Elections municipales 2026 à Paris : quels candidats et quelles alliances ? Les résultats des sondages

Elections municipales 2026 à Paris : quels candidats et quelles alliances ? Les résultats des sondages Plusieurs candidats sont en lice pour les élections municipales de Paris en 2026, mais certains réfléchissent à d'éventuelles alliances dès le premier tour du scrutin. Les résultats pourraient changer du tout au tout en fonction des unions.

Les candidats à la mairie de Paris sont déjà en ordre de bataille, la plupart s'est déjà déclarée à quatre mois du scrutin prévu les 15 et 22 mars 206. Mais à gauche, comme au centre la question des alliances est encore ouverte. Pour l'heure, tous les grands partis ont choisi leur candidat, mais multiplier les candidatures c'est augmenter les risques de voir l'Hôtel de ville de Paris remporté par le camp adverse.

A gauche, les tractations s'éternisent entre le PS et les Ecologistes qui discutent d'une liste commune sans parvenir à se mettre d'accord. La faute à des demandes écologistes jugées trop gourmandes par les socialistes et au refus du parti à la rose de contracter avec LFI pour une liste unie. Cependant les écologistes sont aussi tentés par une alliance derrière une tête de liste PS à Paris en échange d'un soutien socialiste derrière des têtes de liste EELV dans d'autres villes. Les discussions sont cruciales face à une droite donnée en tête du scrutin à Paris par différents sondages, malgré une division des forces derrières les candidatures de Rachida Dati pour LR et de Pierre-Yves Bournazel pour le camp présidentiel.

Les forces de gauche espèrent trouver un terrain d'entente d'ici la fin de l'année, car à la rentrée la campagne électorale des municipales s'accélèrera et il sera trop tard pour former des alliances en vue du premier tour. Faute d'accord, les candidates de la gauche partiront en ordre dispersé avec l'espoir d'arriver en tête ou de se qualifier pour le second tour et forcer les autres partis de gauche à se rallier à eux.

La place de favorite de Rachida Dati remise en question

Présentée comme la favorite à la mairie de Paris par plusieurs sondages, Rachida Dati voit sa candidature affaiblie à plusieurs égards. L'actuelle maire du VIIe arrondissement de la capitale a vu le soutien du parti LR s'effriter depuis sa nomination en tant que ministre de la Culture, sous Emmanuel Macron, en janvier 2024, et plus récemment avec la suspension prononcée contre elle et tous les autres ministre de droite par le président de LR, Bruno Retailleau.

Si Rachida Dati perd du poids à droite, elle perd aussi des soutiens au sein du camp présidentiel qui devait pourtant la soutenir pour les municipales de 2026. Le parti Renaissance a décidé à l'unanimité moins de voix de soutenir le candidat Horizons, Pierre-Yves Bournazel. Un choix contre lequel s'élèvent certaines figures de premier plan comme Sylvain Maillard qui maintient son soutien à la maire du VIIe, quitte à renoncer à ses fonctions de président de la fédération parisienne de Renaissance. Cet élu macroniste regrette une décision "partisane", fruit d'un "accord national" avec Horizons et de "brouilles personnelles" opposant Gabriel Attal et Rachida Dati dans les colonnes du Parisien. Il dénonce aussi une forme d'incohérence du parti macroniste à soutenir un candidat qui appelle à la démission du président de la République, lequel est un soutien de Rachida Dati selon plusieurs sources. Enfin, il déplore le fait que cette décision limite les chances de victoires de Rachida Dati, sans en donner pour autant à Pierre-Yves Bournazel et insiste : "Si on veut gagner, il faut être derrière la candidate la plus forte. Celle qui peut créer le rassemblement le plus important, c'est incontestablement madame Dati".

La figure de l'opposition parisienne, non seulement de voir son socle se fragiliser, fait face à un autre handicap : l'annonce de son renvoi en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence en septembre 2026, soit six mois après les élections municipales. Elle encourt une peine d'inéligibilité et devra, en cas de condamnation, laisser sa place à l'Hôtel de Ville.

Qui sont les candidats à la mairie de Paris en 2026 ?

Avec neuf candidats déclarés à la mairie de Paris, les chances de voir des coalitions se former dès le premier tour du scrutin sont minces. Les principaux partis de gauche ont déjà choisi leur candidat : Emmanuel Grégoire pour le PS, David Belliard pour les Ecologistes, Ian Brossat pour le PCF et Sophie Chikirou pour LFI. L'alliance entre le PS et le PCF derrière Emmanuel Grégoire semble quasiment actée, mais les discussions sont encore en cours en ce qui concerne une alliance avec le camp écologiste. Le parti sait ses chances de victoire limitées, mais sait aussi avoir le vent en poupe pour demander davantage de place dans la liste PS en cas d'alliance. Il réfléchit aussi à une alliance de toute la gauche, y compris LFI, scénario fermement rejeté par le PS. De son côté, l'insoumise Sophia Chikirou entend mener sa liste, mais travaille aussi "les conditions de la fusion et des retrouvailles au second tour". Le parti Place publique a quant à lui choisi d'investir Saïd Benmouffok, mais pourrait s'allier à la liste PS.

Si la gauche semble partir en ordre dispersé, les autres partis misent également sur leur propre cheval. Pierre-Yves Bournazel est le candidat du parti philippiste Horizons, soutenu par le reste de la coalition présidentielle avec Renaissance et le MoDem. Rachida Dati représente la droite et une parti du camp macroniste malgré des soutiens fragilisés. Mais un autre membre de LR a décidé de se lancer dans la course : le sénateur de Paris Francis Szpiner.

Le dernier candidat déclaré est Thierry Mariani, l'homme originaire du sud brigue la mairie de Paris pour une alliance d'extrême droite réunissant le RN et l'UDR d'Eric Ciotti. S'il espère aussi compter sur le soutien de Reconquête, des rumeurs évoquent une possible candidature de Sarah Knafo. De son côté, Marion Maréchal, récemment à la tête de son propre mouvement Identité-Libertés, a reconnu suivre de près l'échéance parisienne.

Des résultats serrés ? Ce que disent les sondages sur les municipales 2026 à Paris

Si jusqu'à l'été Rachida Dati apparaissait comme la grande favorite des élections municipales 2026 à Paris selon plusieurs sondages, la ministre et maire du VII arrondissement n'est plus aussi sûre de remporter le scrutin selon les résultats des dernières études sondagières ou en tout cas plus avec autant d'avance.

Dans un sondage de l'Ifop pour Le Figaro et Sud Radio et publié le 5 novembre, la candidate LR est bien donnée en tête du premier tour dans toutes les hypothèses testées avec 26 à 28% des intentions de votes, suivie des listes de gauche notamment du PS créditée de 20 à 22% des intentions de vote. Les listes écologistes et insoumise, comme une liste d'alliance entre les deux partis obtiennent 19% au mieux. Quant au candidat Horizons, il est donné à 14 ou 15%, soit au moins 10 points derrière Rachida Dati. Le scénario serait toutefois plus confortable pour la maire du VIIe en cas d'alliance avec Renaissance : elle serait alors créditée de 35% des intentions de vote et hors de portée de toutes les listes de gauche testées selon le sondage.

Résultats du sondage Ifop pour La Figaro et Sud Radio sur le premier tour des municipales 2026 à Paris © Sondage Ifop pour Le Figaro et Sud Radio

Le sondage Ifop s'intéresse aussi aux scénarios de second tour desquels et si Rachida Dati arrive souvent en tête, elle n'est pas donnée gagnante à tous les coups. Elle est donnée victorieuse d'une quadrangulaire face à Pierre-Yves Bournazel pour le camp présidentielle et deux listes de gauche, une d'union derrière le PS et une de LFI, mais de peu : 36% d'intentions de vote contre 34% pour le PS et 15% pour les deux autres.

Elle semble aussi pouvoir l'emporter en cas de triangulaire face aux deux listes de gauche. Une alliance avec le camp présidentiel lui permettrait de grimper à 45% des intentions de vote, contre 40% pour l'alliance derrière le PS et 15% pour LFI. A noter que les résultats sont similaires en cas d'union de la droite et du centre derrière Pierre-Yves Bournazel.

La gauche parait cependant en mesure de remporter le scrutin de quelques points, à condition d'une union de tous les partis de gauche dont LFI. Cette alliance est créditée de 42% des intentions de vote, devant la droite de Rachida Dati (39%) et le camp présidentiel de Pierre-Yves Bournazel (19%).

Un changement dans le mode de scrutin à Paris

Le Parlement a définitivement adopté la réforme du scrutin municipal, à Paris, Lyon et Marseille, jeudi 10 juillet. Pour les trois plus grandes villes de France. Jusqu'ici, les électeurs votaient pour une liste de conseillers dans chaque arrondissement ou secteur. Les élus qui étaient placés en haut de cette liste entraient au conseil municipal de la ville et élisaient ensuite le ou la maire.

Avec ce nouveau suffrage, les électeurs voteront pour leur conseiller municipal comme dans toutes les autres communes de France. Il y aura ensuite une élection distincte pour élire les maires d'arrondissement. Cela devrait se passer le même jour, avec deux urnes différentes.

Le Conseil constitutionnel doit encore donner son aval, notamment concernant la prime majoritaire de 25% au lieu de 50%. Dans toutes les communes de France, la liste du vainqueur gagne 50% des sièges au conseil municipal. Si le Conseil constitutionnel est d'accord, cela passera à 25% pour ces trois grandes villes, ce qui serait une exception nationale.