Où sont les femmes au Festival de Cannes ?
"Nul doute que la place faite aux femmes doit être augmentée" dans le cinéma, estime Thierry Frémaux, ajoutant tout de même que "ce n'est pas à Cannes, ni au mois de mai, qu'il faut poser le problème, c'est toute l'année". Le délégué général du Festival de Cannes a ainsi répondu aux attaques du collectif féministe La Barbe fustigeant l'absence de réalisatrices dans la compétition cannoise 2012. "A Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes leurs films" a résumé le collectif dans une tribune parue dans le journal Le Monde et signée entre autres par les réalisatrices Coline Serreau et Zabou Breitman, la romancière et réalisatrice Virginie Despentes et la comédienne Fanny Cottençon.
Quelle est vraiment la place des femmes à Cannes ?
- sur le tapis rouge : une place de choix pour les actrices qui ont ensuite la Une des magazines dans leur robe de soirée de grands couturiers,
- dans le jury : la parité est de mise parmi les jurés, puisqu'ils sont cette année quatre femmes (Emmanuelle Devos, Hiam Abbass, Diane Kruger, Andrea Arnold) et quatre hommes
- sur la scène du Palais des festivals : après Mélanie Laurent l'an passé, c'est encore une femme - l'actrice Bérénice Bejo - qui endossera le costume de maîtresse de cérémonie pour cette 65e édition
- sur l'affiche : Juliette Binoche en 2010, Faye Dunaway en 2011, Marilyn Monroe en 2012... Les femmes semblent bien être les ambassadrices privilégiées du Festival de Cannes vis-à-vis du grand public
- en compétition : la réalisatrice Jane Campion reste l'unique femme à avoir réussi à décrocher la Palme d'or (pour La Leçon de piano en 1993), mais nombreuses sont celles à avoir pu tenter leur chance. En 2011, elles étaient ainsi quatre en compétition - Naomi Kawase, Julia Leigh, Maïwenn, Lynne Ramsay - et Maïwenn est même repartie avec le Prix du jury pour Polisse.
Alors les accusations de sexisme envers le Festival sont-elles fondées ? Thierry Frémaux s'en défend plutôt bien en affirmant que le Festival de Cannes ne sélectionnera "jamais un film qui ne le mérite pas simplement parce qu'il est réalisé par une femme". Le débat sur la discrimination positive est de nouveau ouvert.