La classe moyenne paie bien moins d'impôts chaque année : c'est une mauvaise nouvelle
Ce qui peut s'apparenter à une bonne nouvelle pour le portefeuille n'en est finalement pas une.
Baisser les impôts de la classe moyenne : la promesse faite par le gouvernement ne doit entrer en vigueur qu'en 2025. Pourtant, si la maxime commune est de dire que la somme versée au fisc est toujours trop importante, les chiffres des dernières années montrent bien que la plupart des Français paie moins d'impôts sur le revenus. Pourtant, si cela peut laisser entendre qu'il s'agit d'une bonne nouvelle pour le portefeuille des ménages, en réalité, c'est tout le contraire. Ces données sont un mauvais signe.
La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) a publié les dernières données sur la collecte de l'impôt sur le revenu : 50% des Français qui en sont redevables obtiennent un remboursement de la part du fisc et l'autre moitié doit régler un dû. Toutefois, depuis quatre ans, le constat est sans appel : les sommes remboursées par l'Etat sont de plus en plus élevées et celles payées par les contribuables le sont de moins en moins, surtout pour la classe moyenne, celle qui gagne entre 1500 et 3000 euros net par mois par personne, avec des différences selon la composition du foyer (célibat ou vie commune, enfants ou non…).

Pour une partie d'entre eux, les remboursements obtenus de la part du fisc ont été plus importants en 2022 par rapport à 2021, de l'ordre de 9 à 19 euros en moyenne. Pour l'autre partie, le montant de la facture a aussi baissé sur la même période (entre 20 et 30 euros), même si elle doit toujours payer des impôts. Cela concerne globalement la classe moyenne gagnant plus de 2000 euros par mois.
Or, en y regardant de plus près, ces économies faites sur la facture à régler au fisc cachent une autre réalité : la perte de pouvoir d'achat pour les ménages. En effet, chaque année, le barème de l'impôt sur le revenu augmente en fonction de l'inflation. Si les ménages paient moins d'impôts, cela signifie donc que leurs salaires n'ont pas augmenté aussi vite que l'inflation (sinon ils paieraient la même chose aux impôts) et qu'ils disposent ainsi de moins de liquidités.
La baisse n'est donc pas liée à une décision du gouvernement mais à un appauvrissement des ménages, dont les revenus ne suivent pas la hausse des prix. Ce qu'avait confirmé l'Insee dans une étude, attestant qu'un Français percevant 2000 euros net par mois avait perdu environ 360 euros de pouvoir d'achat entre 2021 et 2022.
En revanche, preuve de la progressivité de l'impôt et d'un enrichissement constant des plus aisés, il est à noter que pour les 10% les plus riches de la population, le montant moyen de l'impôt a augmenté de plus de 1300 euros.