Heure d'hiver 2016 : quelles sont les conséquences sur notre organisme ?

Heure d'hiver 2016 : quelles sont les conséquences sur notre organisme ? HEURE HIVER 2016 - Le passage à l'heure d'hiver a eu lieu dans la nuit du samedi 29 octobre. Si nous allons tous remettre nos pendules à l'heure, ce changement provoque pour certaines personnes un dérèglement de leur horloge biologique.

[Mis à jour le 30 octobre 2016 à 10h00] C'est fait ! Nos horloges se sont réglées à l'heure d'hiver en une fraction de seconde, dans la nuit de samedi 29 octobre. Si les amateurs de grasses matinées se réjouissent déjà de dormir une heure de plus, d'autres regrettent amèrement la lumière du soleil. Fini les longues journées d'été, dès dimanche, on va dormir plus mais déprimer plus aussi ! Avec ce changement d'heure, la France est revenue à son heure "normale", après le décalage opéré lors du passage à l'heure d'été, il y a sept mois, en mars dernier. Par ce changement d'heure, le lever du soleil sera automatiquement plus matinal et son coucher plus précoce dans la journée, d'où le spleen qui s'installe généralement à cette période de l'année, déjà marquée par un soleil plus facétieux et plus rare. Mais malgré ce retour en arrière, l'Hexagone restera tout de même en décalage avec l'heure dite "solaire".  

La France a en effet changé de temporalité et son rapport au soleil il y a plusieurs décennies. À l'origine ? La Seconde Guerre mondiale et plus exactement, l'Occupation allemande. À cette époque, le régime de Vichy a en effet accepté de passer à l'heure germanique, en modifiant son fuseau horaire pour le faire correspondre avec celui de Berlin. Une décision lourde de conséquences qui n'a jamais été modifiée depuis. Résultat : cela fait trois quarts de siècle que les Français vivent durant cinq mois de l'année, de fin octobre à fin mars, avec une heure de plus que l'heure universelle GMT (Greenwich mean time), soit GMT+1. Lors du changement d'heure d'été, adopté en 1975, le pays accentue d'une heure supplémentaire ce décalage avec le soleil. Nous vivons donc en heure GMT +2 pendant sept mois de l'année, de fin mars à fin octobre.

En vidéo - Comment passe-t-on à l'heure d'hiver ? C'est très simple !

"Changement d'heure : comment ça marche ?"

L'heure d'hiver en France, c'est GMT+1

Lors du changement d'heure qui intervient à la fin de cette semaine, la France reviendra donc à son heure dite "normale", par opposition à l'heure d'été. Mais le pays conserve encore son décalage d'une heure avec le méridien de Greenwich. Les plus optimistes pourront toutefois se réjouir : cet "oubli" de l'histoire permet de conserver davantage de luminosité en fin de journée durant les longs mois d'automne et d'hiver. Imaginez : si nous décidions de nous baser sur l'heure naturelle, la nuit tomberait en milieu d'après-midi en hiver, vers 16 heures au lieu de 17 heures aujourd'hui. 

L'ensoleillement qui décline de jour en jour à partir de l'automne, atteint son minimum lors du solstice d'hiver, autour du 21 décembre. A cet instant, la Terre atteint son inclinaison maximale par rapport au Soleil, les rayons tapent fortement l'hémisphère sud - qui est en été - mais l'hémisphère nord ne profite que de quelques heures de lumières. De manière générale, autour de cette période, le soleil se couche à Paris avant 17 heures !

Le changement d'heure provoque-t-il des problèmes de santé ?

Seulement 23% des Français seraient convaincus des bienfaits du changement d'heure, selon une récente étude OpinionWay pour Direct Energie. A l'inverse, 54% déclarent être défavorables à cette décision. Selon l'étude, 76% des Français préfèrent l'heure d'été et 69% affirment avoir des problèmes de sommeil, d'humeur et même de santé suite au passage à l'heure d'hiver.  En cause, le manque de lumière et d'exposition provoque une baisse d'apport en vitamine D, celle qui nous est fournie par le soleil. Selon un rapport de l'Institut National de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publié vendredi 28 octobre, "la littérature scientifique montre que le changement d'heure peut induire des troubles du sommeil, de la vigilance, des accidents de la route, des dépressions, des suicides et des infarctus du myocarde".

Les pouvoirs publics doivent-ils prendre en compte cette opinion ? En mars 2015, Ségolène Royal, ministre de l'Environnement et de l'Energie avait annoncé que son ministère allait se pencher sur la question de l'impact du passage à l'heure d'été et à l'heure d'hiver. Hélas, il semblerait que la question soit passée à la trappe. Et pour cause, depuis 1998 et l'harmonisation européenne, c'est à Bruxelles que ce décide l'avenir du changement d'heure sur le continent...