Cette psychologue est formelle, être "trop gentil" au travail peut freiner votre carrière
Au travail, il arrive que nous nous retrouvions forcés à faire des remarques négatives à l'un de nos collaborateurs, mais que nous n'en soyons pas capables, à cause d'une trop grande gentillesse. Retards trop fréquents, tendance à couper la parole, manque d'initiatives ou encore erreurs répétées dans la gestion des dossiers… Il existe un nombre infini de problèmes difficiles à aborder au bureau.
Alors que nous pensons parfois qu'éviter le sujet fait de nous une personne plus gentille, les spécialistes de la psychologie expliquent que cet excès de gentillesse peut parfois être contre-productif pour l'entreprise, mais aussi pour les réussites personnelles de notre collaborateur. "Ne pas oser frustrer notre collègue tout de suite ne fait que retarder l'échéance", a indiqué Tessa West, psychologue américaine spécialisée dans les interactions sociales, lors d'une conférence. Elle rappelle que nous devrons inévitablement aborder les sujets sensibles, il vaut donc mieux le faire avant qu'ils prennent trop d'ampleur.
Malheureusement, il n'existe pas encore de script sur ce que nous devons faire lorsqu'une telle situation se présente. Mais la psychologue rappelle également qu'il vaut mieux prendre notre courage à deux mains car "ne recevoir que des commentaires positifs peut nuire aux performances au travail et compliquer la progression professionnelle en rendant difficile l'identification de ses axes d'amélioration ou des comportements à éviter."
Cela peut aussi nuire aux personnes d'une manière plus subtile, en ternissant leur réputation en dehors du bureau, indique Tessa West. "Imaginez qu'un futur recruteur vous questionne sur un collègue et que vous lui répondez "il a un véritable esprit d'équipe, il est très dynamique…", ce genre de commentaires génériques sera agréable, mais il est trop impersonnel et ne révèle rien sur la personnalité de votre collègue", prévient la psychologue. Le recruteur sera ainsi forcé de se faire sa propre idée, peut être négative, sur votre collaborateur.
Mais alors, quelle est la solution à ce problème ? Devons-nous être plus méchants envers nos collègues ? Rassurez-vous, nous n'en sommes pas encore là… Tessa West conseille plutôt de proposer un avis objectif à notre interlocuteur. Elle propose de commencer votre argumentaire par des remarques positives, puis de continuer par de petites remarques comme : "je modifierais l'ordre de certains points de votre présentation", car ce type de critique constructive n'est ni difficile à donner ni à recevoir. Faites enfin preuve de tact dans vos retours et démontrez à votre collègue que les critiques que vous lui partagez sont constructives et non gratuites.
