Municipales 2026 à Marseille : déjà des résultats de sondages très serrés

Municipales 2026 à Marseille : déjà des résultats de sondages très serrés A quelques mois des élections municipales marseillaises, plusieurs candidats sont pressenties. Pour l'instant, seul le député RN des Bouches du Rhône, Franck Allisio, a officiellement annoncé sa candidature.

À moins d'un an du scrutin, la campagne municipale marseillaise commence à prendre forme. Si les candidatures officielles se font encore rares, les grandes manœuvres ont bel et bien commencé. Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône est, à ce jour, le seul à avoir annoncé officiellement sa candidature à la mairie de Marseille. Une déclaration faite le 18 juin dernier, dans une interview accordée à Ici Provence

Selon une étude Ipsos pour Marseille à Coeur et publié le 4 juin 2025, Franck Allisio est crédité de 19 % d'intentions de vote, dans l'ensemble des hypothèses avancées. De son côté, Stéphane Ravier, ex-RN devenu indépendant depuis 2022, devrait également se lancer dans la course. Il oscille entre 15 et 17 %. Si les deux élus fusionnent leurs potentiels résultats électoraux, l'extrême droite atteindraient un niveau très haut. Il pourrait poursuivre leur développement dans les Bouche du Rhône où le parti avait raflé 11 et 16 circonscription lors des élections législatives. 

Deux profils au coude à coude

Face à eux, deux profils font actuellement figures de favoris. Selon un sondage de l'Ifop publié en juin dernier, Benoît Payan (Divers gauche)  et Martine Vassal (divers droite) seraient en tête des intentions de vote, entre 27 et 28 % selon les hypothèses. Martine Vassal, battue en 2020, serait en avance de seulement quelques voix par rapport à son principal opposant. La présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, qui pourrait être soutenue par LR, ainsi que Renaissance et ses alliés, est testée dans deux hypothèses: l'une où LFI et les Écologistes font alliance et une autre où les deux partis proposent un candidat respectif.

Frédéric Collart, conseiller départemental sans étiquette et professeur de chirurgie cardiaque à la Timone mesuré dans l'hypothèse où il est soutenu par la droite et le centre et où Martine Vassal n'est pas candidate, est à des niveaux élevés mais inférieurs à la présidente de la métropole: 19% en cas de deux candidatures LFI et EELV et 20% en cas d'alliance entre ces deux partis. Dans ces configurations, Benoît Payan le devance de huit points de pourcentage.

À gauche, Sébastien Delogu (La France Insoumise) est crédité de 13 à 15%% des intentions de vote si le député LFI est candidat seul. Une alliance avec les Écologistes lui permettrait de grimper à 16-20%, insuffisant toutefois pour passer devant les principaux favoris. La question d'une union de la gauche, pour l'instant écartée, pourrait donc s'avérer décisive.

Un candidat déclaré, d'autres pressentis

Si Benoît Payan est autant mis en avant dans les sondages, c'est en grande partie grâce à l'image positive qu'il renvoie en tant que maire sortant, d'après BFMTV. D'après une étude Ifop pour La Provence et BFM Marseille Provence, publiée le 14 mars dernier sur "Le climat politique à Marseille", 57 % des personnes interrogées estiment qu'il "ferait un bon maire". Dans le même sondage, 59 % des sondés se disent satisfaits de son action à la tête de la ville, dont 13 % "très satisfaits" et 46 % "plutôt satisfaits".

Un soutien précieux, d'autant que Benoit Payan n'était pas candidat en 2020 : il avait succédé à l'écologiste Michèle Rubirola après sa démission pour "raisons de santé". Cinq ans plus tard, il affiche clairement son intention de prolonger son action, même s'il n'a pas encore officialisé sa candidature. "Le moment venu, je dirai "Je suis candidat" ou "Je ne suis pas candidat" : le plus tard sera le mieux", a-t-il expliqué récemment dans une interview "Face aux lecteurs" de La Provence. En mars, il avait glissé en interview avec Nice-Presse que son but, "c'est de préserver la ville et de battre l'extrême droite. Et pour cela il faudra un rassemblement le plus large possible", a-t-il ajouté.

Malgré l'appel au rassemblement, Benoit Payan a balayé l'idée d'un rapprochement avec Martine Vassal contre le RN, auprès du quotidien régional. Il a également vivement critiqué La France insoumise : "Ils me considèrent comme un ennemi. C'est quand même assez surprenant que des gens qui se disent de gauche considèrent qu'on peut laisser le Front national faire ce qu'il veut mais qu'il faut me mettre des bâtons dans les roues". Les Insoumis ont déjà annoncé, le 18 mai, leur volonté de présenter une liste autonome au premier tour, selon Europe 1. LFI a désigné quatre chef de file dont Sébastien Delogu, mais ils dévoileront leur tête de liste d'ici fin 2025.

L'extrême droite comptera au moins un candidat déclaré : Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, est à ce jour le seul à avoir officiellement annoncé sa candidature. De son côté, Stéphane Ravier, sénateur passé de Marine Le Pen à Éric Zemmour (Reconquête), entretient des relations tendues avec Franck Allisio. Pourtant, malgré les différends, il a lancé un appel à l'union, estimant que "personne ne gagnera seul" à Marseille, rapporte Le Figaro  le 19 juin dernier.

A droite, les prétendants sont nombreux, mais aucun ne s'impose comme leader naturel pour porter une éventuelle grande coalition selon 20 minutes. Lors de la dernière université d'été de la droite marseillaise, les ex-LR, désormais éclatés entre Horizons, Renaissance ou sans étiquette, affichaient un front uni, se disant prêts à "chasser en meute" sous la même bannière, tout en éludant la question centrale du leadership. Le président du conseil régional de PACA, Renaud Muselier, a réaffirmé à La Provence ne pas vouloir se présenter mais transmettre son "expérience politique à des gens raisonnables". Il pourrait toutefois être candidat dans les 6e et 8e arrondissements "si besoin". En cas de candidature de Martine Vassal pour la droite, cette dernière pourrait compter sur son soutien.

Les écologistes doivent encore trancher leur stratégie. Leur décision est attendue pour le 1er juillet prochain. Mi-janvier dernier, une quinzaine d'élus EELV de Marseille regroupé avec Sébastien Barles, actuel adjoint au maire, ont lancé un "Appel pour une liste d'union des gauches et des écologistes sur l'arc NFP pour les élections municipales 2026 à Marseille", rapporte La Provence.

Un mode de scrutin encore débattu

Les élections municipales à Marseille auront lieu en mars 2026, à une date qui sera officiellement fixée par décret, trois mois avant le scrutin. Comme dans le reste du pays, le mode de scrutin combine majoritaire et proportionnel : les Marseillais élisent d'abord leurs conseillers municipaux, qui désignent ensuite le maire.

Mais ce système pourrait évoluer. En octobre 2024, des députés macronistes ont déposé une proposition de loi visant à réformer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Le texte, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 9 avril 2025, a cependant été rejeté par le Sénat le 3 juin dernier. Sept députés et sept sénateurs se réunissent ce 24 juin dans une commission mixte paritaire, afin de trouver un compromis entre les deux chambres.

Ce texte prévoit d'instaurer deux scrutins simultanés : l'un pour élire les conseillers municipaux à l'échelle de toute la ville (influant ainsi directement sur l'élection du maire), l'autre pour désigner les conseillers d'arrondissement ou de secteur. La réforme propose également de réduire la prime majoritaire de 50 % à 25 %.