Colère des agriculteurs : pourquoi Marine Le Pen fustige-t-elle la FNSEA ?

Colère des agriculteurs : pourquoi Marine Le Pen fustige-t-elle la FNSEA ? Lors de ses vœux aux journalistes, Marine Le Pen n'a pas manqué de rappeler ses dissensions avec le principal syndicat agricole, la FNSEA.

Et si les opposants des agriculteurs se trouvaient parmi les représentants du secteur ? C'est l'avis de la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen. Lors de ses vœux aux journalistes, jeudi 25 janvier, elle a réagit aux manifestations et blocages des agriculteurs dans de nombreux départements français ces derniers jours, et à la colère du monde agricole de manière générale. Elle en a notamment profité pour fustiger le principal syndicat agricole, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). 

"Les agriculteurs ne peuvent plus compter sur leurs syndicats"

"La FNSEA est déjà dépassée. Je pense que ça fait bien longtemps que les agriculteurs ne peuvent plus compter sur leurs syndicats a-t-elle lancé". Selon elle, le syndicat est à l'origine de la "goutte d'eau" qui a déclenché la crise actuelle et le vent de colère qui règne sur les routes de France. La négociation de la FNSEA avec le gouvernement est jugée comme un "accord bidon" par la figure du RN. De son côté, La Coordination rurale reproche toujours à la FNSEA le rôle joué dans les négociations avec l'Etat concernant la taxation du gazole non routier (GNR). Si l'organisation syndicale a toujours témoigné publiquement une certaine hostilité au Rassemblement national, Marine Le Pen pourrait prendre le risque de rompre définitivement avec la FNSEA qui, actuellement, fait partie des acteurs importants des opérations de blocages aux quatre coins du pays.

Le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy remettait également largement en cause la légitimité du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, mercredi 24 janvier qu'il juge "très proche de l'agro-industrie (...) on se demande encore si c'est un agriculteur, en permanence dans une forme de conflit d'intérêt". Dans le camp de Marine Le Pen, les députés agriculteurs préfèrent pour l'instant calmer le jeu. Le député de Gironde Grégoire de Fournas estimait lui, cette semaine, que "les agriculteurs commencent à en avoir marre des manifestations trop organisées". Certains débordements ont déjà eu lieu. En effet, vendredi 26 janvier, à Narbonne, un bâtiment vide de la Mutualité sociale agricole (MSA) a notamment été la cible d'un incendie en marge d'une manifestation d'agriculteurs.