Jean-François Copé : sa femme Nadia, son livre, des atouts pour un retour bien pensé

Le coup de com' de Jean-François Copé est plutôt bien orchestré. Pour faire son retour politique, il publie un livre et passe dans une émission de télé dans laquelle il montre ses failles personnelles.

[Mis à jour le 19 janvier 2016 à 23h55] Durant ses 2 ans d'absence, Jean-François Copé a eu le temps de penser à son retour. L'ancien président de l'UMP a semble-t-il compris qu'un bon come-back ne pouvait simplement consister à publier une ou deux tribunes dans de grands journaux pour dénoncer la politique menée par le gouvernement. Il ne l'a sans doute pas oublié : avant l'affaire Bygmalion, il était déjà très impopulaire. Austère, apparaissant très (trop ?) sûr de lui, multipliant les prises de positions clivantes, Jean-François Copé s'était construit l'image d'un audacieux qui n'avait pas peur d'afficher ses ambitions. Sa victoire contestée face à François Fillon avait suffi à lui coller une autre étiquette, celle d'un possible tricheur.

Après sa traversée du désert, le maire de Meaux, qui va désormais assurer sur tous les plateaux de télé et dans la presse qu'il a pris le temps d'aller "à la rencontre des Français", semble en passe de réussir son plan de com'. Quoi de mieux pour se faire à nouveau une place sur la scène médiatico-politique que montrer ses propres faiblesses ? Pas les défauts qui agacent, pas les tares dont les citoyens fustigent les hommes et femmes politiques. Non, les failles qui montrent que l'on est comme tout le monde, les points faibles qui humanisent. Pour cela, l'émission de Marc-Olivier Fogiel, Le Divan, diffusé sur France 3, tombe à point nommé. Le concept est parfait pour Jean-François Copé : il s'agit de se confier, de se raconter, de s'émouvoir de son parcours, de ses réussites, de ses erreurs... Il s'est aussi exprimé sur une possible candidature à la primaire.

Sur le canapé rouge de Marc-Olivier Fogiel, Jean-François Copé s'est davantage dévoilé pendant plus d'une heure. Certains extraits de l'émission ont déjà fuité dans les médias. Lors d'un échange avec l'animateur, il est revenu sur sa lutte avec François Fillon : "Bien sûr que je n'ai jamais triché, bien sûr que j'ai gagné cette élection d'un chouïa". Cité par 20 Minutes, il a confié : "Mon erreur me paraît aujourd'hui évidente. J'aurais dû à ce moment-là dire 'On refait l'élection' tout de suite, sans attendre. En laissant planer ce doute, celui qui était battu avait toute une série de raisons pour dire "on m'a volé la victoire" (…) Je le dis sans fard, j'ai fait une erreur et l'on ne m'y reprendra plus". Et de poursuivre : "J'ai touché du doigt [mes limites]. Je me suis demandé sincèrement, profondément, si je n'allais finalement pas tout arrêter".

Dans son interview-confession, le maire de Meaux justifie sa participation à cette émission. Pour lui, "Le Divan" était la seule émission qui permet d'avoir du temps. "Le système médiatique est ainsi fait, il a beaucoup de qualités par ailleurs, que c'est un système dans lequel on est dans la frénésie du moment et dans l'hyper actualité. Il faut toujours avoir un avis sur tout". Sur le divan rouge, il confie aussi "ne pas avoir choisi de me retrouver là où je me suis retrouvé c'est-à-dire en ayant tout perdu… Parce que j'ai perdu. J'ai l'impression de perdre tout : mes responsabilités, mon honneur aussi, peut-être même mon avenir. Et en tout cas il y a une chose que j'ai retrouvé : c'est la liberté".

""Pour un sursaut français !", le livre en forme de comeback de Copé"

Nadia Copé présente dans l'opération résurrection

"Son défaut principal, c'est l'impatience. Il a du mal à se livrer, c'est très étonnant de le voir là devant vous", lance dans l'émission son épouse Nadia Copé à l'animateur. La femme de Jean-François Copé est en effet dans le programme l'une des deux "témoins" qui apportent une touche d'intimité. L'émission, diffusée ce mardi 19 janvier sur France 3, est l'occasion pour l'ancien patron de la droite de s'expliquer sur sa mise en retrait tout en se moquant un peu de lui-même : "Ça m'est apparu indispensable de choisir le silence. Pour quelqu'un qui parlait tout le temps, ça fait drôle", dit-il lors au début de l'interview. Et plus loin, en forme de mea culpa : "J'étais omniprésent, avec un style qui forcément agace, à répéter les mêmes formules, les mêmes phrases, les mêmes tics". La promotion de son livre "Le sursaut français" se fera dans le même ton. C'est ce que confie, en substance un proche de Jean-François Copé à Paris Match : "Il va montrer qui il est vraiment, pour aller au-delà de la caricature qu'on a souvent faite de lui. [...] Il n'y a aucune attaque ad hominem dans son livre. Comme d'autres, il a été dans le jeu de la petite phrase, mais il ne veut plus de ça".

Déterminé à revenir, Jean-François Copé va devoir jouer des coudes alors que se prépare la primaire de la droite et du centre. Nicolas Sarkozy semble disposé à lui laisser une place. Selon Europe 1, les deux hommes se sont rabibochés. L'ancien chef de l'Etat aurait même promis au maire de Meaux que "Carla Bruni allait appeler Nadia" afin d'organiser un dîner de couples.

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