Henri Guaino, François Hollande, Louis Gallois... Pierre Larrouturou lâche le contenu de ses conversations privées

Henri Guaino, François Hollande, Louis Gallois... Pierre Larrouturou lâche le contenu de ses conversations privées VIDEO - Economiste, ancien socialiste, fondateur de Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou est régulièrement convié à l'Elysée ou dans d'autres lieux de pouvoirs pour des échanges informels sur la crise et la marche du monde. Sur le plateau de #DirectPolitique, il a lâché quelques confidences sur ces conversations privées.

Depuis la création de son parti, Nouvelle Donne, en 2013, Pierre Larrouturou ne manque jamais une occasion de faire passer ses idées, brandissant ses courbes et martelant ses arguments contre l'austérité, une politique monétaire trop frileuse, une finance non régulée, une croissance qui ne reviendra pas. Economiste annonciateur de la crise de 2008, ancien membre du Parti socialiste, il est ainsi l'invité régulier du Palais de l'Elysée et d'autres lieux de pouvoirs, où il tente de convaincre les décideurs du bien fondé de son système et de ses solutions. Invité de #DirectPolitique (Linternaute.com, 20 Minutes, Ouest-France) ce mardi 30 juin 2015 pour évoquer la situation grecque, le volubile porte-parole de Nouvelle Donne s'est laissé aller à quelques confidences sur ces conversations, généralement interdites au profane.

Et pour mieux prouver l'immobilisme de nos dirigeants, Pierre Larrouturou, comme il l'a déjà fait dans plusieurs de ses ouvrages*, a lâché quelques bombes en direction du pouvoir. Celui d'aujourd'hui comme celui d'hier.

Nicolas Sarkozy soumis au lobby bancaire... selon Guaino

Bien que non-sarkozyste, il fut par exemple reçu par Henri Guaino à l'Elysée lors du précédent quinquennat. Partageant ses inquiétudes sur les dégâts de la finance dérégulée et l'arrivée imminente d'une crise, mais impuissant, le conseiller spécial de la présidence de l'époque aurait admis que Nicolas Sarkozy était totalement soumis au lobby bancaire. "Henri Guaino a fini par me cracher le morceau. Il m’a dit que celui qui avait l’oreille du président, c’était Michel Pébereau, le patron de BNP Paribas !" Michel Sapin n'est pas épargné. Il est accusé par le même Larrouturou de céder à la pression du lobby bancaire sur la taxe Tobin.

"Pierre Larrouturou - "Oui, il y a un problème de lobby des banques""

Le patron de Volkswagen faisait peur à Louis Gallois

Le contenu d'un autre échange avec Louis Gallois, grand patron dit "de gauche" (SNCF, EADS), vaut aussi son pesant de cacahuètes. Pierre Larrouturou y affirme que celui qui est par ailleurs un grand serviteur de l'Etat (il est l'inventeur du "choc de compétitivité" pour le gouvernement Ayrault) s'était épanché sur sa "peur que les pays du sud de l'Europe perdent leur souveraineté" au profit des pouvoirs économiques. "Il me disait : 'Le vrai chef de l’Espagne, ce sera le patron de Volkswagen qui dira aux Espagnols 'si vous baissez vos salaires, je ferme une usine en Allemagne et je l’amène en Espagne'". Un soupçon de chantage au dumping social que Louis Gallois s'était gardé de rendre public.

"Pierre Larrouturou - "Les pouvoirs économiques ont pris l'ascendant""

Négociations sur la Grèce : Hollande ne voulait pas du FMI

Plus récemment, le 22 juin dernier, Pierre Larrouturou a été de nouveau reçu à l'Elysée, avec d'autres dirigeants politiques, autour du chef de l'Etat. Bien que cette rencontre ait eu lieu à huis-clos, il ne peut encore s'empêcher de dévoiler une partie de la conversation. Et cette fois, la confidence rapportée est potentiellement explosive en plein psychodrame grec : François Hollande aurait lâché à ses invités que la présence du FMI dans ces négociations était tout bonnement "une erreur". Ce qui devrait faire plaisir à Christine Lagarde, qui attend toujours à cette heure le remboursement de 1,6 milliard d'euros dus par la Grèce au FMI...

"Pierre Larrouturou - "François Hollande nous a dit : 'C'est une erreur d'avoir mis le FMI dans la né"

*Dans "La Grande Trahison" (Flammarion – 2014), Pierre Larrouturou décrit par le menu son lobbying auprès des conseillers de François Hollande et du président lui même pour infléchir sa politique, sans succès.