Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ces communes, les maires tombent des nues sur le projet "imposé" de panneaux solaires

Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ces communes, les maires tombent des nues sur le projet "imposé" de panneaux solaires Des panneaux solaires doivent être installés dans l'Ain, mais la zone d'implantation des appareils photovoltaïques suscite l'ire des élus locaux.

Des panneaux solaires oui, mais pas à n'importe quel prix. L'installation des appareils photovoltaïques fait polémique dans l'Ain, en Auvergne-Rhône-Alpes, et plus particulièrement dans le Haut Bugey. Pendant deux mois, entre juin et juillet, les élus locaux ont travaillé avec la préfecture à la planification des zones d'accélération de la production d'énergie renouvelable, notamment pour déterminer des zones d'implantation de panneaux solaires. Mais c'est une décision unilatérale de la préfecture, rendue dans un arrêté daté du 5 septembre, qui a permis de définir "les surfaces naturelles, agricoles et forestières compatibles avec un projet d'installation photovoltaïque au sol" indique Le Progrès.

Résultat : les parcelles de terrain retenues pour l'installation des panneaux photovoltaïques ne correspondent pas à celles qui avaient été proposées par les communes au début de l'été, lors de discussions avec la Direction départementale des territoires et la Chambre d'agriculture. Les élus de Haut-Bugey Agglomération (HBA) ont donc très mal accueilli la décision de la préfecture. Nombreuses sont les communes à avoir rejeté le projet qui prévoit donc l'installation de parcs solaires au cœur des villes sur des "surfaces naturelles agricoles et forestières".

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Si trois communes ont validé les propositions formulées par la préfecture (Groissiat, Maillat et Vieu-d'Izenave) et que trois autres ont donné un accord partiel (Condamine, Dortan et Martignat), quinze communes ont rendu un avis défavorable au projet préfectoral rapporte France 3. Les élus, qui étaient volontaires pour voir des champs de panneaux solaires installés sur leurs territoires, précisent que leur colère ne se dirige pas contre le projet, mais contre les autorités. Ils s'opposent à ce que la production d'énergie renouvelable se développe sur les sites retenus par la préfecture.

La grogne de certaines communes va même plus loin, comme à Evosges où le conseil municipal s'était clairement opposé à l'unanimité à l'arrivée des parcs solaires. "Mais l'État ne tient compte de rien", déplore le maire Christophe Guillet qui regrette par ailleurs d'avoir été mis devant le fait accompli : "Je n'ai pas été prévenu, rien pas un courrier, pas d'appel". L'édile rejette le projet qui, selon lui, est mené sans que la réalité du territoire ne soit prise en compte.

Les communes remontées contre la décision de la préfecture n'entendent pas en rester là et, encouragées par Haut-Bugey Agglomération, elles comptent contester l'arrêté préfectoral en déposant un recours. Sur France 3, la communauté d'agglomérations pointe "l'incohérence" entre la liste de sites retenus et les travaux menés en collaboration avec les acteurs locaux. Elle espère pouvoir rouvrir les discussions et rediriger l'installation des panneaux solaires vers les zones identifiées par les communes. Le dossier est encore ouvert puisque l'arrêté de la préfecture n'est qu'un document d'orientation. Les travaux n'est encore commencé et aucune date n'est fixée. Reste que le projet initialement bien reçu et impliquant les élus locaux, pourrait subir les conséquences de la manœuvre individuelle de la préfecture.