Les personnes nées en cette saison ont plus de chance de vivre jusqu'à 100 ans
Le mois de naissance définit le signe astrologique et donc on a tendance à penser qu'il joue sur le caractère. Si cela est tout à fait farfelu, une étude met plus sérieusement en avant que la période de naissance peut impacter l'espérance de vie. Publiée dans le Journal of Aging Research, elle a révélé que le mois au cours duquel une personne vient au monde a "un effet significatif et durable sur la survie jusqu'à 100 ans".
Pour en arriver à ce constat, des chercheurs de l'université de Chicago ont comparé les données de 1500 centenaires nés aux Etats-Unis entre 1880 et 1895 avec celles de leurs frères, sœurs et conjoints ayant vécu moins longtemps. Cette comparaison a pour objectif d'évaluer l'importance de la date de naissance des centenaires en gommant l'impact des conditions de vie. La fratrie a, en effet, connu le même environnement pendant l'enfance et dispose d'un bagage génétique commun. Les conjoints ont partagé l'environnement de la vie adulte, de l'alimentation à la qualité de l'air.

Les chercheurs ont ainsi découvert que davantage de centenaires étaient nés à l'automne. La majorité se situeraient même entre septembre et novembre. Il était à l'inverse rare qu'ils soient nés au printemps ou en été. Pour les naissances des mois de mars, mai et juillet, ils ont relevé environ 40% de centenaires de moins que les autres mois. De même, les frères et sœurs et les conjoints nés en automne avaient plus de chances de devenir centenaires, plutôt que ceux d'un même foyer. "Les résultats de cette étude démontrent que les effets du mois de naissance sur la longévité exceptionnelle persistent après prise en compte de l'environnement partagé pendant l'enfance et des caractéristiques communes des parents".
La raison de ce phénomène demeure inexpliquée. Les scientifiques ont émis l'hypothèses des maladies saisonnières. Par exemple, "il a été démontré que les épidémies de poliovirus culminent en juillet-août et que l'exposition à ce virus au cours du deuxième trimestre de la gestation semble produire une schizophrénie adulte ultérieure dans les cohortes de naissances de février", expliquent les auteurs de l'étude.
Une autre hypothèse évoque des carences saisonnières en vitamines pendant les périodes critiques du développement du fœtus et du nourrisson pouvant affecter la santé ultérieurement. La température et l'exposition au soleil pendant la période in utero et postnatale précoce pourraient également jouer : "Les personnes nées à l'automne aux États-Unis pourraient éviter les températures ambiantes extrêmes, très élevées ou très basses, pendant leur premier mois de vie, ainsi que les températures estivales élevées lors de la conception", peut-on lire dans l'étude.
Evidemment, le constat a été établi sur des données qui restent limitées au vu de l'échantillon sélectionné. Cela ne veut pas dire que la plupart des bébés nés en automne finiront centenaires. De nombreux facteurs influencent l'espérance de vie comme l'alimentation, l'exercice physique, les habitudes... Cette recherche met davantage en avant les effets durables des conditions environnementales du début de la vie. Une étude antérieure, mais similaire, au Danemark avait donné des résultats très proches : les personnes nées entre octobre et décembre vivraient plus longtemps que celles nées entre avril et juin.