Suicide d'Olivier Marleix : les causes et circonstances de sa mort précisées

Suicide d'Olivier Marleix : les causes et circonstances de sa mort précisées Le corps sans vie du député Olivier Marleix a été retrouvé à son domicile ce lundi 7 juillet 2025. Sur place, un bout de papier a été retrouvé, mais pas de lettre. Si l'hypothèse d'un suicide semble la plus probable, une enquête pour "recherche des causes de la mort a été ouverte".

L'essentiel
  • Olivier Marleix, député d'Eure-et-Loir depuis 2012, a été retrouvé mort à son domicile d'Anet ce lundi 7 juillet, commune dont il a été maire de 2008 à 2017.
  • Retrouvé pendu dans une chambre située au premier étage de son habitation, l'élu âgé de 54 ans se serait suicidé. Ce sont les gendarmes qui ont découvert le corps en se rendant à son domicile après avoir été alertés par des proches et la maire de cette commune située dans les environs de Dreux.
  • Si pour l'heure les raisons exactes ayant poussé Olivier Marleix à ce terrible geste ne sont pas connues, le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, a indiqué qu'un "petit bout de papier" avait été retrouvé, mais pas de lettre.
  • Afin de faire toute la lumière sur ce drame, une enquête pour "recherche des causes de la mort" a été ouverte, une procédure normale prévue par le code de procédure pénale lorsque les causes d'une mort ne peuvent être expliquées ou dont la cause est manifestement un suicide. Une autopsie du corps du député est également prévue et aura lieu mercredi matin à l'institut médico-légal de Rouen, a indiqué le Frédéric Chevallier.
  • Figure de la droite à l'Assemblée, Olivier Marleix avait été patron du groupe Les Républicains au Palais Bourbon de 2022 à 2024. Il était respecté pour le sérieux de son travail et les convictions qu'il défendait avec vigueur. Il est aussi dépeint par Le Point comme une "personnalité attachante et hypersensible", qui protégeait beaucoup sa vie privée et n'exposait pas sa famille. Il était père de deux filles.

00:07 - Le monde politique en deuil

FIN DU DIRECT - Fils de l’ancien secrétaire d’État Alain Marleix, Olivier Marleix était entré en politique dans les années 1990. Implanté en Eure-et-Loir, il avait été élu conseiller général de ce département entre 2008 et 2014. Élu par la suite député dans la 2e circonscription en 2012, il avait été réélu pour un nouveau mandat à trois reprises, en 2017, 2022 et 2024. Souverainiste assumé, sa mort a suscité une grande vague d’émotion dans toute la classe politique, nombreux étant ceux à lui adresser un hommage après l’annonce de son décès à l’instar de François Bayrou, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou encore du président de la République, Emmanuel Macron. Âgé de 54 ans, Olivier Marleix laisse derrière lui deux filles.

07/07/25 - 23:55 - Le domicile et le véhicule d’Oliver Marleix ont été perquisitionnés

Toujours dans un communiqué, le procureur de la République de Chartres a fait savoir que le domicile et le véhicule d’Olivier Marleix ont fait l’objet de perquisitions. Ces dernières ont été effectuées par des techniciens en investigations criminelles de la gendarmerie, tandis qu’un médecin légiste venu de Rouen a procédé à la levée du corps de l’élu. Selon les déclarations de Frédéric Chevallier, des ordinateurs ainsi qu’un téléphone portable ont été saisis par les enquêteurs. "Ils vont être rapidement analysés afin de pouvoir retracer les dernières conversations ou échanges de M. Marleix et de comprendre le ou les motifs de ce passage à l’acte dramatique", a-t-il précisé.

07/07/25 - 23:45 - Une autopsie prévue pour mercredi matin

Alors que la piste d’un suicide du député est la plus privilégiée à ce stade, le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, a indiqué dans un communiqué en milieu de soirée qu’une autopsie allait être pratiquée sur le corps d’Olivier Marleix mercredi matin à l’institut médico-légal de Rouen (Seine-Maritime). "Au terme des premières investigations et constatations médico-légales, il peut être exclu l’intervention d'un tiers dans la survenance de la mort du député, la piste du suicide étant par conséquent privilégiée", a-t-il indiqué.

07/07/25 - 23:15 - La suppléante d’Olivier Marleix "effondrée"

Dans un communiqué de presse, la suppléante d’Olivier Marleix, Christelle Minard, s’est dit "effondrée" après l’annonce de la mort du député. "Olivier faisait partie de ma famille et je suis aujourd’hui effondrée. C’était un pilier. Un mentor pour moi", a-t-elle écrit. "Nous formions une belle équipe. Il a toujours été un soutien sans faille, pour moi, à Tremblay, à l’Agglo du Pays de Dreux et au Département. C’est une immense perte pour le territoire. Mes pensées vont à ses deux filles, à sa famille, à ses collaborateurs et à tous nos militants qui sont à nos côtés depuis le premier jour", a-t-elle encore ajouté.

07/07/25 - 22:29 - Un bout de papier retrouvé, mais pas de lettre

Interrogé par L’Écho Républicain, le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier a précisé quelques éléments concernant la découverte du corps d’Olivier Marleix. "C'est parce qu'il ne s'est pas présenté ce matin à un rendez-vous en mairie, et qu'ensuite il n'était pas non plus à Paris, à l'Assemblée nationale, que son entourage, madame la maire et son assistant parlementaire se sont inquiétés", a-t-il fait savoir. Dépêchés au domicile de l’élu, les gendarmes ont alors découvert son corps pendu dans une chambre à l’étage de l’habitation. Si tout laisse penser à un suicide, une enquête pour "recherche des causes de la mort" a été ouverte. Il s’agit là d’une procédure prévue par le code de procédure pénale lors d’une mort dont les raisons ne peuvent être expliquées. Toujours selon Frédéric Chevallier, la thèse du suicide de l’homme politique reste toutefois privilégiée, d’autant qu’un "petit bout de papier" a été retrouvé, mais de lettre. "Pour l’instant, les médecins légistes n’ont pas encore exploité ce papier-là", a tenu à préciser le procureur.

07/07/25 - 21:58 - L’alerte donnée par ses proches et la maire d’Anet

C’est en milieu d’après-midi que le député a été retrouvé sans vie par les gendarmes à son domicile situé dans les environs de Dreux. L’alerte avait été donnée un peu plus tôt par ses proches et la maire de cette petite ville, Aliette Le Bihan. "Olivier Marleix ne s'est pas présenté à la permanence de la mairie d'Anet, je l'ai appelé plusieurs fois, mais je pensais qu'il faisait autre chose ou qu'il avait oublié", a-t-elle expliqué à l’Écho Républicain. Attendu ensuite à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix ne s’y est pas non plus présenté, ce qui a alerté son service. "Son service m'a donc appelé et je me suis présentée (ici, à Anet)", a-t-elle ajouté.

07/07/25 - 21:25 - Un hommage prévu à l’Assemblée nationale mardi

Alors que l’Assemblée nationale a respecté une minute de silence ce lundi 7 juillet peu après l’annonce de la mort d’Olivier Marleix afin de saluer la mémoire d’un homme "droit, rigoureux et profondément humain", la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet proposera ce mardi lors de la conférence des présidents de la chambre basse du Parlement, qu’un hommage soit rendu au député de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir à 15 heures.

07/07/25 - 21:00 - Quatrième suicide d’un député sous la Ve République

Si les circonstances exactes de la mort d’Olivier Marleix ne sont pour l’heure toujours pas connues, le suicide du député est le quatrième d’un élu de l’Assemblée nationale sous la Ve République après Aymeric Simon-Lorière en 1977, Pierre Bérégovoy en 1993 et Jean-Marie Demange en 2008.

07/07/25 - 20:42 - François Bayrou fait part de sa stupéfaction

Dans un post sur X, le Premier ministre François Bayrou a fait part de sa "stupéfaction" après l’annonce du suicide d’Olivier Marleix. "On ne se rend pas compte de la fragilité des êtres humains", a-t-il écrit tout en faisant part de son immense tristesse.

07/07/25 - 19:35 - Gérald Larcher, Xavier Bertrand, Christian Estrosi… la droite en deuil

L’annonce de la mort d’Olivier Marleix a suscité une vague d’émotion de l’ensemble de la classe politique, à commencer par la droite dont l’élu faisait partie. Depuis la terrible annonce, les réactions se multiplient dans sa famille politique à commencer par le président LR du Sénat, Gérard Larcher qui a fait part de son "émotion". "Olivier Marleix était un homme droit, républicain, gaulliste. Il avait un sens élevé de la loyauté. Il aimait la France. Il était mon ami", a réagi de son côté l’ancien Premier ministre Michel Barnier. Sur X, Christian Estrosi, lui, a tenu à se rappeler d’un "homme courageux, engagé, éclairé", tandis que le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a rendu hommage à un député qui "a consacré toute son énergie à défendre la souveraineté industrielle et énergétique de notre pays".

07/07/25 - 19:04 - Bruno Retailleau se dit infiniment triste

"Je suis infiniment triste d’apprendre la terrible nouvelle de la mort de notre cher Olivier Marleix", a écrit sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Évoquant une "peine immense" après l’annonce de la mort du député, le membre de l’exécutif a dit penser très fort à sa famille et à ses proches. Président du groupe Les Républicains entre 2022 et 2024, Olivier Marleix avait soutenu au printemps dernier Bruno Retailleau à l’occasion de la présidence de LR face à Laurent Wauquiez.

07/07/25 - 18:51 - Olivier Marleix était connu pour son opposition à Emmanuel Macron

Âgé de 54 ans, Olivier Marleix était un proche de l’ancien Premier ministre Michel Barnier. Ancien chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale, l’élu était surtout connu pour son opposition à Emmanuel Macron, même s’il avait toutefois soutenu en 2023 la réforme des retraites. Sur X, le chef de l’État a d’ailleurs tenu lui rendre hommage, indiquant qu’il respectait leurs "différends" qui se plaçaient "à la lumière de notre amour du pays".

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Olivier Marleix était une figure de droite respectée à l'Assemblée, dont il connaissait les arcanes depuis longtemps, notamment pour avoir été président du groupe LR. Pour beaucoup au sein de sa famille politique, il incarnait une forme de gaullisme moderne, mêlant rigueur technocratique, enracinement local, et assumant une ligne conservatrice.

Après des études à Sciences Po Paris (promotion 1992) et un diplôme universitaire en droit public, Olivier Marleix s'était engagé très tôt en politique. Il avait été successivement chargé de mission auprès de Charles Pasqua, attaché parlementaire de Michèle Alliot-Marie, puis président de l’Union des jeunes pour le progrès (mouvement de jeunesse du RPR). Il avait ensuite gravi les échelons comme directeur de cabinet de Nicole Catala, puis auprès de Martial Taugourdeau au conseil général d’Eure-et-Loir.

En 2008, il avait été élu maire d’Anet (Eure-et-Loir) et était devenu vice-président du conseil général. Parallèlement, il occupait plusieurs fonctions nationales entre 2005 et 2011 : conseiller technique auprès de Brice Hortefeux, puis collaborateur à l’Élysée sous Nicolas Sarkozy, avant d’intégrer le cabinet de Claude Guéant.

Il se présentera aux législatives de 2012 dans la 2ᵉ circonscription d’Eure-et-Loir et sera élu député sous l’étiquette UMP. Réélu en 2017 et en 2022, il se fera remarquer à l’Assemblée nationale en présidant notamment la commission d’enquête sur la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Ce travail lui vaudra en 2020 le prix Éthique de l’association Anticor, une première pour un député de droite.

En juin 2022, c'est lui qui avait été élu président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Considéré comme un homme de dossier, sérieux et discret, il incarnait une droite attachée aux valeurs républicaines, critique du macronisme, mais hostile aux extrêmes.