Marwen Belkaid : son "Vous, candidat" fait mal à François Hollande

Marwen Belkaid : son "Vous, candidat" fait mal à François Hollande Quatre Français ont été sélectionnés pour poser des questions à François Hollande, ce jeudi 14 avril, sur France 2. Qui sont-ils ?

[Mis à jour le 14 avril 2016 à 22h38] François Hollande s'est exprimé face aux Français. Quatre citoyens ont été sélectionnés pour questionner le chef de l'Etat lors de l'émission "Dialogues citoyens", diffusé sur France 2 ce jeudi 14 avril à partir de 20h15. Trois journalistes étaient présents sur le plateau installé au musée de l'Homme afin d'animer les discussions : David Pujadas, Léa Salamé et Karim Rissouli. François Hollande devait ce soir saisir cette dernière chance à un an de l'élection présidentielle. Pour refléter les préoccupations des Français, quatre citoyens ont été choisis : Antoine Demeyer, Marwen Belkaid, Véronique Roy et Anne-Laure Constanza. France 2 a précisé dans un communiqué que le panel avait été choisi pour "son implication" et "sa capacité à représenter la société civile".

Le plus jeune citoyen à se retrouver face au chef de l'Etat est Marwen Belkaid, 22 ans. Etudiant en école de commerce à Nantes, il participe activement au mouvement "Nuit Debout" qui s'étend dans plusieurs villes de France. Bien qu'il se définisse comme de gauche, il se montre très critique envers l'action du gouvernent. Des critiques qu'il expose régulièrement sur son blog, La plume d'un enfant du siècle. "Bientôt un régime autoritaire en France ?", se questionne-t-il par exemple dans un post daté du 30 mars dernier. En 2012, Marwen Belkaid a voté pour François Hollande mais il est aujourd'hui déçu et estime qu'il faut faire de la politique autrement. Invité sur le plateau de France 2, il a repris la diatribe de François Hollande, en 2012, "Moi président". Le transformant en "Vous candidat", qu'il a opposé à un "Vous président", en lui reprochant de ne pas avoir tenu ses promesses. "Il a plutôt cherché à se dédouaner à mon sens", a réagi Marwen, après son face à face avec le président. "Je ne revoterai pas pour lui. Je ne sais pas encore ce que je ferais. Ce n'est pas ce soir qu'il m'a convaincu de voter à nouveau pour lui", a-t-il aussi insisté. 

France 2 a aussi choisi d'inviter un électeur du Front national. C'est Antoine Demeyer qui a rempli ce rôle, chauffeur de car dans le Nord de la France. Agé de 35 ans, il est un ancien sympathisant socialiste qui a décidé il y a dix ans de se reporter vers le parti frontiste. Il a interpellé le président sur les thèmes de l'immigration et de la pauvreté, en prenant l'exemple de sa mère.  

"A chaque fois que (François Hollande) intervient, il nous dit 'je vous ai compris' mais il n'y a rien qui change et c'est de pire en pire", a-t-il affirmé dans un reportage diffusé hier sur France 2. "On doit protéger la France. On est en train de toute faire pour la détruire", avait-il dit à La Voix du Nord en décembre 2015 après avoir glissé un bulletin Marine Le Pen dans l'urne. "La France est malade. On a essayé tous les traitements, ça ne marche pas. Il faut en essayer de nouveau".

Le plateau installé au musée de l'Homme. © Linternaute.com

 

Les questions économiques auront également une place dans cette émission avec la présence d'Anne-Laure Constanza, chef d'entreprise. Elle a fondé il y a maintenant dix ans une PME, Envie de fraise, revendiquée comme étant en France la première boutique en ligne de vêtements pour femmes enceintes - qui a d'ailleurs conçu une collection spéciale pour Carla Bruni-Sarkozy. Elle a par la suite exporté son concept en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie et sa petite entreprise se porte bien. Dans un portrait diffusé par France 2, elle explique vouloir faire comprendre ce soir au président qu'il est nécessaire de "libérer l'emploi". Anne-Laure Constanza n'est pas tout à fait novice en matière d'interview politique. Elle s'était déjà confrontée à Nicolas Sarkozy lors de l'inauguration du siège de Google en décembre 2011. Face à François Hollande, elle est revenue sur la loi Travail. "Le débat sur la loi Travail vire au combat idéologique, et on a le sentiment d'être oublié", a-t-elle notamment reproché au chef de l'Etat. 

Enfin, Véronique Roy était également sur le plateau de France 2. Le visage de cette femme est déjà connu : elle a en effet participé à une campagne de communication du gouvernement visant à prévenir la radicalisation et l'embrigadement de l'organisation Etat islamique, "Stop djihadisme". Son fils, Quentin, un étudiant en kinésithérapie, est décédé à 23 ans en Syrie, après avoir rejoint Daesh en 2014. Selon sa mère, il n'avait jamais montré aucun signe de radicalisme. Face à François Hollande, Véronique Roy a abordé les questions de lutte contre le terrorisme et contre la radicalisation sur le territoire français. Elle a notamment demandé au chef de l'Etat de faciliter le retrait de la propagande djihadiste sur les réseaux sociaux. 

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