Usine ACC de Douvrin : un production de batteries électriques pour toute l'Europe et une vague d'emplois ?
C'est une inauguration lourde de symboles, un coupage de ruban censé ouvrir une nouvelle page de l'histoire. Dans les Hauts-de-France, finie la désindustrialisation, place à de nouvelles usines tournées vers l'avenir ? C'est en substance le message qui cherche à être passé ce mardi 30 mai 2023, du côté de Douvrin et Billy-Berclau (Pas-de-Calais). Les deux communes, situées entre Lille et Lens, voient s'implanter l'entreprise Automotive Cell Company (ACC), une société cocrée par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes. Dans cette région meurtrie par les fermetures successives de lignes de fabrication en tout genre, cette implantation est signe d'un nouveau souffle. Mais concrètement, que va-t-il être produit sur ce site ? Et combien d'emplois cela va-t-il générer ?
Equiper 500 000 véhicules électriques par an
La création de l'usine d'ACC anticipe une législation européenne à venir : l'interdiction à la vente des véhicule thermiques en 2035. Les voitures et divers moyens de transport classiques utilisant de l'essence ou du diesel ne pourront plus être commercialisés dans l'UE. Ainsi, le marché des voitures électriques devrait s'envoler. S'ouvre ainsi la brèche de la production des batteries électriques spécifiques qui leur sont destinées. C'est dans ce cadre que Stellantis, TotalEnergies et Mercedes se sont groupés pour ouvrir une usine de batteries électriques. L'objectif affiché est de parvenir à équiper 500 000 véhicules par an en 2030. La production devrait monter en intensité au fil des ans puisque, dans un premier temps, seuls Stellantis et Mercedes commercialiseront ces batteries.
2000 emplois directs
Pour faire tourner cette usine, ACC ne va pas s'appuyer (que) sur des robots. Avec des étapes qui ne pourront se faire qu'à la main et toute la logistique environnante, ce sont 2000 emplois qui sont promis par la direction, directement sur le site. Un recrutement en masse mais dont une partie est déjà assurée. ACC s'est en effet implanté en face d'un site de Stellantis produisant des moteurs pour voiture thermique. Or, la cadence va diminuer d'année en année. Ainsi environ 650 postes seront pris par des salariés de Stellantis. Le reste devrait être du recrutement externe, entre salariés ayant déjà une expérience et jeunes diplômés.
A ce stade, les équipes ne sont pas complètes. Seule une ligne de production sur trois va être opérationnelle dans un premier temps. La montée en régime se fera au fil du temps. Une quarantaine de postes est actuellement à pourvoir, tous en CDI, dans divers secteurs (techniciens, ingénieurs, RH). Par ailleurs, la direction table sur 1000 emplois supplémentaires, indirects, liés aux prestataires en tout genre. De quoi amorcer une redynamisation du secteur ?