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité" a fait savoir l'Elysée à l'issue d'un Conseil de défense, condamnant des "faits inacceptables".

Sur Jacques Chirac : La NSA savait que l'ancien président français avait, en 2006, poussé son propre candidat pour le poste de sous-secrétaire général adjoint des Nations unies. Et demandé à son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, de s'assurer que cela se concrétise. "Les ordres détaillés de Chirac peuvent être une réponse à la propension du ministre des Affaires étrangères, largement démontrée par le passé et source de nombre de réprimandes présidentielles, à faire des commentaires inappropriés ou imprécis" explique une note de décembre 2006.