Congrès du PS : Faure, Mayer-Rossingol... Un favori pour diriger le parti ? Ce détail peut tout changer
Si le parti à la rose ne connaîtra le nom de son prochain Premier secrétaire que le 5 juin, les adhérents ont déjà éliminé un candidat au poste lors d'un vote organisé le 27 mai. Trois personnalités de la gauche étaient en lice pour prendre la tête du parti : le député Olivier Faure qui souhaite rempiler pour un quatrième mandat à la tête du PS, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le député Boris Vallaud.
D'après les résultats provisoires, qui doivent être consolidés par une commission de recollement dans la journée du mercredi 28 mai, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol sont arrivés en tête du scrutin et au coude-à-coude. L'actuel patron du PS n'aurait eu que quelques points d'avance sur son rival (42% contre 40% avec un écart de 500 voix). L’équipe du maire de Rouen évoque, elle, un score encore plus serré de 41% - 41%. Boris Vallaud qui est le dernier candidat à être entré en course n'aurait récolté que 17 à 20% des voix.
Sur les 39 815 adhérents du parti à la rose, quelques 24 000 auraient participé au vote et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont divisés. Si Olivier Faure est arrivé en tête, difficile de le voir comme le grand favori compte tenu de sa faible avance sur Nicolas Mayer-Rossignol. L'issue du vote décisif qui se tiendra lors du Congrès de Nancy, le 5 juin, dépendra en grande partie de Boris Vallaud qui passe de candidat déçu à faiseur de roi. Les deux hommes encore en lice ont déjà commencé à jouer la carte de la proximité avec le patron des députés socialistes. "Nous sommes satisfaits que plus de 60% des militants socialistes se soient prononcés sur une ligne stratégique claire de rassemblement de la gauche et des Ecologistes", s'est félicité l'entourage d'Olivier Faure en additionnant les voix du premier secrétaire et de Boris Vallaud comme le rapportait RMC ce mercredi matin. Olivier Faure a également rappelé le travail coopératif des deux hommes, lui à la tête du parti et Boris Vallaud à la présidence du groupe de députés, en appelant l'élu des Landes à le rejoindre.
Un appel qu'a aussi lancé Nicolas Mayer-Rossignol à la tête d'une liste d'union des branches socialistes souhaitant le remplacement d'Olivier Faure. Selon le maire de Rouen, "un changement d'orientation" du parti a été demandé par les militants et "la ligne d'opposition est désormais majoritaire". Il sous-entend que Boris Vallaud en fait partie puisqu'il ne s'est pas rangé derrière Olivier Faure au premier tour. L'édile a également invité le patron du PS à un débat, comme Boris Vallaud l'avait fait avant le vote.
Olivier Faure affaibli par ses alliances avec LFI ?
Ce vote extrêmement serré au Congrès du PS entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol pourrait être une volonté des adhérents de voter contre le premier cité, qui dirige le parti depuis 2018. Il a notamment a participé à la reconstruction du PS après l'échec de Benoît Hamon à la présidentielle de 2017. Depuis, il a œuvré au retour en nombre des députés socialistes à l'Assemblée nationale, notamment grâce aux alliances conclues avec le reste de la gauche : la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) en 2022 et le Nouveau Front populaire (NFP) en 2024.
Ces alliances, surtout celles nouées avec La France insoumise (LFI), ont cependant profondément divisé le PS et fragilisé la position d'Olivier Faure à la tête du parti. Si l'actuel Premier secrétaire socialiste est soutenu pour une base solide qui était favorable à la Nupes et au NFP, il est aussi décrié par une grande partie de socialistes qui ont toujours refusé de s'associer à LFI et qui lui reprochent d'avoir effacé le PS derrière le parti de Jean-Luc Mélenchon. Des critiques qui ont poussé le député à prendre ses distances avec le parti mélenchoniste ces derniers mois et à défendre des positions propres au PS, sans compromis avec le reste de la gauche.
Conscient du rejet des positions de LFI par une part conséquente du PS, Olivier Faure a revu sa position quant à l'union des gauches. Il continue de proposer une alliance de toutes les forces de gauche qui est selon lui nécessaire pour espérer remporter la présidentielle de 2027, en excluant LFI de l'alliance. Un changement de stratégie à même de le rendre plus consensuel auprès du PS, mais qui n'efface pas les précédentes unions avec le camp mélenchoniste aux yeux de nombreux socialistes.
A propos de 2027, Olivier Faure pourrait nourrir des ambitions personnelles et vouloir être le candidat du PS et peut-être de la gauche. Une place à laquelle il pourra difficilement prétendre s'il perd au Congrès de Nancy le 5 juin prochain. Pour s'offrir un maximum de chances, le député ne se montre fermé à aucune option et assure être prêt à soutenir un candidat commun à plusieurs partis de gauche tant que cela exclut LFI.
Le PS anti-Faure uni derrière Nicolas Mayer-Rossignol
Nicolas Mayer-Rossignol s'était déjà frotté à Olivier Faure au Congrès de 2023, mais n'était pas parvenu à le détrôner. Le patron du PS avait réuni 49 % des voix, mais les 51 % restant avaient été partagés entre le maire de Rouen et son homologue de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy. Cette fois, toutes les branches du PS opposées à une reconduction d'Olivier Faure à la tête du parti ont décidé de s'unir sur une liste commune portée par Nicolas Mayer-Rossignol. Plusieurs fortes personnalités socialistes ont affiché leur soutien à cette liste : Hélène Geoffroy, les députés Jérôme Guedj et Philippe Brun qui ont finalement renoncé à leurs ambitions personnelles, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le sénateur Patrick Kanner ou encore le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.
Une pluralité qui colle avec l'objectif du maire de Rouen de renforcer le PS et au-delà la gauche socialiste en se rapprochant de certains mouvements comme : Place publique de Raphaël Glucksmann, mais aussi les partis de Benoît Hamon et de Bernard Cazeneuve. Nicolas Mayer-Rossignol rejette toutes les critiques concernant un penchant trop important vers la branche sociale-libérale et assure être très marqué à gauche.
S'il veut étendre la gauche, il veut rompre définitivement avec LFI. L'idée est d'ailleurs de regonfler les rangs pour rivaliser avec le parti mélenchoniste et redevenir la première force de gauche. Ambition affichée : 100 000 adhérents contre un peu moins de 40 000 à l'heure actuelle.
17:58 - Faiseur de roi.. Vallaud courtisé par Faure et Mayer-Rossignol
Eliminé de l'élection du futur premier secrétaire du PS, Boris Vallaud reste au centre de l'équation. Les voix récoltées par le président du groupe de députés du PS lors du vote de 27 mai, entre 17 à 20% des voix, seront décisives pour départager les deux candidats encore en lice : Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. D'autant que les deux hommes sont arrivés au coude-à-coude, sans qu'un favori ne se démarque. Si Boris Vallaud choisit de soutenir l'un ou l'autre, la victoire pourrait être écrasante lors du Congrès du PS. Cela n'a pas échappé aux candidats qui courtisent le député des Landes : Olivier Faure a misé sur sa proximité avec l'élu en tant que représentant du PS et en soulignant la volonté d'unir la gauche avec le parti écologiste, tandis que Nicolas Mayer-Rossignol a sous-entendu que le député faisait parti de l'opposition au patron du PS, comme lui, sinon il ne se serait pas présenté et se serait ranger derrière la candidature d'Olivier Faure.
08:24 - Olivier Faure favori du second tour
Olivier Faure pourrait déjà faire figure de favori, à l'aube du second tour du Congrès du PS et alors que les résultats définitifs ne sont pas encore tombés. il devrait pouvoir compter sur le report de voix de Boris Vallaud (entre 18 % 20 %), ce dernier étant plus proche de sa ligne, plaidant notamment pour un "candidat commun de la gauche", pour la prochaine élection présidentielle de 2027.
Si Boris Vallaud venait à appeler à voter pour Olivier Faure, les espoirs de Nicolas Mayer-Rossignol seraient alors quasiment réduits à néant. "Nous sommes satisfaits que plus de 60 % des militants socialistes se soient prononcés sur une ligne stratégique claire de rassemblement de la gauche et des Ecologistes", s'est félicité l'entourage d'Olivier Faure, en additionnant les voix du premier secrétaire et de Boris Vallaud, peut-on même lire dans les colonnes de RTL ce mercredi matin. La bataille du second tour est déjà lancée.
08:06 - "Rien ne pourra se faire sans lui" : qui Boris Vallaud soutiendra-t-il ?
Désormais, une question brûle toutes les lèvres dans ls rang du PS : qui Boris Vallaud soutiendra-t-il après sa troisième place et ses 18 % de suffrages potentiels ? (qui ne seront pas négligeables dans l'optique du second tour, bien au contraire). "Rien ne pourra se faire sans lui", insistait un soutien auprès de Politico. Selon cette source, "personne n’aura la majorité absolue dans les instances du PS et ne pourra donc imposer ses décisions", de quoi faire de Boris Vallaud un élément central du second tour. Ce dernier pourrait donc "faire monter les enchères", toujours d'après Politico. Concernant l'union des gauches pour 2027 - par exemple - Boris Vallaud est davantage aligné sur la vision d'Olivier Faure pour "qu'il y ait un candidat commun de la gauche". Sa communication est attendue dans les prochains jours, voire heures.
07:56 - Les résultats officiels dans la matinée ?
La commission de récolement doit se réunir ce mardi matin, à partir de 10 heures, pour analyser et vérifier les résultats officiels du Congrès du PS avant de les publier. Un nouveau vote pour le poste de premier secrétaire départagera Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol le 5 juin prochain. Pour l'heure, les tendances sont claires selon les résultats provisoires communiqués dans la nuit de mardi à mercredi par les entourages des trois candidats : Olivier Faure arrive en tête de ce premier tour (42 %), devant Nicolas Mayer-Rossignol (40 %) et Boris Vallaud (18 %).