Six précautions à prendre pour le rachat de crédit

Avec l'accumulation des emprunts et le poids grandissant des mensualités dans un budget, la tentation est forte pour décider d'un regroupement de prêt. Ce choix peut ne pas être approprié à tous les cas de figure.

Un crédit immobilier sur vingt-cinq ans, un crédit auto sur sept ans, un prêt personnel sur quatre ans, trois crédits revolving, plusieurs crédits sans frais... l'addition des crédits peut rapidement tourner à l'asphyxie de vos finances personnelles. Encore plus si vous avez une baisse de revenu imprévue qui pourrait être durable. Dans une telle situation, il apparaît bien difficile de continuer à faire face à toutes les échéances. Pour s'en sortir, le regroupement de crédit peut apparaître comme une bonne solution. Tous les crédits sont réunis en un et la mensualité à régler pèse moins sur le budget. En effet, les établissements de crédits annoncent une réduction de la charge d'emprunt de 40 à 60 %. Forcément, c'est séduisant quand on a le couteau sous la gorge, que l'on ne parvient plus à boucler son mois et à payer toutes ses factures.

Mise en garde sur les taux variables et promotionnels

Attention ! Ce bol d'air miraculeux pour vos finances peut devenir un piège et finalement bien plus coûteux que l'ensemble de vos prêts avant rachat. La première précaution est de ne pas céder à un démarcheur à domicile ou par Internet sans avoir pris le soin de contacter votre banque ou de regarder ce que proposent des établissements de crédit concurrents. Quels que soient les arguments avancés, il n'y a pas d'urgence, sauf la vôtre : retrouver de la souplesse dans vos finances. C'est votre point faible que le commercial va exploiter au maximum.

Pour rendre leur offre plus alléchante, les établissements de crédit proposent d'emprunter un peu plus que le montant de l'ensemble des crédits regroupés.

La seconde précaution concerne les taux d'intérêts. Vous devez vous montrer d'une extrême vigilance sur ce point. Primo, refusez toute offre à taux variable, encore plus s'il y a un taux promotionnel sur les premiers mois. L'offre alléchante dans un premier temps va vite se transformer en un gouffre financier les mois suivants. Ces offres ne sont donc intéressantes que pour les emprunts de très courtes périodes. Secundo, demandez à connaître le taux effectif global avec et sans l'assurance emprunteur. En effet, un établissement de crédit n'a plus le droit de vous imposer son assurance pour couvrir l'emprunt octroyé. Quand il communique sur un taux, il ne peut indiquer le coût de l'assurance qu'à titre informatif. Du coup, la plupart des TEG sont affichés sans l'assurance. Il faut absolument demander une estimation avec les frais d'assurance avant de vous décider.

La troisième précaution porte sur la durée du prêt. L'abaissement des mensualités peut induire un allongement de la période d'emprunt initiale. Plus vous baisserez la mensualité, plus la période d'emprunt sera longue et plus le coût du crédit sera élevé. Au final, c'est sur ce dernier point que le rachat de crédit peut se révéler plus onéreux comparé à d'autres solutions comme le report d'échéance ou une révision de taux, si les niveaux actuels sont plus avantageux.

Choisir le bon montant et votre degré de liberté d'action

La quatrième précaution se situe sur le choix du montant du rachat de crédit. En principe, il correspond aux sommes restant dues pour l'ensemble des crédits que vous voulez réunir en un seul. Mais pour rendre l'offre plus alléchante, les établissements de crédit proposent d'emprunter un peu plus et de profiter du montant supplémentaire pour financer un achat en attente ou tout autre besoin. Il faut y réfléchir à deux fois. Plus le montant emprunté sera élevé, plus vous devrez rembourser longtemps et surtout vous aurez plus d'intérêts à payer. Avant de signer, mieux vaut faire quelques calculs pour voir si 1 000 euros supplémentaires, par exemple, ne vont pas en réalité vous obliger à débourser plusieurs fois ce montant.

Il en découle la cinquième précaution : le montant de la mensualité. Plus il sera petit, moins vous rembourserez rapidement le capital. Si réduire le montant mensuel des crédits est tentant, il faut que le nouveau montant ne vous fasse pas entrer dans une nouvelle spirale. L'objectif reste de rembourser au plus vite les sommes empruntées, pas de les échelonner à vie.

La sixième précaution repose justement sur les conditions d'attribution du rachat de crédit. Il n'est pas rare que des clauses excluent un remboursement anticipé. Si c'est le cas, négociez pour faire retirer ce point. Si on vous le refuse, renoncez à l'offre. Sinon, vous serez pieds et mains liés pendant de longs mois. De même, regardez si l'établissement de crédit ne vous impose pas de lui demander l'autorisation de contracter de nouveaux crédits par la suite. Ceci vous évitera quelques déconvenues si vous obtenez un nouveau financement sans son aval. Il pourrait alors vous demander de rembourser sans délai les sommes restant dues. Là encore, négociez pour aménager cette clause.

 

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