Qui sera le nouveau Premier ministre ? Lombard, Vautrin, Faure... Tous les noms cités
- Après la chute du gouvernement de François Bayrou, renversé par un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre, un nouveau Premier ministre doit être nommé.
- Emmanuel Macron prévoit de nommer un nouveau Premier ministre "dans les touts prochains jours", mais n'a pas fixé de délai précis. Il est sommé de faire vite par la classe politique qui alerte sur le délai pour voter le budget 2026 et sur les mouvements sociaux qui se préparent les 10 et 18 septembre. Une autre échéance est celle du 22 septembre, date à laquelle Emmanuel Macron s'envolera pour le sommet des Nations Unies.
- Le chef de l'Etat souhaiterait nommer un nouveau Premier ministre issu du bloc central capable de faire tenir la coalition du socle commun avec la droite tout en engageant les négociations avec la gauche sociale-démocrate. Problème : LR ne souhaite pas prendre part à un gouvernement penchant trop à gauche et le PS est prêt à gouverner mais à condition qu'il obtienne Matignon et un gouvernement de gauche.
- Plusieurs noms circulent pour Matignon et parmi les favoris pour devenir Premier ministre : ceux des ministres comme Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, Eric Lombard ; ceux des politiques issus de droite ou de gauche mais ouverts au dialogue dont Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, Jean-Louis Borloo ou Charles de Courson ; ou ceux de profils plus techniques à l'instar de Pierre Moscovici. La liste complètes des pressentis.
- Le nouveau Premier ministre nommé par Emmanuel Macron devra, s'il souhaite tenir à Matignon, rassembler une majorité reposant sur un soutien explicite ou sur un accord de "non censure" avec une partie de l'opposition. Quelle configuration pourrait permettre à 289 députés à ne pas censurer à priori le prochain gouvernement ? Testez les situations possibles grâce au simulateur de Datan :
18:38 - Qui est aux manettes du gouvernement en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre ?
Renversé par une majorité de députés à l’Assemblée nationale lundi 8 septembre, le gouvernement de François Bayrou est devenu démissionnaire ce mardi 9 septembre. Cela signifie que les ministres du gouvernement restent en place, mais avec des pouvoirs restreints afin de pouvoir gérer les affaires courantes. Une situation qui restera ainsi tant que le président de la République ne nomme pas un successeur à François Bayrou. En ce qui concerne le budget, si le gouvernement démissionnaire actuel est dans l’impossibilité de défendre un projet de loi dédié, il peut toutefois faire voter des mesures financières d’urgence, comme l'explique le média RTL.
16:16 - Le déplacement de Sébastien Lecornu à Londres annulé
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu devait se rendre à Londres ce mardi après-midi pour deux jours de réunions avec ses homologues du "groupe E5" (Allemagne, Pologne, Italie, France et Royaume-Uni) sur l’Ukraine. Le déplacement a cependant été annulé à cause de la chute du gouvernement. Une mesure prise pour resserrer les rangs avec le renversement de l'exécutif ou pour préparer une future nomination à Matignon ? Le ministre apparaît parmi les favoris pour succéder à François Bayrou.
15:45 - Une contrainte pourrait pousser le chef de l'Etat à nommer un Premier ministre sous deux semaines
Plusieurs événements nécessitent qu'un Premier ministre soit nommé rapidement : les délais pour faire présenter un projet de budget 2026 à l'Assemblée nationale. Le futur gouvernement aura jusqu'au 15 octobre pour le faire se remettre en question la durée des débats qui doivent durer 70 jours. En présentant un texte à la mi-octobre la date butoir du 31 décembre pour faire voter un budget sera respecté. Mais plus le gouvernement tarde, moins il aura de temps pour construire un projet viable. Surtout, Emmanuel Macron doit s'exprimer à la tribune de l'ONU le 22 septembre sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine. S'il n'a pas de gouvernement à cette date, il paraîtra considérablement affaibli et son discours pourrait être parasiter par les spéculations autour de Matignon. Avant cela, l'appel à la grève générale du 18 septembre peut aussi le pousser à nommer rapidement un Premier ministre.
15:21 - Un pot de départ prévu jeudi à Matignon.. Et pas de Premier ministre d'ici là ?
Après avoir invité ses ministres à un "moment convivial" à Matignon lundi soir, François Bayrou pourrait fêter son pot de départ ce jeudi à midi à en croire l'invitation reçue par tous les employés de Matignon selon les informations de BFMTV. D'après la chaîne, il est question d'un "pot de convivialité sous forme de buffet (sous réserve des contraintes de la passation de pouvoir)". François Bayrou a-t-il eu une information sur l'absence de nomination de son successeur d'ici là ?
14:53 - François Bayrou a remis sa démission à Emmanuel Macron
Après avoir passé un peu moins d'une heure avec Emmanuel Macron, François Bayrou a quitté l'Elysée. Il a remis la lettre de démission, manuscrite, de son gouvernement. L'exécutif est désormais officiellement démissionnaire, mais il va rester en place jusqu'à la nomination d'un Premier ministre pour gérer les affaires courantes.
14:25 - Les Ecologistes réclament une réunion entre Macron et les chefs de gauche
Le secrétaire nationale du parti écologiste, Marine Tondelier souhaite qu'Emmanuel Macron reçoivent tous les chefs de partis de la gauche avant de nommer le futur Premier ministre. La verte qui défend l'idée d'un chef de gouvernement de gauche souhaite qu'un telle réunion permettent de construire le gouvernement tant demandé par la gauche. Mais le chef de l'Etat ne semble avoir lancé aucune invitation du genre. Les sources exécutives ne semble pas non plus friandes de l'idée qui relancerait des négociations avant une nomination : "On est reparti pour trois semaines de questions existentielles sur les rapports de force à l’Assemblée et la façon de gouverner”, soupirait un conseiller gouvernemental à Politico.
13:13 - Sébastien Lecornu est en train de composer son gouvernement" selon Xavier Bertrand
"Sébastien Lecornu est en train de composer son gouvernement" a glissé Xavier Bertrand lors d'une réunion des dirigeants de la droite a appris BFMTV auprès de participants au Comité stratégique des Républicains. Alors qu'il est lui aussi cité parmi les personnalités pressenties, le président LR des Hauts-de-France a estimé que "septembre 2025, c'est comme septembre 2024". L'entourage du ministre des Armées "dément formellement". "Cela n'a aucun sens" a appris BFMTV.
12:30 - Besoin d'encore "deux Premier ministres pour boucler le budget ?"
La nomination d'un Premier ministre a peu de chance de mettre fin à la crise, au contraire le futur gouvernement pourrait à nouveau tomber - pour la troisième fois consécutives - selon certains élus du bloc central. "Cette fin de quinquennat va être laborieuse, pénible, difficile. La politique sera sclérosée et avec peu d'ambition. Le vrai problème, c'est que Bayrou s'est fait sauter trop tôt. J'ai peur qu'on ait encore besoin de deux Premiers ministres pour boucler ce budget", analyse un député macroniste auprès de Franceinfo.
12:04 - La démission de François Bayrou remise à 13h30
"François Bayrou remettra sa démission ainsi que celle de son gouvernement à Emmanuel Macron à 13h30 selon les informations du Parisien et de BFMTV.
11:51 - A quelle date Macron peut-il nommer un Premier ministre ?
Selon la formule employée, Emmanuel Macron nommera un Premier ministre "dans les tout prochains jours". Des mots pesés selon les confidences d'un conseiller de l'exécutif à Politico : "Ils ont beauuucoup réfléchi à la tournure du communiqué". Selon cette source cela signifie que la nomination pour survenir à "j1 comme j3". Faut-il s'attendre à avoir un nouveau Premier ministre d'ici la fin de la semaine ? C'est possible, de même qu'une nomination dans le courant de la semaine prochaine. Si Emmanuel Macron est sommé de faire vite, il a toujours préférer se placer en mettre des horloges quitte à faire durer des gouvernements démissionnaires.
11:26 - Sébastien Lecornu tient la corde pour Matignon
Au lendemain de la chute de François Bayrou, c'est le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui semble être le favori pour Matignon. Ce proche d'Emmanuel Macron a passé des coups de fils tout le week-end et aurait commencé à réfléchir au casting pour son cabinet ministériel selon Politico. Celui qui a déjà été pressenti lors des deux derniers remaniements et était à deux doigt d'être nommé avant le passage en force de François Bayrou en décembre 2024 "considère qu’il a ses chances cette fois" selon un familier de l'Elysée à Politico. Si l'hypothèse est "peut-être plus sûre que d’habitude" selon un fidèle de Sébastien Lecornu, l'entourage du ministre préfère temporiser : "Tant que ce n’est pas fait, c’est pas fait".
Face aux autres Premiers ministrables, Sébastien Lecornu a l'avantage de très bien s'entendre avec Emmanuel Macron qui en ferait un "choix de coeur" selon un proche du Président qu'il serait prêt à aider à Matignon, notamment en lâchant du lest et "des trucs aux socialistes" selon une source de Politico.
11:03 - La participation de LR au gouvernement "n'a rien d'automatique" prévient Bruno Retailleau
"Il y a urgence à nommer un Premier ministre", a lancé Bruno Retailleau depuis le siège du parti Les Républicains. Le président de la droite a pressé Emmanuel Macron de nommer un chef de gouvernement, mais il a assuré que la "participation [de LR] au gouvernement n'a rien d'automatique" et estimé que "ce qui est important, ce n'est pas l'intérêt pour un parti, mais c'est le contenu de la politique (…) c'est l'intérêt pour notre nation". Une façon indirecte de mettre la pression sur le chef de l'Etat pour qu'il nomme une personnalité qui convienne à la droite. Bruno Retailleau a ensuite clairement rappelé ses préférences pour un Premier ministre "choisi dans le socle commun", car selon lui "le projet socialiste ne correspond à pas à ce que veut la majorité des Français".
10:27 - Un "négociateur" à Matignon ? "C'est n'importe quoi" selon Le Pen
La proposition de Gabriel Attal de nommer un négociateur à Matignon est loin de convaincre Marine Le Pen. "C'est absolument n'importe quoi. On n'est pas dans une cellule psychologique" a-t-elle lâché au micro de BFMTV depuis l'Assemblée nationale : "Soit il y a un Premier ministre qui est capable de trouver une voie pour ne pas être censuré, soit ce Premier ministre n'est pas capable de trouver une voie et on reposera sur la table la question de la dissolution". La patronne des députés RN ajoute que "jamais" son parti n'a été dans un "état d'esprit de censure automatique".
10:12 - Une élue RN défend la censure automatique d'un Premier ministre socialiste, pas d'un macroniste
Si Jordan Bardella a défendu un avis tranché sur RTL, la députée RN du Var Laure Lavalette a un discours un peu plus nuancé sur Franceinfo. Elle condamne tout Premier ministre socialiste à une censure estimant qu'il "n’est pas question que des gens qui font moins de 2% aux présidentielles dirigent le pays", mais elle n'oppose pas une censure systématique à un Premier ministre macroniste. La réaction du RN face à un Sébastien Lecornu ou à une Yaël Braun-Pivet "dépendra de ce qui est dit : si le Premier ministre arrive en disant 'mettons nous autour de la table, quelles sont vos pistes d'économies ?' Nous [serons] constructifs", assure Laure Lavalette. "Le casting n'a que peu d'importance, ce qui compte c'est ce qu'il va faire" insiste la députée.
09:54 - "Il y a une urgence à ne pas laisser le siège de Premier ministre vacant"
"Il y a une urgence à ne pas laisser le siège de Premier ministre vacant" trop longtemps après le renversement du gouvernement Bayrou a jugé un cadre du bloc central à BFMTV. "Le chef de l’État se retrouve encore en première ligne face aux oppositions. C’est la 'stratégie du rempart'. Renommer un Premier ministre très rapidement lui redonnera de l'oxygène", explique ce cadre qui voit les mouvements sociaux arriver. Mais un interlocuteur d'Emmanuel Macron estime auprès de nos confrères "que le mercredi 10 septembre entre nécessairement dans l'équation".
Le gouvernement de François Bayrou est démissionnaire depuis ce mardi 9 septembre et Emmanuel Macron doit nommer un nouveau Premier ministre pour la cinquième fois depuis le début de son second mandat, en 2022. Le chef de l'Etat se penche sur cette question depuis deux semaines et de nombreux noms circulent sur un potentiel remplaçant. Si certains s'imposent naturellement, d'autres reviennent avec insistance. Enfin, d’autres profils pourraient créer la surprise.
Le bruit court qu'Emmanuel Macron voudrait agir vite et nommer une personnalité avant le 18 septembre, date à laquelle l'intersyndicale appelle à la grève générale. L'idée du président de la République serait d'avoir un chef du gouvernement capable de recevoir les syndicats pour s'éviter d'être en première ligne face à la colère. Nommer un Premier ministre avant le 18 est aussi un moyen pour Emmanuel Macron de s'assurer que l'exécutif soit opérationnel avant de se tourner vers le sommet des Nations Unies où il a prévu de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Mais le président de la République n'est pas connu pour statuer dans la précipitation : il avait par exemple mis deux mois avant de nommer Michel Barnier à Matignon en 2024. Soit, mais cette fois les choses pourraient s'accélérer : "Il a déjà eu quinze jours pour s’y préparer", ironise un conseiller auprès du Parisien, en référence à l'annonce (surprise) de François Bayrou de se soumettre à un vote de confiance, le 25 août dernier. Le quotidien rappelle le portrait robot du futur locataire de Matignon selon le chef de l'Etat : "une personnalité de son camp, incarnant plutôt l’aile gauche, capable d’ouvrir des tractations conclusives avec le PS, sur le futur budget".
Plusieurs ministres cités parmi les favoris
Emmanuel Macron pourrait être, à nouveau, tenté de nommer une personnalité issue du socle commun. Plusieurs membres du gouvernement sont d'ailleurs cités comme le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, déjà pressenti lors des précédents remaniements. "C'est le pote de Macron, ils ont passé l'été ensemble, à Brégançon ou au téléphone", confie un macroniste au Parisien. Fidèle et proche du chef de l'Etat, son profil régalien pourrait convaincre - enfin - Emmanuel Macron de lui confier les clés du gouvernement. Justement, le ministre des Armées a récemment "passé des coups de fil à gauche", indique Politico, lundi 8 septembre. Au bout du fil : des maires, des élus locaux, à qui “il a fait savoir que lui est prêt à ouvrir à gauche”, poursuit un macroniste historique. Mais il n'est pas le seul à être mentionné.
La ministre du Travail, Catherine Vautrin, pourrait tirer son épingle du jeu. L'ex-présidente LR avait failli être nommée à Matignon en 2022. Justement, "ce sera Vautrin ou Darmanin, car Lecornu, c'est Poulidor. Il restera toujours l'éternel second", analyse un interlocuteur du président au Parisien. Selon un cadre de Renaissance, le chef de l'Etat "regrette" de ne pas l'avoir nommée deux an plus tôt et "en veut à tous ceux qui l'ont poussé à choisir Elisabeth Borne". Catherine Vautrin a "appelé des élus de gauche qu’elle connaît bien", révèle ce lundi 8 septembre Politico.
Si ces profils sont tous issus de la droite, le nom d'un ministre un peu plus compatible avec la gauche est également cité : celui du ministre de l'Economie Eric Lombard. L'ancien chef d'entreprise est aussi un ami de François Hollande et d'Olivier Faure. En tant qu'ancien membre du PS - une histoire qui a pris fin il y a 20 ans - le ministre "parle leur langue" explique un de ses collègues à Franceinfo. Il pourrait faire le lien entre le bloc central et la gauche, lui qui défend le travail, s'oppose au rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) et à la suspension de la réforme des retraites mais reste ouvert à l'idée d'une taxation des plus riches. "Je le préfère à un Bernard Cazeneuve", glisse un sénateur de gauche à Franceinfo. Dès le samedi 6 septembre, Eric Lombard "constituait son cabinet", raillait un conseiller gouvernemental cuité par Politico. Pour l'heure, Emmanuel Macron "vise un nouvel essai avec un Premier ministre de chez lui, type Darmanin ou Lecornu, Vautrin, qui serait chargé de trouver un accord", confie un ex-ministre dans les colonnes de France Info, lundi 8 septembre. Remarquez que le nom de Gérald Darmanin est aussi plébiscité par une partie du bloc central qui sait sa compatibilité avec la droite.
Un nouveau Premier ministre compatible avec la droite ?
D'autres profils étrangers à l'actuel gouvernement pourraient aussi être étudiés par Emmanuel Macron. Nombre de ceux qui sont cités en coulisses sont des personnalités proches de la droite : François Baroin, Christine Lagarde, Thierry Breton ou encore Roland Lescure qui était encore ministre l'année dernière. Entre expérience, rassemblement et alliés de longue date du président, leurs noms ont déjà été cités par le passé et pourraient rapidement revenir sur le devant de la scène. Le nom de Xavier Bertrand est également cité et revient avec insistance ces derniers jours. Ex-député de droite et plusieurs fois ministres sous la présidence de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, le président de la région Hauts-de-France "a été un opposant au président de la République, a su faire le front républicain et il parle aux socialistes. Ça coche déjà pas mal de cases", reconnaît un proche du chef de l'Etat, relaye Le Parisien ce lundi 8 septembre. "Xavier Bertrand, au moins, il n’est pas socialiste. L’évolution est positive", a même lancé Bruno Retailleau sur LCI ce dimanche. Laurent Wauquiez, lui, avait cité le nom de Xavier Bertrand quelques instants plus tôt, de manière plutôt spontanée, au micro de LCI. À moins d'une surprise ?
Le fondateur de l'UDI, le nom de Jean-Louis Borloo est cité dans les colonnes de Politico. L'homme a repris du service lors de l’université d’été du parti dont il est le fondateur, sur le thème des "500 jours pour relever la France". Une formule qui fait sens, à quelques semaines d'un potentiel remaniement. L'actuel président de l'UDI, Hervé Marseille, assure que Jean-Louis Borloo est "disponible" et a "plein d'idées" auprès du média politique. Pour rappel, Jean-Louis Borloo a été député européen, ministre délégué à la ville, de l'Emploi sous Chirac, de l'Economie et de l'Ecologie sous Sarkozy, avant de siéger à l'Assemblée nationale pendant quatre ans comme député du Nord. En 2017, il avait publiquement soutenu Emmanuel Macron dans la campagne à la présidentielle. Le nom de Jean Castex - ancien locataire de Matignon et désormais patron de la RATP - est également avancé.
Ou la tentation d'un Premier ministre issu de la gauche ?
Emmanuel Macron explorerait aussi l'hypothèse d'un Premier ministre issu de la gauche. Politico indique avoir intercepté une invitation présidentielle envoyée à une personnalité de gauche pour "aborder la situation politique du pays et pour échanger (…) quant à (son) avenir dans une future équipe gouvernementale". Dans ce cas, le nom de Bernard Cazeneuve, déjà cité lors des précédentes passations de pouvoir à Matignon, reviendrait naturellement sur la table. L'ex-Premier ministre de François Hollande pourrait permettre au chef de l'Etat de "montrer qu'il a enfin compris les leçons de la dissolution", estime un dirigeant du bloc central dans Le Parisien. D'autant plus que le PS a pris ses distances avec LFI en vue d'une dissolution, tout comme Bernard Cazeneuve. Un accord programmatique entre le PS et LFI tel que celui négocié avec le NFP en 2024 "ne paraît pas concevable", a estimé le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, dans Libération. Dans la même logique, le nom de Carole Delga peut être cité. La présidente de la région Occitanie n'a toutefois jamais officiellement fait partie des pressentis et n'a pas eu de récents échanges avec le chef de l'Etat.
Pour autant, un profil PS acceptera-t-il la mission ? "Personne n'aura chez nous l'irresponsabilité de tomber dans un piège à cons. Aucun gouvernement dans la configuration actuelle n'est majoritaire. Pourquoi une partie de la gauche prendrait ce risque ?", lâche un poids lourd du parti dans les colonnes du Parisien. Pourtant, le PS ne cesse d'appeler à un Premier ministre de gauche et Olivier Faure s'est porté même volontaire. Il a toutefois promis un gouvernement et une politique de rupture en cas de nomination - a priori peu probable - comme Premier ministre. Mais il pourrait amener le président de la République à revoir l'équation : en confiant les clés à un gouvernement de centre-gauche et du centre, sans LR, et en obtenant un accord de non-censure large avec une large partie de la gauche et jusqu'à LR, la partition tient.
De son côté, La Dépêche du Midi avance le nom de Pierre Moscovici, ex-ministre de l'Economie sous François Hollande. Son poste de premier président de la Cour des comptes pourrait apparaître comme un gros avantage aux yeux d'Emmanuel Macron. Si le nom d'un premier ministrable de gauche n'est pas arrêté, le camp présidentiel assume désormais son souhait de céder du terrain au PS. "Je pense qu'il faut trouver un consensus avec le PS. Mieux vaut leur céder quelques milliards que de se repayer une crise politique, il n'y a pas de doute là-dessus", assure le député macroniste Jean-René Cazeneuve, ancien rapporteur du budget, chez France Info. "Il va falloir que l'on fasse un geste", ajoute un second parlementaire, "peut-être sur la réforme des retraites, plus certainement sur l'impôt sur les hautes fortunes", dit-il. "Si on est à Matignon, on pourra faire des choses intéressantes et vite. Si on n'y est pas, on sera prêts à aller à la table des négociations, mais avec le couteau entre les dents", prévient un poids lourd du parti à la rose.
Des profils capables de lier le bloc central à la gauche
De droite ou de gauche, Emmanuel Macron semble dans tous les cas chercher une personne capable de rallier au delà de son seul parti et capable de faire des compromis, seul moyen d'espérer tenir à Matignon plus de quelques jours. Il aurait notamment demandé un compte-rendu de l’université d’été de Jean-Michel Blanquer où se sont pressées des politiques d’horizons divers mais avec le point commun de plaider pour le dialogue : Bernard Cazeneuve, Edouard Philippe, Jérôme Guedj ou encore Bruno Retailleau.
De rares profils prenant ou proche de la politique gouvernementale et répondant au critère de compatibilité avec la gauche sociale-démocrate seraient aussi étudier. C'est la cas du député Liot et rapporteur du budget Charles de Courson. Selon une source parlementaire à CNews, le principal intéressé "pourrait envisager d'assumer la fonction de Premier ministre", si l'Assemblée nationale venait à rejeter le vote de confiance. "C'est un homme prudent, de droite, qui peut parler à la gauche", confie le groupe. Enfin, Jean-Yves Le Drian est présenté comme une "option crédible" par certains, rappelle Le Parisien.
Un Premier ministre RN ou issu de la société civile... Ces autres options
Si la préférence d'Emmanuel Macron semble aller à un Premier ministre issu du bloc central, ou tout au plus de LR ou de la gauche sociale-démocrate, il pourrait être confronter à la réalité du terrain : l'extrême droite est la plus nombreuse à l'Assemblée et a déjà trouvé des ententes avec le groupe LR sur certains texte. "Aujourd’hui, la seule chose qui marche, c’est Retailleau… avec le RN”, analysait un stratège socialiste auprès de Politico. Un calcul que le chef de l'Etat a surement déjà fait, mais auquel il y a peu de chances qu'il cède, à moins d'y être contraint.
Et enfin si le prochain Premier ministre était une personnalité de la société civile ? Dans ce cas, l'ex-secrétaire général de la CFDT dont le nom avait déjà circulé, Laurent Berger, pourrait faire figure de favori. La Dépêche du Midi cite également les profils relativement économiques de Pascal Demurger qui est directeur général de la MAIF, celui du président du groupe Michelin de 2012 à 2019 puis de Renault depuis janvier 2019, Jean-Dominique Senard, ou encore d'Emmanuel Faber, ancien PDG de Danone de 2014 à 2021.