Asthme chez l'enfant : 50% d'erreurs dans les diagnostics
[Mis à jour le 29 février 2016 à 23h42] De plus en plus d'asthmatiques dans le monde ? Pas si sûr. Selon une étude publiée dans le British Journal of General Practice, plus de la moitié des enfants traités pour asthme seraient sur-diagnostiqués. À l'origine de ce constat, des immunologistes et des pneumologues du Julius Care Center et de l'université d'Utrecht (Pays-Bas). L'étude se base sur les données médicales de 652 enfants âgés de 6 à 18 ans. Ils ont été diagnostiqués asthmatiques dans quatre centres de santé d'Utrecht. Les chercheurs remettent en cause le procédé qui a permis de diagnostiquer cet asthme, à savoir, avec ou sans test de capacité pulmonaire, ainsi que les traitements qui ont ensuite été prescrits à ces jeunes patients.
VIDEO. Santé médecine : asthme de l'enfant
Le spiromètre est l'un des outils qui permettent avec précision de définir les capacités respiratoires. Sur les 652 patients, seuls 105, soit 16,1%, ont bénéficié de ce test afin de confirmer leur asthme, "malgré les recommandations internationales", notent les auteurs de cette étude. Un chiffre faible surtout quand on sait que suit au diagnostic un traitement, dont l'inhalation de corticostéroïdes fait partie. Selon l'étude, les chiffres sont affolants. Parmi les patients qui n'auraient pas reçu de test précis pour déterminer leur asthme, 53,3% auraient été sur-diagnostiqués, 23,2% auraient un asthme probable et seulement 7,2% seraient véritablement asthmatiques. Les chercheurs alertent donc sur le surtraitement. La prise de médicaments inutiles peut en effet nuire à la santé des patients. Ils appellent à une meilleure formation du personnel médical à ce type d'examen ainsi qu'à une amélioration de l'accès à ces tests dans les hôpitaux.
Dans le monde, entre 200 et 300 millions de personnes seraient asthmatiques selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Leur nombre ne cesse de croître. Plus de 180 000 personnes en mourraient également chaque année. En France, selon les derniers chiffres en date ce serait plus de quatre millions de personnes qui seraient atteintes, et près de 2 000 décès, dont 600 adolescents par an. Car parmi les personnes touchées par cette maladie dans l'Hexagone, un tiers serait âgé de moins de 15 ans. Depuis la fin des années 90, le pourcentage d'asthmatiques aurait augmenté de plus de 40% chez les adolescents. Et les coûts sont conséquents pour la société : près de 600 000 journées d'hospitalisation et sept millions de journées d'arrêt de travail chaque année.