Fin probable des Guignols : ce qu'il y a derrière les réactions des politiques

Fin probable des Guignols : ce qu'il y a derrière les réactions des politiques La fin annoncée des Guignols de l'info suscite de nombreuses réactions. Pour les responsables politiques, il y a matière à afficher ses convictions, avec sans doute quelques arrières pensées.

Doit-on s'émouvoir de la disparition, annoncée, des Guignols de l'Info de l'antenne de Canal + ? Pour la classe politique, ne pas se poser la question pourrait engendrer des suspicions de satisfaction ou de bienveillance à l'égard de Vincent Bolloré, le président de Vivendi. Comme si le soulagement de ne plus être moqué dans quelques mois était plus fort que la nécessité de défendre la liberté d'expression et de caricature. A six mois des attentats de Charlie Hebdo, voilà qui pourrait faire mauvais genre. C'est donc sans doute avec quelques arrières-pensées qu'hommes et femmes politiques réagissent sur Twitter à l'annonce dans les médias d'un possible arrêt du programme.

"Disparition probable des Guignols : Les politiques s'en mêlent sur la Toile"

Parmi les plus inspirés, Cécile Duflot, qui s'en prend frontalement à Vincent Bolloré, avec une touche d'auto-dérision : "C'est qui le bol...os qui veut arrêter Les Guignols ? Un actionnaire qui n'aime pas l'ironie... pas rassurant...". Plus sobrement, l'ancien Premier ministre s'interroge : "Si même au pays de Rabelais et de Molière on ne protège plus le rire...", et le patron de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, s'inquiète : "Ce serait vraiment dommage de supprimer ce moment de détente. Sans les Guignols, Canal ne serait plus vraiment Canal".

Coup de com' pour Juppé

Mais celui qui tire vraiment son épingle du jeu est clairement Alain Juppé. Avec un message clair - "J'aime me voir dans Les Guignols. Nous avons besoin d'eux" - et en remplaçant sa photo de profil par sa marionnette, le maire de Bordeaux réussit un joli coup de com'. D'abord parce que les responsables politiques du parti des Républicains se font assez rares. Ensuite parce qu'il peut se démarquer de son rival Nicolas Sarkozy, qu'on imagine assez peu prendre la défense des célèbres marionnettes avec autant de spontanéité et d'enthousiasme. Le geste d'Alain Juppé est d'autant plus significatif que Nicolas Sarkozy, très proche de Vincent Bolloré, est suspecté d'être intervenu pour faire arrêter les Guignols. L'entourage de l'ancien président a nié en bloc cet après-midi auprès des journalistes du Monde.

Les principales réactions sur Twitter :