Hijab Day : Sciences Po ne soutient pas la journée du voile

Hijab Day : Sciences Po ne soutient pas la journée du voile PHOTOS - Un groupe d'étudiantes a décidé de lancer ce mercredi 20 avril une journée du voile à Sciences Po. La direction de l'établissement a toutefois précisé ne pas soutenir le Hijab Day.

[Mis à jour le 20 avril 2016 à 10h15] Le Hijab Day a finalement lieu. C'est que cette initiative prise par quelques étudiantes de Sciences Politiques à Paris n'a pas plu à tout le monde et a suscité la polémique. Par le biais d'un événement Facebook, elles avaient appelé les "femmes musulmanes et non musulmanes, voilées et non voilées" et "quelques hommes" à se "couvrir les cheveux d'un voile le temps d'une journée", le 20 avril 2016. Cette manifestation devait avoir lieu au sein de la prestigieuse école parisienne et ne concernait donc que les étudiants et, éventuellement, les membres de l'équipe pédagogique.

"Hijab Day, la journée du voile organisée par des étudiants de Science po fait scandale"

Face à la levée de boucliers, notamment du côté des réseaux d'extrême-droite, Sciences Po a tenu à clarifier sa position à la veille de l'événement. "Notre école est, depuis sa création, un lieu de débats ouverts et de libre expression", écrit la direction dans un communiqué, précisant que "tout élève de Sciences Po peut distribuer des tracts dans des espaces répertoriés dans le règlement". Quelques lignes plus loin, l'établissement préfère toutefois se désolidariser du Hijab Day : "S'il est légitime de porter ce débat au sein de notre école, le mode de communication choisi pour ce faire peut néanmoins interroger et la tenue de cet événement dans les murs de Sciences Po ne saurait être interprétée comme un quelconque soutien de l'école à cette initiative".

Un Hijab Day pour "démystifier le tissu"

Sur Facebook, le groupe d'étudiantes à l'origine du Hijab Day a expliqué vouloir sensibiliser jeunes et enseignants sur la question du foulard et "démystifier le tissu". "Il y a autant de voiles que de femmes", peut-on lire sur le réseau social. "C'est la personne qui le porte qui donne une signification à son vêtement, et elle est la seule légitime à le faire". Avec cette initiative, les étudiantes espèrent amener leurs camarades à "prendre conscience du regard de l'autre, de ses propres appréhensions" et "montrer que nous disposons de nos corps comme nous l'entendons". Cet événement est organisé alors que le débat sur le port du voile dans les universités a été relancé par Manuel Valls qui a exprimé le souhait de bannir le hijab de ces établissements. Lors de son émission sur France 2 quelques jours plus tard, François Hollande avait clairement affirmé qu'il "n'y aura pas d'interdiction du voile dans l'université".

Le Hijab Day a suscité les critiques mais également une vague de propos racistes sur les réseaux sociaux. Les organisatrices ont expliqué avoir été obligée de fermer la première page Facebook et d'en rouvrir une nouvelle, cette fois fermée aux commentaires. Elles espèrent ainsi "ne pas perdre (du) temps à signaler les nombreux messages islamophobes, haineux et racistes" qu'elles ont reçus.