Zohran Mamdani : origines, parents, religion... Mais qui est ce démocrate nouveau maire de New York ?
Les élections municipales de ce mardi 4 novembre 2025 ont livré leur verdict. Zohran Mamdani est devenu la nuit dernière maire de New York. Le candidat démocrate a recueilli plus de 50 % des suffrages, loin devant son principal adversaire, l’indépendant Andrew Cuomo (41 %). eL’espoir est bien vivant, a déclaré Mamdani dans son discours de victoire. La politique ne sera plus quelque chose qu’on nous impose, mais que l’on fait. Dans ce moment sombre politiquement, New York sera la lumière".
Né en Ouganda en 1991 dans une famille d'origine indienne, arrivé à New York à l'âge de sept ans et naturalisé américain en 2018, Mamdani et son profil atypique - plus particulièrement sa religion musulmane - font aussi de sa candidature une histoire détonante. L'homme de 34 ans n'était qu'un illustre inconnu il y a encore quelques mois. Il prendra ses fonctions le 1er janvier prochain.
Zohran Mamdani, une "voix anti-Trump forte"
Il s'est d'abord fait connaître en s'essayant au rap, puis a conquis un jeune électorat en faisant campagne sur trois piliers forts : le gel des loyers, la gratuité des crèches et des bus et surtout, la taxation des plus riches. "Mamdani est une figure politique inhabituelle qui incarne l'esprit du moment, […] où une voix anti-Trump forte dans la plus grande ville des Etats-Unis va faire parler d'elle", explique Lincoln Mitchell, professeur à l'université Columbia, pour l'AFP.
Cette nouvelle voix anti-Trump n'a pas manqué de faire réagir le président des Etats-Unis. "C'est un désastre ce qui est en train de se passer. On ne peut pas avoir un communiste à la tête d'une aussi grande ville, censée représenter la liberté d'entreprendre", réagit Donald Trump. Pour rappel, celui qui s'est emparé de la mairie de New York était soutenu par l'ex-candidat à la primaire démocrate pour la Maison Blanche, Bernie Sanders.
Mais l'homme ne fait pas l'unanimité, même dans son propre parti. Le chef des sénateurs, Chuck Schumer, lui-même new-yorkais, n'a pas appelé à voter pour lui. Le maire sortant, Eric Adams, ne lui a pas affiché son soutien, même constat pour l'ex-président Bill Clinton, lui préférant Andrew Cuomo pendant la primaire. Autrement dit, Zohran Mamdani incarne l'aile gauche du parti démocrate, la gauche de la gauche américaine.
"Je ne crois pas que nous devrions avoir des milliardaires"
Outre son souhait de faire de la ville de New York une métropole "abordable" avec le gel des loyers, la garde d'enfants pour tous et la gratuité des bus, il souhaite ponctionner les plus riches. "Je ne crois pas que nous devrions avoir des milliardaires"
, a-t-il lancé ces dernières semaines. Il souhaite faire bondir les impôts des plus riches, malgré la mobilisation des patrons de la finance et de certains milliardaires américains pour tenter de le contrer.
Fervent musulman, soutien indéfectible de la Palestine, Zohran Mamdani a été critiqué pour ne pas avoir condamné assez fermement le Hamas. "Zohran Mamdani n'a littéralement jamais eu un vrai boulot de sa vie. Sur son CV, c'est écrit qu'il a été stagiaire pour sa mère. Ce n'est pas un travail pour un débutant", a fustigé Andrew Cuomo, aussi candidat démocrate à la mairie de New York. Enfin, sa religion aurait également pu le pénaliser. Dans la ville la plus juive du monde, il avait appelé à "mondialiser l'intifada", c'est-à-dire, a-t-il ensuite expliqué, à soutenir les Palestiniens. Malgré un rétropédalage, de nombreux juifs aux Etats-Unis le jugent antisémite.
Des origines indiennes et africaines
Zohran Kwame Mamdani a grandi au croisement de plusieurs mondes. Son père, Mahmood Mamdani, est un intellectuel respecté, né à Bombay de parents indiens installés en Afrique de l’Est. Sa mère, Mira Nair, est une cinéaste indienne mondialement reconnue, autrice de films où se mêlent mémoire, migration et identité. Ils sont souvent décrits dans les médias américains comme incarnant un couple cosmopolite, très à l'aise dans le monde académique et artistique, qui a façonné très tôt l’univers du jeune Zohran.
Les premières années de sa vie se déroulent en Ouganda. Puis la famille s’installe à Cape Town, en Afrique du Sud, avant de poser ses valises à New York, alors que Zohran n’a que sept ans. Ces déménagements successifs dessinent une enfance sans ancrage unique, mais riche d’horizons mêlés. « Mon identité s’est construite dans le mouvement », dira-t-il plus tard.
Son prénom, Kwame, rend hommage à Kwame Nkrumah, héros de l’indépendance ghanéenne : un clin d’œil à l’histoire africaine qui traverse sa lignée. A la maison, comme le rapportent les médias ney yorkais, on parle chez les Mamdani de politique, de cinéma, de justice sociale. Son père enseigne les fractures du monde post-colonial ; sa mère raconte, caméra à la main, les visages de la diaspora. Le jeune Zohran, lui, observe, écoute, se forge une conscience précoce des inégalités et des solidarités possibles.
À New York, il fréquente des écoles progressistes : d’abord la Bank Street School, puis le Bronx High School of Science. Là, il découvre la ville dans toute sa diversité : quartiers contrastés, langues multiples, histoires entremêlées. Entre ses origines africaines, son héritage indien et son adolescence américaine, Zohran a un parcours singulier. Aujourd’hui encore, il revendique cette enfance composite, qu'il présente comme étant au cœur de son engagement public.
08:46 - "Nous respirons l’air d’une cité qui vient de renaître", lance Mamdani
"Le futur est entre nos mains, mes amis, nous avons renversé une dynastie politique", a lancé Mamdani à la foule réunis au Brooklyn Paramount après sa victoire. "Nous respirons l’air d’une cité qui vient de renaître", dit-il.
08:02 - "L’absence de Trump sur les bulletins" explique la défaite à New York
Dans un message publié sur son réseau Truth Social, le président des Etats-Unis Donald Trump estime que "l’absence de Trump sur les bulletins de vote et la paralysie des services publics sont les deux raisons pour lesquelles les républicains ont perdu les élections ce soir", à New York.
08:00 - Bernie Sanders salue chaleureusement la victoire de Mamdani
"Parti de 1 % dans les sondages, Zohran a réalisé l'un des plus grands bouleversements politiques de l'histoire américaine moderne. Oui. Nous POUVONS créer un gouvernement qui représente les travailleurs et non les 1 %. Je me réjouis de travailler avec Zohran à la construction d'une ville qui profite à tous", a salué l'ex-candidat à la primaire démocrate pour la Maison Blanche, Bernie Sanders sur X.
Starting at 1% in the polls, @ZohranKMamdani pulled off one of the great political upsets in modern American history.
— Bernie Sanders (@BernieSanders) November 5, 2025
Yes. We CAN create a government that represents working people and not the 1%.
I look forward to working with Zohran as he builds a city that works for all. pic.twitter.com/dHUP6Yo5xv
07:53 - Quelle couleur politique pour Mamdani en France ?
Fraîchement élu maire de New York, le démocrate "new-look" Zohran Mamdani bouscule les codes avec un programme social et progressiste ambitieux qui lui vaut de vives critiques en interne. En effet, chez les démocrates, nombreux sont ceux qui ont décidé de ne pas le soutenir. Alors, Zohran Mamdani, pourrait incarner une nouvelle vague chez les démocrates aux Etats-Unis. Mais comment pourrat-il être étiqueté en France ? PS, LFI... Eléments de réponse.
07:45 - Bill Clinton souhaite "beaucoup de succès" à Mamdani
L'ex-président américain a réagi sur X à la victoire de Mamdani. "Félicitations Zohran Mamdani pour votre élection au poste de maire de New York. Je vous souhaite beaucoup de succès dans votre mission et d’utiliser la passion de votre campagne pour faire de New York une ville meilleure, plus juste et plus abordable", écrit-il.
07:32 - Zohran Mamdani nouveau maire de New York
Zohran Mamdani est devenu la nuit dernière maire de New York. Le candidat démocrate a recueilli plus de 50 % des suffrages, loin devant son principal adversaire, l’indépendant Andrew Cuomo (41 %). eL’espoir est bien vivant, a déclaré Mamdani dans son discours de victoire. La politique ne sera plus quelque chose qu’on nous impose, mais que l’on fait. Dans ce moment sombre politiquement, New York sera la lumière".
04/11/25 - 23:18 - 94% de chances de l'emporter pour Zohran Mamdani
Selon les derniers pronostics de 270towin, les chances de victoire de Zohran Mamdani sont de plus en plus importantes. Alors que le site annonçait 89% de chances qu'il remporte le scrutin il y a encore quelques heures, ce sont désormais 94% de chances qui sont avancés.
04/11/25 - 22:52 - Donald Trump menace de couper les fonds fédéraux de New York en cas d'élection de Zohran Mamdani
Donald Trump ne cesse de s'immiscer dans l'élection qui pourrait conduire à l'élection de Zohran Mamdani. Sur son réseau social, le président des États-Unis n'y est pas allé par quatre chemins ce mardi, menaçant clairement New York de perdre ses fonds fédéraux. "Si le candidat communiste Zohran Mamdani remporte l’élection de maire de New York, il est très peu probable que je débloque les fonds fédéraux, autres que le minimum requis, pour ma première maison bien-aimée, car, communiste, cette ville autrefois grande n’a aucune chance de réussir ou même de survivre."
04/11/25 - 22:21 - Vers une participation record ?
Ce mardi à midi, heure locale, près de 1,2 million d'électeurs avaient déjà participé au vote pour élire le prochain maire de New York, relaie Le Monde. Un chiffre quasiment égal à la participation totale enregistrée lors du précédent scrutin, ce qui symbolise bien l'engouement autour de ce scrutin qui pourrait conduire à l'élection de Zohran Mamdani.
04/11/25 - 21:41 - Donald Trump appelle les juifs à voter contre Zohran Mamdani
Le président des États-Unis s'est immiscé dans la course à la mairie de New York ce mardi. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a appelé les juifs de la ville à voter contre Zohran Mamdani, estimant très clairement que "toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani […] est une personne stupide". Et pour cause, selon lui, le favori de cette élection "haï[rait] les juifs". Les propos de Zohran Mamdani en faveur de la cause palestinienne sont notamment pointés.