François Bayrou au 20h de TF1 : ce qu'il demande aux Français
- Deux jours après avoir annoncé se soumettre à un vote de confiance à l'Assemblée nationale, le 8 septembre, François Bayrou était l'invité du 20 Heures de TF1, mercredi 27 août.
- Toutes les forces de l'opposition, de LFI au RN, ont annoncé voter contre la confiance au gouvernement, anticipant la chute du Premier ministre. François Bayrou souhaite s'appuyer sur les Français qu'ils jugent capables d'"influencer" les élus pour qu'ils choisissent de s'abstenir plutôt que de voter contre le gouvernement. Mais plus de 7 Français sur 10 ne souhaitent pas que le gouvernement Bayrou obtienne la confiance, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
- Lors de son interview, François Bayrou a insisté sur la gravité à laquelle était confronté le pays. "Le pays est écrasé sous la dette", a affirmé l'homme politique qui souhaite que les Français prennent conscience de la situation.
- Le Premier ministre a appelé les responsables politiques aux négociations. Il s'est dit prêt à discuter "sur tous les sujets", sauf sur l'effort à fournir pour sortir du surendettement.
Son sort semble scellé, mais le Premier ministre refuse de s'avouer vaincu sans se battre. François Bayrou est l'invité du journal télévisé de TF1 ce mercredi 27 août à 20 heures. Deux jours après avoir annoncé se soumettre à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre, il défendra sa place à Matignon en s'adressant, une nouvelle fois, aux Français. L'influence des citoyens sur les élus semble être le dernier espoir du chef du gouvernement.
François Bayrou persiste dans sa stratégie, peu probante jusqu'à présent, de prendre les Français à témoins. Lui qui dépeint un scénario catastrophique et un avenir "interdit" si son plan pour le budget 2026 n'est pas voté, met en garde les citoyens contre ce qu'il adviendra en cas d'une nouvelle chute du gouvernement. Objectif ? Que les Français se mobilisent pour pousser les élus à se placer "du côté de la conscience et de la responsabilité" plutôt que celui "du chaos" - comprendre qu'ils s'abstiennent ou ne prennent pas part au vote de confiance plutôt que de voter contre le gouvernement. François Bayrou fait-il un bon calcul en comptant sur le soutien des Français ? Pas sûr. Plus de 7 personnes sur 10 ne souhaitent pas que le gouvernement obtienne la confiance des élus, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 26 août.
Pour ce qui est de mettre la pression sur les forces de l'opposition, qui ont toutes annoncé voter contre la confiance, François Bayrou peut compter sur le soutien du chef de l'Etat. "Ce n'est pas le budget qui sera voté, mais la reconnaissance d'un constat sur notre endettement. Ceux qui voteront contre s'affranchissent de la responsabilité", a jugé Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres, selon les dires d'un participant au Parisien. Une façon de jeter la faute sur des partis comme le PS et le RN qui ont toujours évité au Premier ministre d'être censuré ces derniers mois expliquant que ça ne ferait que déstabiliser le pays. Reste que le PS comme le RN avaient prévenu qu'ils se gardaient le droit de censurer le gouvernement, en l'occurrence de ne pas voter la confiance, sur le budget 2026.
Des concessions de Bayrou envers le RN et le PS ?
François Bayrou s'est dit convaincu de pouvoir échapper à un vote de confiance défavorable devant les membres de la CFDT le 26 août, et a promis de "se battre comme un chien" pour y parvenir auprès de L'Express. Il a donc peut-être prévu des armes pour essayer de faire flancher le RN, dont le vote est décisif pour l'avenir du gouvernement. Il assurait à l'AFP avant sa conférence de presse du 25 août que "toutes les mesures" du budget pouvaient être discutées tant qu'il y avait une "prise de conscience" sur la fin nécessaire du surendettement. Fera-t-il des appels du pied à l'extrême droite avec des propositions fortes ? Il a déjà envoyé un signal en déclarant qu'une réforme sur l'instauration de la proportionnelle aux législatives était "possible à court terme". Il pourrait aussi proposer un échange de bons procédés : une abstention au vote de confiance contre des garanties sur des mesures et sujets chers au RN comme l'immigration ou les relations avec l'Union européenne ?
Le PS pourrait également être la cible de négociations initiées par François Bayrou. Le Premier ministre a déjà consenti à demander un "effort spécifique" aux plus hauts revenus pour qu'ils prennent leur part dans les 44 milliards d'économies à réaliser selon son budget. Une proposition défendue par les socialistes depuis des mois. Mais cela sera-t-il suffisant ?
Des tentatives de la dernière chance de la part du chef du gouvernement qui pourraient se répéter durant les deux prochaines semaines. François Bayou est toutefois appuyé et encouragé par Emmanuel Macron qui durant le Conseil des ministres "a mobilisé le gouvernement en disant qu'il ne fallait pas s'avouer vaincus, que les jeux n'étaient pas faits" selon une source du Parisien.