Le ministre de l'Intérieur "très favorable" à l'armement de la police municipale

Le ministre de l'Intérieur "très favorable" à l'armement de la police municipale Laurent Nuñez dit être "très favorable" au port d'arme pour les policiers municipaux dans un entretien à la Tribune dimanche. Une décision qui doit être prise par les maires.

À quatre mois des élections municipales, il est temps de se pencher sur les sujets qui préoccupent le plus les Français. Selon un sondage de la Tribune dimanche, ils sont 76 % à considérer que la sécurité est l'un des principaux enjeux de la prochaine élection. Dans le même canard, le ministre de l'Intérieur s'est exprimé à ce sujet.

Laurent Nuñez, qui était le préfet de police de Paris avant d'arriver place Beauvau, est "très favorable à l'armement des policiers municipaux, car ça donne un caractère dissuasif plus fort". Pour lui, "il faut que les policiers puissent se défendre lors d'attaques terroristes – on sait que l'uniforme est une cible –, de refus d'obtempérer lorsqu'ils mettent en danger leur vie".

Il est important de rappeler que ce n'est pas une décision que peut prendre le ministre de l'Intérieur, puisqu'elle est entre les mains des maires. Laurent Nuñez rappelle que "54 % de polices municipales sont déjà dotées d'armes létales".

Le cas des mairies LFI en 2026

Cette question avait déjà été abordée cet été par Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis. Dimanche 6 juillet, elle affirmait sur le plateau de BFMTV qu'elle voulait désarmer les polices municipales et supprimer les caméras de vidéosurveillance dans les villes que son parti remporterait en 2026. Son but serait d'intégrer la police municipale à la police nationale afin de recréer une police de proximité. Pour rappel, la police nationale est sous l'égide du ministère de l'Intérieur et s'occupe du maintien de l'ordre, de la criminalité, des interventions d'urgence et du terrorisme. Quant à la police municipale, elle dépend des mairies et est en charge de la sécurité du quotidien.

Cette annonce de Mathilde Panot n'a, sans surprise, pas plu à la droite et à l'extrême droite. Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur et garde des Sceaux, a dit qu'" avec cette gauche, vous n'aurez plus le droit à la sécurité " et le RN a accusé la France insoumise d'être " le parti des voyous et des racailles ". Mais cette proposition n'a pas non plus plu à la gauche. Karime Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, a estimé que Mathilde Panot était " hors sol, pas dans le réel des élus de terrain ". Même son de cloche du côté du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, pour qui cette idée éloigne encore un peu plus son parti de LFI : "Je ne mettrais pas derrière un maire insoumis qui annoncerait qu'il va supprimer la vidéoprotection ou qu'il va supprimer l'armement des policiers, ça n'a aucun sens. Comment peut-on même l'imaginer ?", déclarait-il alors au micro de Franceinfo.