Drapeau palestinien sur les mairies : Lyon, Nantes... Ces villes dans lesquelles il flotte
Le président de la République Emmanuel Macron s'apprête à reconnaître l'Etat de Palestine face aux Nations unies, ce lundi 22 septembre. Pour cette occasion, Olivier Faure a appelé, sur X, les maires de France à afficher le drapeau de la Palestine sur les mairies : "Le 22 septembre, quand la France reconnaitra enfin l'Etat palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies", a-t-il écrit. Un appel auquel ont rapidement répondu plusieurs mairies à travers le pays qui arborent bel et bien le drapeau palestinien ce lundi, même si elle ne représentent pas la majorité des communes, loin de là.
Pour rappel, après que plusieurs mairies ont répondu à l'appel d'Olivier Faure, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a appelé les préfets à s'opposer à l'installation de ces drapeaux palestiniens sur les mairies, quatre jours avant le jour J. Mais "les préfets n'ont pas le pouvoir propre d'interdiction à la différence des manifestations", rappelle Olivier Faure, ajoutant que "la justice tranchera au besoin" et estimant qu'"un ministre démissionnaire devrait gérer les affaires courantes, pas chercher à s'opposer symboliquement à la décision prise par le président de la République de reconnaître un État palestinien".
Nantes, Saint-Ouen, Trappes... Les villes qui participent au mouvement
"On ne retirera pas le drapeau, on le retirera mardi comme c'était prévu", a par exemple tranché Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Face à cette décision et en signe de contestation, comme demandé par Bruno Retailleau, "le préfet Alexandre Brugère a décidé d'introduire un référé exécution avec astreinte financière", révèle Le Parisien. Des menaces qui ne semblent pas freiner les membres de l'équipe municipales de la ville : "On l'enlèvera mardi et, s'il faut payer une amende, on paiera", indique la municipalité, toujours auprès du journal Le Parisien. Dans les Hauts-de-Seine, ce lundi, d'autres drapeaux palestiniens devraient flotter, par exemple à Bagneux, Gennevilliers ou encore Nanterre. Ce lundi, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a justement infligé à la mairie de Malakoffune astreinte journalière de 150 euros, jusqu’au retrait du drapeau palestinien de son fronton. La ville a annoncé qu’elle interjetterait appel devant le Conseil d’Etat.
Les communes de Nantes, Carhaix, ou encore Saint-Denis font également parties de celles qui arborent un drapeau palestinien sur leur façade ce lundi. Le maire de la commune située au nord de Paris dit s'être "reconnue dans l'appel" de son premier secrétaire, prête à "hisser une nouvelle fois les 22 et 23 septembre" le drapeau palestinien. À Grabels (Hérault), Tarnos (Landes), Creil (Oise), Montataire (Oise), Corbeil-Essonnes (Essonne), Grigny (Essonne), Mitry-Mory (Seine-et-Marne), La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Stains (Seine-Saint-Denis) ou Lyon (Rhône), l'opération est similaire.
D'autres communes ont opté pour une option légèrement différente, à savoir : positionner à la fois le drapeau palestinien et israélien sur leur façade, comme le font Saint-Ouen et Rouen depuis plusieurs mois. "Cela aurait été bien que notre camarade Olivier Faure sollicite, interpelle et sonde les maires", avait lancé le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, au micro de RMC le 16 septembre dernier. Il assurait en revanche que "le drapeau de la Palestine, mais aussi celui d'Israël, le drapeau bleu-blanc-rouge, le drapeau européen et le drapeau de la paix", flotteraient bien dans sa commune. À Trappes, dans les Yvelines, le maire de la commune en fera de même pour "montrer son soutien à l'initiative du président de la République", dit Ali Rabeh dans les colonnes du Parisien. D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur - relayés par Le Figaro - 21 communes en France ont hissé le drapeau palestinien ce lundi.
Ce que dit la loi sur les drapeaux palestiniens en mairie
A-t-on le droit ou non d'afficher un drapeau étranger sur les mairies ? Ces derniers mois, les tribunaux ont ordonné à plusieurs mairies (Gennevilliers ou Saint-Denis par exemple) de retirer le drapeau palestinien de leur hôtel de ville. Ces décisions sont basées sur une jurisprudence datant de 2005, après qu'un drapeau indépendantiste martiniquais a été installé sur la mairie de Sainte-Anne : "La circonstance que le principe de neutralité des services publics s'oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d'opinions politiques, religieuses ou philosophiques."
Pas d'opinion politique sur les mairies alors. Mais l'affichage du drapeau palestinien en sera-t-il vraiment une après la reconnaissance de l'État de Palestine par Emmanuel Macron ? L'exemple du drapeau ukrainien illustre que le symbole peut être mobilisé pour soutenir une cause défendue par la nation. Cet argumentaire est aussi abordé par de nombreux observateurs pour justifier cette demande. Et sur ce cas précis, la justice peut être appelée à trancher sur ce qui s'exprime le 22 septembre : une opinion politique ou bien un geste symbolique porté par des instances de la République.
Le code général de la fonction publique ne dit rien sur le pavoisement des mairies. Il n'y a, dans ce texte, aucune interdiction d'affichage de drapeau, ni même d'obligation. Bien que l'usage le veuille, les mairies ne sont pas obligées d'afficher le drapeau français et européen sur leur façade. Le maire communiste de Gennevilliers, Patrice Leclerc, qui a dû retirer le drapeau palestinien de sa mairie, souligne un autre fait : "Les maires qui ont hissé le drapeau de l'Etat d'Israël n'ont pas été attaqués au tribunal depuis plus de 19 mois par les préfectures. Quand on hisse le drapeau palestinien, nous sommes attaqués au tribunal dans les deux jours", déplore-t-il. Il est important de rappeler que cela n'est plus tout à fait exact. La mairie de Nice s'était vue demander, en juin 2025, de retirer le drapeau israélien de sa façade, mais sans urgence.
16:14 - La mairie de Malakoff écope d'une astreinte journalière de 150 euros
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a infligé ce lundi à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) une astreinte journalière de 150 euros, jusqu’au retrait du drapeau palestinien de son fronton. Dans un communiqué, la ville de Malakoff a annoncé qu’elle interjetterait appel devant le Conseil d’Etat "afin de défendre le principe de libre administration des communes et la libre expression démocratique".
15:29 - Le drapeau palestinien trône au fronton de la mairie de Lyon
Le drapeau palestinien a été hissé au fronton de l’hôtel de ville de Lyon ce lundi après-midi. "Beaucoup m’ont interpellé, depuis plusieurs mois, pour demander que le drapeau palestinien flotte sur l’Hôtel de Ville. Je ne pouvais pas le faire tant que la France ne reconnaissait pas officiellement cet Etat", indique dans un communiqué officiel, le maire de la capitale des Gaules, l'écologiste Grégory Doucet.
"La reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas seulement une victoire pour les Palestiniens, c’est aussi une garantie pour Israël (...) Reconnaître la Palestine, c’est donner une voix politique légitime à un peuple, et ainsi isoler ceux qui prospèrent sur le chaos et la désespérance", assure-t-il.
???? VIDÉO : Le moment où le drapeau palestinien a été hissé à 14 heures sur l'Hôtel de Ville de #Lyon.
— Lyon Capitale (@lyoncap) September 22, 2025
Un geste qui selon Grégory Doucet "s'inscrit dans la tradition lyonnaise". pic.twitter.com/GEMHLazXv3
14:33 - En France, 52 mairies ont hissé le drapeau palestinien
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, 52 communes en France ont hissé le drapeau palestinien au fronton de leur mairie, alors que la France doit reconnaître l’État de Palestine à New York, ce lundi 22 septembre 2025 et malgré l'interdiction formulée par Bruno Retailleau, ministre démissionnaire. Ce dernier invoquait les principes de neutralité du service public et de non ingérence dans la politique étrangère de la France.