Une messe en hommage à Philippe Pétain fait polémique : pourquoi l'événement n'est-il pas annulé ?

Une messe en hommage à Philippe Pétain fait polémique : pourquoi l'événement n'est-il pas annulé ? Organisée par une association qui souhaite la réhabilitation du maréchal Pétain, la messe aura bien lieu. Le maire de Verdun, qui voulait l'interdire, n'a pas obtenu gain de cause.

Vive polémique autour d'une messe en hommage au maréchal Pétain. Comme le rapporte BFMTV, alors que le maire de Verdun souhaitait faire annuler l'événement organisé par une association qui veut réhabiliter Philippe Pétain, la justice administrative a finalement suspendu l'exécution de l'arrêté. "Cette messe, organisée par l'association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain, a été interdite par le maire de Verdun en raison de risques graves de troubles à l'ordre public", note ainsi l'ordonnance du juge des référés de Nancy, consultée ce 14 novembre par BFMTV.

Or, selon ce même juge, "ces risques de troubles à l'ordre public [ne sont] pas établis par la commune". Outre la suspension de son arrêté, la ville de Verdun a également été condamnée à payer à l'association 1 000 euros au titre des frais de justice. La messe en hommage à Philippe Pétain se tiendra donc bien ce samedi 15 novembre à 10h45.

Une cérémonie "sous couvert de culte" ?

Dans la région, l'organisation de cette messe suscite la polémique. Pour le Consistoire lorrain, cet hommage n'est rien d'autre qu'une "blessure pour tous les membres de la communauté juive dont les proches furent assassinés dans les camps de la mort". Maire Divers gauche de Verdun, Samuel Hazard a même tenté de faire intervenir Beauvau dans ce dossier. Dans un courrier envoyé au ministre de l'Intérieur et des Cultes, il déplore une "cérémonie, sous couvert de culte, [qui] s'apparente en réalité à une manifestation politique visant à réhabiliter une figure condamnée de l'Histoire".

Mais pour l'association, interdire cette cérémonie est considéré comme une "atteinte aux libertés fondamentales". De plus, elle pointe que l'événement se tient chaque année depuis 1951 sans que cela n'ait jusqu'ici fait polémique. Quoi qu'il en soit, la préfecture de la Meuse a tout de même confié à BFMTV qu'un dispositif policier est prévu samedi matin. Elle pointe, selon ses propres termes, un "risque de trouble à l'ordre public".