L'argument de Trump pour quitter l'Unesco peut étonner en France, mais va séduire sa base MAGA

L'argument de Trump pour quitter l'Unesco peut étonner en France, mais va séduire sa base MAGA Donald Trump a annoncé ce mardi 22 juillet 2025 le retrait des Etats-Unis de l'Unesco. S'il peut interpeller, voire choquer dans l'Hexagone, il devrait séduire ses sympathisants outre-Atlantique.

Jamais deux sans trois. Donald Trump annonce ce mardi 22 juillet 2025 que les Etats-Unis vont une nouvelle fois se retirer de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Une information confirmée par le New York Post. Après l'avoir fait entre 1984 et 2003, puis en 2017 - sous le premier mandat du magnat de l'immobilier - la première puissance mondiale entend donc se désolidariser de l'organisation. Le président Joe Biden avait, entre-temps, fait revenir les Etats-Unis en son sein.

Le communiqué du département d'Etat américain évoque notamment "des causes culturelles et sociales éveillées et clivantes" pour justifier la décision de Donald Trump. "Le président Trump a décidé de retirer les Etats-Unis de l'Unesco - qui soutient des causes culturelles et sociales 'woke', en total décalage avec les politiques de bon sens pour lesquelles les Américains ont voté en novembre", explique Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison-Blanche. Un discours pour tenter de décrédibiliser le camp démocrate et qui devrait lui permettre de renouer avec sa base MAGA, dont certains lui ont récemment reproché un soutien trop limité après les inondations survenues au Texas, un Etat acquis à la cause du Républicain.

Des "tendances anti-américaines et anti-israéliennes"

Selon les informations du Washington Post, le président américain évoque aussi comme argument les "tendances anti-américaines et anti-israéliennes (de l'Unesco), pour éclairer sa décision. "Ce président fera toujours passer l'Amérique en premier et veillera à ce que l'adhésion de notre pays à toutes les organisations internationales soit conforme à nos intérêts nationaux", poursuit Anna Kelly. 

Pour rappel, en février 2025, Donald Trump avait signé un décret exigeant un réexamen du "soutien américain" dans différentes agences de l'ONU sous 90 jours. Ce qui pouvait constituer une première alerte. Si le président américain venait à mettre ses menaces à exécution, la Chine deviendrait alors le premier contributeur financier mondial de l'Unesco, remplaçant les Etats-Unis.

En juin 2023, les Nations unies se félicitaient de la réintégration des Etats-Unis à l'Unesco. Ils "financeront l'équivalent de 22 % du budget ordinaire de l'Unesco. S'y ajouteront le paiement progressif de leurs arriérés et, dès 2023, des contributions volontaires pour financer des programmes dédiés notamment à l'accès à l'éducation en Afrique, la mémoire de la Shoah et la protection des journalistes", pouvait-on lire sur le site officiel de l'ONU. L'organisation était censée bénéficier "d'un budget renforcé pour mettre en œuvre ses programmes pour l'éducation, la culture, les sciences et l'information".

La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, dit "regretter profondément" la décision de Donald Trump. Toutefois, cette annonce n'est visiblement pas accueillie comme un coup de tonnerre, elle "était attendue et l'Unesco s'y est préparée", précise-t-elle dans un communiqué. De son côté, la porte-parole du département d'Etat américain, Tammy Bruce, maintient que "la décision de l'Unesco d'admettre l''Etat de Palestine' comme Etat membre est hautement problématique, contraire à la politique des Etats-Unis", notamment celle liée à "la politique étrangère, 'America First'", conclut-elle par voie de communiqué ce mardi.