Jour du dépassement : une date qui diffère énormément selon les pays
[Mis à jour le 29 juillet 2019 à 17h53] Cette année, le 29 juillet est à nouveau le "jour du dépassement". C'est à dire qu'à partir de cette date, l'humanité développe en quelque sorte une "dette écologique", car elle consomme plus de ressources que ce que la Terre est capable de fournir en une année. Le concept de "jour de dépassement" a été créé par le think tank Global Footprint Network et est proche de la notion d'empreinte écologique. Il a pour but de visualiser et d'attirer notre attention sur notre mode de vie et notre consommation de ressources naturelles. Depuis 1970, cette date n'a de cesse d'être avancée de plus en plus tôt dans l'année. De manière similaire, on évoque aussi le nombre de planètes qu'il nous faudrait pour subvenir à nos besoins. En 2019, il faudrait ainsi l'équivalent des ressources de 1,75 planète Terre pour soutenir notre mode de vie. Cependant, à l'échelle d'un pays, ces indicateurs varient beaucoup.
Jour du dépassement : des différences par pays
Le jour du dépassement et l'empreinte écologique de chaque pays diffèrent en effet énormément. Ce sont le plus souvent des pays occidentaux, ou bien des pays pollueurs qui contribuent à faire avancer cette date. A l'inverse, dans les pays moins développés, le jour du dépassement se situe plus tard dans l'année, du fait d'une activité économique moins intense et d'un niveau de vie moindre. En 2018 par exemple, c'est au Qatar que le jour du dépassement a été atteint le plus vite, dès le 2 février. Le Vietnam se distinguait quant à lui en étant le pays avec l'empreinte écologique la moins forte selon les calculs de Global Footprint Network : le jour du dépassement n'était que le 21 décembre, dix jours avant la fin de l'année. En France, la date se situait le 5 mai, avant même la moitié de l'année.
En plus de la notion de jour du dépassement, les ONG et les médias utilisent également un nombre de planètes pour représenter l'empreinte écologique. WWF indique qu'en 2019, pour subvenir à nos besoins, il faudrait 1,7 planète si nous consommions tous comme la population du Brésil, 2,7 si nous consommions tous comme les Français et même 5 si nous suivions le mode de consommation des États-Unis.
: 1,75
— WWF France (@WWFFrance) July 29, 2019
C'est le nombre de planète Terre dont nous aurions besoin au niveau mondial pour subvenir à nos besoins. Et pourtant nous n'en avons qu'une seule... #JourDuDépassement https://t.co/6mhikLUL4q pic.twitter.com/4GOkZdNL1h
Le jour du dépassement est également une date qui arrive de plus en plus tôt. Selon Global Footprint Network, qui s'occupe toujours du calcul, il est passé du 29 décembre en 1970 au 29 juillet en 2019. A part quelques rares exceptions où le jour du dépassement a été retardé d'une année à l'autre (comme de 2008 à 2009, où le jour a été repoussé du 14 août au 18 août avant de retomber au 7 août en 2010), cette tendance a été constante sur les cinquante années depuis l'existence de cette date symbolique.
The precise Earth Overshoot Day date for each year is less significant than the sheer magnitude of ecological overshoot. Over the last decades, the date has been creeping up the calendar, although at a slowing rate. https://t.co/ZwrDagJt5K #MoveTheDate pic.twitter.com/i4gM0pk5Mk
— Footprint Network (@EndOvershoot) July 28, 2019
Jour du dépassement : que faire pour réduire son empreinte écologique ?
A l'occasion du jour du dépassement, de nombreuses ONG communiquent autour de l'empreinte écologique. Cette année par exemple, Global Footprint Network ou la WWF proposaient un calculateur d'empreinte écologique sur leurs sites Internet. Pour réduire son impact personnel sur l'environnement, il existe plusieurs façons d'adapter notre consommation et notre mode de vie. Manger local, réduire ses déchets, isoler son logement, utiliser les transports en commun... de nombreux gestes contribuent à cette empreinte. Mais selon Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes au WWF France interrogé par franceinfo, "S'il y a une chose à réduire à titre personnel, c'est bien les voyages en avion".
Toutefois, la notion d'empreinte écologique ne fait pas l'unanimité. Chaque année, cette idée ainsi que celle du jour de dépassement fait l'objet de critiques. Si certains regrettent une présentation catastrophiste, d'autres pointent des failles dans le mode de calcul et la méthode scientifique. Notamment, la difficulté d'évaluer en temps ou en hectare l'impact d'éléments comme les rejets de CO2 ou la production de déchets est souvent citée, comme dans cet article du Guardian. Le jour du dépassement reste un outil de communication efficace pour les activistes. Il donne une représentation concrète de l'impact humain sur l'environnement, et ne manque pas chaque année de faire parler de lui.